▪ Le problème, quand on est contrarien, c’est qu’on ne peut jamais l’être assez.
Nous avons commencé à avoir des doutes sur l’hypothèse "les autorités font jouer l’inflation… l’or grimpe en flèche" l’an dernier. C’était trop facile… trop évident. S’il était si facile de gonfler la devise d’un pays, comment se fait-il que les Japonais n’y soient pas parvenus dans les années 90 ?
Nous sommes donc passé à une position contrarienne — l’inflation, oui… mais pas avant un moment. Et l’or ? Eh bien, nous sommes positionné pour le long terme. A court terme, tout peut arriver.
Pour clarifier notre point de vue sur l’or, la Chronique n’est pas baissière sur le métal jaune. Elle n’est pas non plus haussière. Nous sommes juste fanatique de l’or. A long terme, l’or gardera sa valeur. Puisque c’est tout ce que nous lui demandons, nous sommes toujours satisfait. Même s’il est en baisse à court terme — et il a traversé un cycle baissier de 18 ans entre 1980 et 1988 — il reviendra à long terme.
Pour nous, l’or n’est pas une spéculation ; c’est un moyen d’économiser de l’argent. Comme le dit Richard Russell, un homme ne devrait pas compter sa fortune en dollars ou en euros ; il devrait la compter en onces.
Notre point de vue sur l’or est encore contrarien. Mais notre point de vue sur le marché de l’or est devenu banal. A présent… tout le monde est contrarien. De ce que nous pouvons lire dans les médias et sur les blogs, il est devenu banal de prédire un creux pour les prix de l’or… suivi par un nouveau grand marché haussier une fois que l’inflation aura trouvé ses marques.
Alors que fait l’or ? Il grimpe !
▪ Il est confortablement installé au-dessus de la barre des 1 000 $. Le métal jaune grimpe-t-il parce que les gens craignent l’inflation ? Apparemment pas. S’ils avaient peur de l’inflation, nous le verrions sur le marché obligataire. Mais au lieu d’une vague de ventes — ce que les T-Bonds devraient faire s’il y avait le moindre soupçon d’inflation — les obligations vivent une vague de hausse.
L’or grimpe-t-il parce que les gens ont peur d’une baisse du dollar ? Peut-être. Mais ça revient à dire que le dollar baisse parce que les gens ont peur de voir grimper le prix de l’or. Où est la poule ? Où est l’oeuf ? Où est la cause ? Où est l’effet ?
Le dollar continue de baisser… à mesure que l’or grimpe. Le billet vert est désormais si bas que le coût de la vie, aux Etats-Unis, fait partie des plus bas au monde. La maison moyenne américaine se vend désormais 160 000 $ tout juste — soit un peu plus de 100 000 euros. Même dans la campagne… il faudrait chercher longtemps pour trouver une jolie maison, où que ce soit en Europe, qu’on puisse acheter 100 000 euros.
▪ Et qu’en est-il de l’économie ? Là, notre position contrarienne reste inchangée. Comme nous le disions la semaine dernière, il n’existe que peu de problèmes qu’une banque centrale puisse résoudre ; une contraction du crédit n’en fait pas partie. Tout ce que les banquiers peuvent faire, c’est empirer la crise — en la retardant, en la déguisant, ou en la poussant dans une autre direction (comme par exemple transformer la déflation en hyperinflation).
Les actions grimpent. Pour autant que nous puissions en juger, le rebond est toujours en cours. Et désormais, les médias et les statisticiens lui apportent leur soutien plein et entier.
Les prix des maisons américaines ont grimpé de 0,3% en juillet. Hourra ! Evidemment, le gouvernement accorde de gigantesques crédits d’impôts aux nouveaux acquéreurs immobiliers. Depuis que ce programme a commencé, en janvier, on estime que 350 000 maisons ont été achetées grâce à lui.
La valeur nette des ménages grimpe elle aussi — c’est du moins ce que disent les journaux. Pour la première fois depuis deux ans. Evidemment, fallait-il s’attendre à autre chose ? Les autorités font grimper les prix des actifs — leur administrant la plus grande poussée de l’histoire de l’humanité. Mais rappelez-vous que le marché est également en train d’accomplir son rebond post-krach habituel. Lorsque le rebond se terminera… il en ira de même pour l’effet de richesse temporaire…
Est-ce encore un point de vue contrarien ? Il nous semble qu’il devient en fait plus contrarien chaque jour. Plus le rebond se poursuit, plus les gens pensent qu’il s’agit d’une vraie reprise.
Restez à l’écoute…