Le coronavirus a entraîné une crise sans précédent ; le monde entier sera affecté… et les pays, en mauvaise posture déjà avant, auront du mal à réagir.
Nous sommes dans une récession mondiale de grande intensité, de deux, trois ou même quatre trimestres selon les pays.
Aucun pays ne sera épargné, le pire étant que nous n’avons pas refait de gras depuis la dernière crise puisqu’en fait la croissance depuis 2008 n’était qu’illusion. Dans un cycle normal, la crise arrive lorsqu’on est en haut. Le pays est en plein emploi, la croissance est forte, les acteurs économiques se sont désendettés, les ménages ont épargné… on est alors prêt à affronter l’hiver.
Dans le cas présent, rien de tout cela.
Le chômage réel est beaucoup plus élevé que les chiffres officiels, les ménages n’ont pas reconstitué d’épargne, les PME n’ont pas beaucoup de trésorerie et de fonds propres. Du côté des grandes entreprises, beaucoup d’entre elles sont déjà objectivement en faillite, mais maintenues en vie sous perfusion. C’est ce qu’on appelle les entreprises zombies.
Les Etats sont aussi surendettés. A la différence de 2008 ou des crises précédentes où le taux de dettes par rapport au PIB était entre 50% et 60%, il dépasse aujourd’hui les 100% pour la totalité des pays.
Feu de tout bois
Ne pensez pas que les Américains soient dans une meilleure position. Rappelez-vous que plus de la moitié d’entre eux n’ont pas 400 $ d’avance sur leurs comptes en banque et ce n’est pas avec ça qu’ils vont pouvoir se payer une journée de réanimation dans un hôpital. Les conséquences vont être terribles en nombre de morts.
Je ne doute pas qu’en période électorale Monsieur Trump ne fasse feu de tout bois pour rester en place, même dire les pires bêtises. Malheureusement, tout a un coût.
On peut demander à la banque centrale de sortir des milliers de milliards pour les déverser sur les marchés. Il n’est pas dit que vous stoppiez la baisse et cela n’a aucun effet sur l’économie réelle.
On peut s’endetter massivement en baissant les impôts et en compensant directement les pertes du privé, entreprises et salariés, mais dans ce cas la dette explose et – ce n’est pas la première fois que je le dis – la dette c’est de l’impôt décalé. A partir d’un certain niveau cela plombe la croissance, réduit à zéro les capacités d’intervention de l’Etat et détruit la monnaie.
On peut même donner directement de l’argent à tout le monde. C’est la dernière proposition de M. Trump : 1 000 $, 2 000 $, 3 000 $ ou 10 000 $, pourquoi pas !
De prime abord, c’est plutôt sympathique comme proposition, de donner l’argent aux gens plutôt qu’aux banques. Mais comme tout, cela a des conséquences, sur la dette, sur la monnaie (hyperinflation) et donc sur les impôts futurs. En plus, cela donne une petite érection de PIB. Le temps que les ménages dépensent cette somme, puis l’activité retombe.
Il faut donc que l’hélicoptère revienne et, dans ce cas, la monnaie s’effondre complètement.
Quelles vont être les conséquences du confinement ?
Il est assez évident que beaucoup d’entreprises et beaucoup de professions indépendantes ne résisteront pas et cesseront leurs activités, provoquant chômage et pertes massives.
Ces acteurs et beaucoup de ménages, après avoir utilisé leur trésorerie pour vivre, vont être obligés d’utiliser leur épargne placée dans différents produits bancaires ou d’assurances. Ils tenteront alors de vendre pour récupérer des liquidités ; c’est précisément à ce moment-là que les choses risquent de prendre une tournure compliquée…
Les marchés de taux, les small caps, les marchés émergents, les produits à fort effet de levier sont complètement illiquides. Très vite, si les rachats se multiplient, les banques et les assureurs seront contraints de fermer les fonds comme en 2008 ou d’interdire les rachats d’assurance-vie pour éviter ce qu’ils redoutent le plus : les sorties massives qui peuvent vite les amener à la faillite.
Il est urgent de prendre vos précautions pour ne pas être bloqué et pouvoir disposer de votre argent comme vous le voulez. N’imaginez pas qu’ils ne puissent pas le faire, les circonstances exceptionnelles permettront de tout faire passer.
Qu’est ce qui nous a conduit à cette situation ?
Je dis depuis dix ans que l’on fait des QE lorsqu’on n’a pas de QI. Et je rajouterais que pour beaucoup, on fait de la politique au sens large qui inclut la direction des organismes internationaux et des autorités économiques, ou du journalisme (courroie de transmission du politique) lorsqu’on n’est pas équipé pour faire autre chose.
Pour être clair, c’est le moyen pour beaucoup d’imbéciles d’avoir une carrière qu’ils n’auraient pu avoir dans aucun autre secteur d’activité – sauf la finance qui est polluée par les mêmes mécanismes que la politique.
La situation actuelle est la résultante combinée de l’action mortifère des banques centrales sur les économies depuis 11 ans (au moins), et de la gestion de petits hommes plus préoccupés par leur petite carrière que par le pays qu’ils devraient servir.
A suivre…