"Quand les citoyens craignent leur gouvernement, il y a tyrannie ; quand le gouvernement craint ses citoyens, il y a liberté".
— Thomas Jefferson.
"Je ne suis ni un traître ni un héros. Je suis un Américain".
— Edward Snowden
▪ Pauvre Edward Snowden. Il n’y a pas beaucoup de vrais héros. La plupart des gens qui passent pour des héros sont simplement des crétins qui se donnent de l’importance… des imposteurs et des hommes de paille. Roosevelt. Lincoln. Bernanke.
Snowden, en revanche, est authentique. Il a abandonné sa vie confortable et douillette pour que les autres puissent se rendre compte du mal qui guette dans l’ombre… et agir en conséquence. Mais il s’est sacrifié en vain ; il ne s’est pas rendu compte que le système est truqué. Il est trop tard pour "lancer l’alerte". De plus, les gens qu’il essaie d’aider n’en valent pas la peine. Ils entendent l’alerte… et courent se cacher. Les lanceurs d’alerte seront traqués… et non protégés.
Les autorités feront de Snowden un exemple. De sorte que les gens craindront encore plus le gouvernement. Le pauvre homme s’est jeté sur une grenade… pour rien.
▪ Est-ce la fin du marché obligataire ?
Voyons maintenant une autre explosion : le confortable petit fantasme de Ben Bernanke est en train de partir en fumée.
De Bloomberg :
"’La décennie perdue vient de commencer pour les obligations’, a déclaré Howard Ward, directeur de l’investissement chez Gamco Investors Inc., qui gère 36,7 milliards de dollars, durant une interview par téléphone le 19 juin. ‘Les actions seront probablement la classe d’actif de choix au cours des 10 prochaines années. Maintenant que le vent a tourné et que l’économie va mieux, les investisseurs obligataires vont avoir du mal à gagner de l’argent’."
Une brève et sommaire histoire du marché obligataire américain :
Les prix des obligations ont grimpé de la fin de la Guerre de Sécession jusqu’à la fin du 19ème siècle.
Ils ont ensuite chuté pendant deux décennies…
Puis grimpé pendant les trois décennies qui ont suivi…
Après la Deuxième guerre mondiale, les obligations ont à nouveau chuté jusqu’au début des années 80, où elles ont repris le chemin de la hausse.
▪ Un virage historique ?
Voici la partie la plus importante de cette histoire :
Le marché obligataire a connu un autre virage historique le mois dernier.
Bien entendu, il ne sera pas possible d’en juger avant de nombreuses années. Mais il nous semble que le sommet, attendu de longue date, est arrivé… et a été dépassé.
Si c’est vrai, c’est la "nouvelle" financière la plus importante des 10, 20, peut-être même 30 prochaines années.
La chute des prix des obligations (et la hausse des rendements) change tout. Elle rend plus difficile le financement de nouvelles entreprises… de nouvelles voitures… ou de nouvelles maisons. C’est particulièrement difficile pour les débiteurs. Hélas, il y a aujourd’hui plus de débiteurs, avec plus de dettes, qu’à tout autre moment de l’histoire. Les niveaux de dette ont connu une augmentation spectaculaire durant la période 1980-2013. Le ménage américain moyen avait une dette se montant à environ 60% de ses revenus disponibles jusqu’en 1980. Ensuite, le ratio est passé à 130% environ. Aujourd’hui, il est proche des 115%.
Le ratio de dette totale aux Etats-Unis par rapport au PIB est désormais de 350% — plus du double de ce qu’il était en 1980.
La hausse des taux fera baisser les niveaux de dette — d’une manière ou d’une autre. Si l’on part du principe qu’ils reviendront à leurs niveaux pré-1980, cela signifie qu’environs 30 000 milliards de dollars de dette devront être absorbés, passés en pertes et profits, décotés, désendettés, mis en défaut de paiement…
… ou éliminés grâce à l’inflation !
2 commentaires
Bonjour,
Comme beaucoup, j’apprécie vos billets, que je lis depuis une dizaine d’année, tant pour leur pertinence en matière de finance et d’économie que pour leur contribution ponctuelle et régulière à ma culture générale;
j’espère donc pouvoir lire un jour les motifs vous faisant mettre au rang d’escroc ( crétins, imposteurs et autres hommes de paille) Roosevelt et Lincoln. (Pour Bernanke je suis déjà au courant, merci).
Cordialement,
A. PHILIPPE
« Les autorités feront de Snowden un exemple. De sorte que les gens craindront encore plus le gouvernement. Le pauvre homme s’est jeté sur une grenade… pour rien. »
Je ne partage pas votre raisonnement, de sorte que les opinions prendront davantage conscience que plus rien n’est possible et ne peux plus guère les arrêter avant le totalitarisme global, bien sur que Snowden n’est pas superman, car de toutes façons nous y passerons bien tous tôt où tard à la lessiveuse, ou au couteau sous la gorge à des degrés divers.
Mais qu’est-ce que vous croyez, que vous vous y prenez toujours mieux, certes vous vous jetez moins sur la grenade, mais vous savez au regard d’une telle folie mondiale, ne sommes nous pas tous en train de nous jeter sur un grand baril de poudre, car n’est ce pas sauve qui peut général.
Et les autres hommes qui ne furent pas tués par les premiers fléaux climatiques ou boursiers, ne se repentirent aucunement des premières oeuvres de leurs mains, de leurs têtes, de manière à pouvoir adorer plus longtemps entre-eux les premières idôles en Or et en Argent des Marchés, de l’image.
Et si par exemple le marché n’était pas déjà devenu grand champ de mine explosif à retardement, vous verrez nous regrettons bien tous un jour, et graduellement, de ne plus avoir eu le même courage individuel ou pas qu’Edward Snoden, comme tant d’autres passés à la trappe.
Moi voyez-vous il y a bien longtemps que j’ai compris que les dés étaient pipés partout.