En juillet 2020, les justiciers se sont réveillés. L’inflation et les taux d’intérêt ont grimpé en flèche. Les investisseurs ont alors pris conscience qu’ils pouvaient aussi bien perdre que gagner de l’argent avec les obligations du Trésor.
« Je ne me reposerai pas tant que nous n’aurons pas créé l’Amérique forte, sûre et prospère que nos enfants méritent et que vous méritez. L’Amérique forte, sûre et prospère que nos enfants méritent et que vous méritez. Ce sera vraiment l’âge d’or de l’Amérique et c’est ce que nous devons faire. Il s’agit d’une magnifique victoire pour le peuple américain qui nous permettra de rendre à l’Amérique sa grandeur. » – Donald Trump.
Une grande promesse. Saura-t-il la tenir ?
Personne ne peut lire l’avenir. Et certainement pas nous !
Au lieu de cela, nous étudions les modèles de l’Histoire – en politique et sur les marchés – et nous espérons que tout ira pour le mieux. Ces modèles suggèrent que Donald Trump sera confronté à de grandes difficultés.
En effet, très prochainement, l’équipe de Trump va devoir faire face à une crise du crédit.
Les déficits budgétaires devraient s’élever à environ 2 000 milliards de dollars par an au cours des quatre prochaines années. Les intérêts sur la dette s’élèvent déjà à 1 000 milliards de dollars par an. En outre, le gouvernement fédéral devra refinancer chaque année environ 4 000 milliards de dollars de dettes existantes.
Elon Musk, génie de renommée universelle, sait faire les comptes. Mais s’il pense qu’il va réduire le déficit de 2 000 milliards de dollars en supprimant le « gaspillage » des dépenses fédérales, il fait preuve d’un manque de cynisme stupéfiant.
Aucune chance qu’il n’y arrive.
Donald Trump s’est déjà engagé à ne pas toucher aux parties essentielles du programme Welfare/Warfare (le Pentagone, la sécurité sociale et Medicare), ce qui ne laisse qu’environ 18% du budget exposé à des changements. Même en supprimant la totalité de ce budget, il resterait un déficit de près de 1 000 milliards de dollars.
M. Trump propose également d’éliminer les impôts fédéraux sur les bénéficiaires de la Sécurité sociale, les anciens combattants, les premiers intervenants, les personnes qui gagnent des pourboires, et la rémunération des heures supplémentaires des fonctionnaires fédéraux. L’ensemble de ces mesures devrait creuser le déficit du budget fédéral d’environ 11 500 milliards de dollars de pertes de recettes au cours des dix prochaines années – soit environ un tiers de l’ensemble des recettes.
Ce manque à gagner, Trump entend le compenser en taxant les importations, avec une taxe générale de 20% et une taxe de 60% sur les importations en provenance de Chine.
Nous nous devons de souligner qu’une taxe sur les importations est en réalité une taxe sur la consommation. Ainsi, les consommateurs en ressentiraient immédiatement la douleur… et en connaîtraient la cause, contrairement à l’inflation par la planche à billets de la Fed, dont les effets mettent des années à se faire sentir.
Cela découragerait également les gens de dépenser, et les pousserait à épargner, ce qui pourrait faire baisser les taux d’intérêt réels tout en augmentant l’épargne. A long terme, mis en oeuvre correctement, ces changements pourraient contribuer à rendre l’économie plus forte.
Mais M. Trump et son entourage ne peuvent pas se permettre de se projeter dans un avenir lointain. Leur mandat est de quatre ans. Et tous les changements qu’ils apporteront seront révisés, corrompus et pervertis par les créatures visqueuses des marais de Washington (qui travaillent dur pour obtenir des exceptions, des exemptions et des traitements spéciaux).
La dernière fois que les Etats-Unis ont mis en oeuvre un vaste programme tarifaire (ce n’est pas une coïncidence), c’était au début de la Grande Dépression, et non à la fin. Reed Smoot et Willis Hawley n’auraient jamais dû être autorisés à s’approcher du Congrès. Mais leur proposition tarifaire est devenue une loi en 1930. Les pays étrangers ont réagi en imposant leurs propres droits de douane. Et le commerce mondial a été réduit de 67%, ce qui a contribué à aggraver la dépression.
Si l’on met de côté le chaos et les conséquences inattendues, les droits de douane ne rapporteraient tout simplement pas assez d’argent. Au niveau actuel, ils généreraient environ 9 000 milliards de dollars au cours des dix prochaines années, soit environ 2 500 milliards de dollars de moins que le montant perdu en raison des réductions d’impôts.
Cette perte augmenterait au fur et à mesure que le flot d’importations se transformerait en un filet d’eau. Elle viendrait s’ajouter à la dette nationale, avec les augmentations déjà programmées qui devraient porter la dette à plus de 50 000 milliards de dollars d’ici à 2034.
Mais la grande différence entre aujourd’hui et le premier mandat de Trump, c’est qu’une dette supplémentaire coûte désormais de l’argent supplémentaire. En effet, les « justiciers obligataires » sont de nouveau en selle. En 2016, les rendements obligataires étaient en baisse depuis 36 ans. Les autorités fédérales pouvaient emprunter autant qu’elles le voulaient… et leurs paiements d’intérêts diminuaient généralement, au lieu d’augmenter. Même jusqu’en 2016-2020, l’équipe Trump a dépensé des billions… emprunté des billions… et « imprimé » des billions alors que les taux d’intérêt continuaient de chuter.
Mais en juillet 2020, les justiciers se sont réveillés. L’inflation et les taux d’intérêt ont grimpé en flèche. Les investisseurs ont alors pris conscience qu’ils pouvaient aussi bien perdre que gagner de l’argent avec les obligations du Trésor.
Aujourd’hui, en prévision du deuxième acte de M. Trump, les investisseurs exigent déjà des taux d’intérêt plus élevés pour compenser l’inflation qu’ils voient venir. Ces taux plus élevés augmenteront le coût du financement de la dette… ralentiront l’économie… et pousseront l’administration et la Fed à agir.
L’âge d’or risque de se ternir sérieusement.
3 commentaires
Trump ‘l’Horrible » n’a généré aucune catastrophe économique au cours de son premier mandat. Mais Trump n’a absolument rien apporté non plus. Pas pire, pas mieux que les autres. Avec lui, sans Biden, l’Europe et l’Occident auraient cependant évités une guerre civile stupide contre la Russie à propos d’une prétendue démocratie en Ukraine.L’Ukraine : un des pays les plus maffieux d’Europe.
Trump est confronté à un défi : comment maintenir économiquement les USA sans asservir le monde entier ?
Un monde entier (les BRICS, moins l’Europe) qui a décidé de tenter de contourner, économiquement et politiquement, les USA .
La mondialisation économique n’est pas le colonialisme mondialiste, politique, à l’américaine. Pas certain que Trump ait compris cela.
L’age d’or c’est quand on préfère l’or au dollar. On y arrive.
Vous avez une mentalité de démocrate instruit?