Les Républicains ont proposé un plan de relance à 250 Mds€. Ce projet prévoit la suppression de certains impôts sur les entreprises, des baisses d’impôt par ailleurs… mais au final une intervention accrue de l’Etat dans l’économie, et surtout, aucune remise à plat de notre bureaucratie hypertrophiée.
Les Républicains viennent de proposer un plan de relance de l’économie, avec 250 Mds€ de dépenses. Si la droite française propose plusieurs allègements fiscaux pour les entreprises et les bas revenus, elle reste muette sur l’amaigrissement de notre administration obèse. Ce silence est particulièrement gênant au vu des indicateurs économiques qui tombent les uns après les autres.
Les Républicains semblent ignorer l’existence d’une bureaucratie pléthorique
Alors que les dérives bureaucratiques ont choqué beaucoup de Français durant la crise du coronavirus, notamment lorsque les pléthoriques administrations de la santé se sont révélées incapables d’anticiper les commandes de masques pour lutter contre la propagation du virus, les Républicains font l’impasse sur le sujet.
A aucun moment, ils ne proposent de s’attaquer aux « mammouths » affamés qui demandent toujours plus de recettes fiscales pour alimenter leur machine à produire de la norme, de la réglementation, et de l’enquiquinement ordinaire pour la société civile.
Ce loupé magistral en dit long sur la domination culturelle, sur l’emprise des partisans de l’Etat dans notre pays. Tout événement, qu’il s’agisse d’une crise ou d’une reprise, est toujours un bon prétexte pour nourrir la soif d’expansion qui ronge les fonctionnaires. Et ce mouvement ne semble pas pouvoir s’arrêter, tant qu’une crise systémique brutale n’intervient pas.
Aristote aurait parlé d’un mouvement contraire à imprimer au corps administratif pour arrêter sa course.
Dans l’Histoire française, ce genre de mouvement contraire s’est toujours appelé une révolution. Rien n’exclut que celle-ci finisse par se produire, et tout, même, concourt à la rendre à la fois inexorable et salutaire.
La dégradation rapide de la situation économique devrait alerter
Les Républicains devraient pourtant s’inquiéter en découvrant les prévisions économiques toujours plus catastrophiques qui tombent. Cette semaine, le gouvernement annonçait un déficit de la Sécurité sociale à 50 Mds€ et même plus, un déficit de l’Etat à 250 Mds€ en fin d’année, et une baisse du PIB de 11%.
Autrement dit, par rapport aux anticipations du mois de mars, l’économie française s’est effondrée, et la chute libre semble devoir se poursuivre encore plusieurs mois, même si la pente de la chute pourrait un peu s’adoucir.
Dans tous les cas, la situation constitue une rupture économique redoutable, plus proche sans doute de la grande crise de 1348 liée à la Peste noire que de la crise de 1929. Pourtant, le personnel politique ne paraît pas capable de prendre la mesure du changement qui se profile dans la société, ni de son ampleur.
La diminution des dépenses publiques s’imposera d’elle-même
On comprend le silence des Républicains sur la question de la dépense publique : ils veulent écarter le soupçon de « néo-libéralisme » qui vaut ces temps-ci condamnation au bannissement sans procès.
C’est cependant une erreur de croire que cette diminution n’interviendra pas. Elle sera imposée par les circonstances historiques elles-mêmes : à force de vivre sur le dos d’une bête blessée, proche de l’agonie, les parasites eux-mêmes déclinent. Tôt ou tard, le constat s’imposera que la bureaucratie française n’est plus soutenable et qu’il faut lui administrer un remède de cheval pour sauver la bête qui la nourrit.
Les Républicains ont bien tort de ne pas anticiper ce destin si prévisible de la dérive étatique que nous subissons depuis la fin des années 70. Ils préfèrent le consensus moutonnier, qui va de l’extrême-gauche à l’extrême-droite, selon lequel il faudrait « plus d’Etat » pour sortir de la crise et autres balivernes.
Un passage inévitable par l’enfer fiscal
Puisqu’il existe désormais un consensus avoué dans la classe politique pour ne pas remettre en cause les privilèges des fonctionnaires, ni leur train de vie, il faudra bien pendant un certain temps encore, faire vivre le mythe d’une soutenabilité des déficits publics, comme on disait il y a dix ans.
Autrement dit, il faudra lever toujours plus d’impôts pour couvrir les dépenses publiques dont on sait qu’elles représenteront au minimum 75% du PIB fin 2020.
Les idées ont commencé à fleurir pour « trouver de l’argent ». Sans surprise, l’épargnant, et singulièrement le détenteur de patrimoine, immobilier ou financier, devrait être mis à contribution. Nous renouvelons notre conseil d’explorer toutes les pistes pour échapper à cet enfer fiscal qui s’annonce, et qui sera bien gardé par les limiers de Bercy grâce à des méthodes numériques…