La dette atteint des niveaux colossaux… et ce n’est pas près de s’arrêter : la loterie s’est transformée en machine infernale.
Nous avons examiné hier les mensonges scintillants qui dissimulent le fait que… nous sommes dans la m***.
Voici pourquoi…
Afin de respecter les obligations de la dette existante, les entreprises les plus faibles sont obligées d’emprunter davantage pour couvrir le service de la dette. La dette monte donc en flèche.
Le risque sur les prêts accordés par les créanciers est désormais plus élevé. La spéculation sur les actifs financiers sous forme d’obligations et d’autres instruments de dette a été considérablement stimulée par les autorités. On a branché une loterie sur les dettes afin de pouvoir les surévaluer, en vendre plus et plus cher.
Avec une crise de la production et des investissements causée par des coûts excessifs du service de la dette, la capacité des sociétés capitalistes à récupérer et à démarrer un nouveau cycle est affaiblie.
Dette, du jamais vu
L’effondrement intervient avec une dette mondiale – à la fois publique, d’entreprise et des ménages – élevée. Du jamais vu, désormais pire qu’en temps de guerre.
L’Institute of International Finance, un organisme commercial bancaire, estime que la dette mondiale, tant publique que privée, a dépassé 255 000 Mds$ fin 2019. C’est 87 000 Mds$ de plus qu’au début de la crise de 2008.
Pourtant, la seule solution viable à court terme consiste à emprunter davantage pour survivre jusqu’à la fin de la crise. Résultat : les débiteurs – tous les débiteurs – vont aborder la prochaine crise avec des piles de dettes encore plus astronomiques.
Les entreprises tentent de s’endetter davantage. Les sociétés américaines ont vendu en avril le plus gros montant de dette en trois ans. Ces dettes sont en quelque sorte garanties et souscrites par les banques centrales.
La dette est le principal problème des économies capitalistes, et le surendettement va provoquer une baisse des investissements des entreprises. Cela présage une baisse de l’emploi draconienne et donc une baisse de la distribution de revenus aux salariés. La demande va encore chuter, les débouchés se réduire et les recours aux dettes vont encore et encore augmenter pour payer les dépenses sociales de soutien de l’ordre systémique.
Explosion des inégalités
On va continuer à faire tourner la machine infernale à produire de la dette – ce qui va faire que les riches s’enrichiront et épargneront davantage, tandis que le bas de l’échelle des revenus va se paupériser.
Les inégalités vont exploser.
Les riches n’investiront pas leurs richesses supplémentaires dans les équipements productifs ; ils vont les thésauriser ou les employer en spéculations financières.
La machine est devenue infernale.
[NDLR : Retrouvez toutes les analyses de Bruno Bertez sur son blog en cliquant ici.]