▪ Voici quelque chose qui vous intéressera peut-être, cher lecteur. Devinez qui s’en sortait mieux à ce stade de la crise : l’investisseur de la Grande Dépression, ou l’investisseur actuel ?
Eh bien nous n’avons pas fait le calcul nous-même, mais nous avons entendu de deux sources différentes que si l’on tient compte de l’inflation et des dividendes réinvestis, les investisseurs de la Grande Dépression avaient une longueur d’avance. Ce sont les dividendes qui font la différence. Dans les années 30, les entreprises versaient de substantiels dividendes. Ce n’est plus le cas aujourd’hui.
Mais les investisseurs ont appris mercredi que l’activité manufacturière reprenait un peu aux Etats-Unis. Après tant de mauvaises nouvelles pendant si longtemps, ils n’avaient pas besoin de plus ; ils sont repassés en mode "risque".
M. le Marché nous fait attendre. Mais attendre quoi ?
Nous pensons que les actions vont baisser jusqu’à finalement atteindre leur plancher ultime. Nous avons vu une estimation qui mettait ledit plancher sept ans dans le futur. Mais qui sait ? Tout ce dont nous sommes certain, c’est qu’on n’y est pas encore. Et dans la mesure où il doit arriver tôt ou tard, nous en concluons qu’il doit être devant nous… parce qu’il n’est pas derrière nous.
Puisqu’un plancher encore plus bas nous attend, nous ne voyons aucune raison d’investir en actions. Les probabilités sont contre nous. De toute façon, pourquoi se dépêcher ? Les bonnes entreprises seront encore là dans sept ans. Et les mauvaises ? Eh bien, nous ne voulions pas y investir…
▪ Mais où… comment… allons-nous gagner de l’argent dans les sept prochaines années ? C’est une excellente question, cher lecteur. Nous sommes ravi que vous l’ayez posée.
Est-ce que vous avez une bonne réponse ? Pourvu que oui, parce que ce n’est pas notre cas.
Le seul marché haussier fiable des 10 dernières années concernait l’or. Le métal jaune a perdu un peu de terrain cette semaine — à 14 $ plus bas que son sommet historique. Ce qui signifie que tandis que nous observions Bernanke, Jackson Hole et les actions, l’or a grimpé en toute discrétion…
… les actions baissent, les actions montent — et l’or continue de grimper…
… relances fiscales, relances monétaires, assouplissement quantitatif — l’or continue de grimper…
… reprise, pas de reprise — l’or continue de grimper…
… inflation, déflation — l’or continue de grimper…
Est-ce que vous commencez à voir un schéma ?
Oui, l’or est dans un marché haussier. Il grimpe suite aux mauvaises nouvelles. Il grimpe quand il n’y a pas de nouvelles du tout.
Et si nous avons raison sur la manière dont se terminera cette période de Grande Correction, le prix de l’or en dollar devrait grimper bien plus encore.
Voici la chose à retenir. L’or est une devise. Vous pouvez l’utiliser pour acheter des choses. En termes de ce que l’or peut acheter, il ne nous semble pas sous-évalué. Beaucoup de choses ont été écrites sur le sujet. Mais pour autant que nous puissions en juger, l’or est désormais au juste prix.
Allez-y, achetez-en autant que vous voulez. C’est une bonne manière d’entretenir votre richesse et de la protéger contre les calamités monétaires et économiques qui arrivent sans aucun doute. Si vous espérez gagner beaucoup d’argent grâce à lui, vous y arriverez probablement. Lorsque la Fed de Bernanke, perdra le contrôle — ce qui arrivera — et lorsque le grand public montera à bord du train aurifère — ce qu’il fera –, les spéculateurs gagneront probablement beaucoup d’argent sur l’or.
Nous sommes fanatique de l’or depuis 30 ans. Les deux tiers de ce temps ont été parfaitement misérables, difficiles et humiliants. Seules les 10 dernières années ont été gratifiantes. Nous pensons que les 10 prochaines seront encore plus gratifiantes.
Mais la gratification est différente, désormais. Elle est spéculative, plutôt qu’inhérente. Lorsque nous avons acheté de l’or en 1999, nous achetions un actif sous-évalué. Nous achetions une véritable devise, mais bon marché. Le gain a été fait dès l’achat.
L’or est à présent bien valorisé. Il reste un bon moyen d’épargner. Mais nous ne pouvons nous attendre à faire des gains en attendant que le métal revienne à la moyenne. Il y est déjà. L’or est désormais une spéculation.
Un petit mot d’avertissement : nous n’avons pas encore vu la baisse massive que nous attendions sur les marchés financiers. Le Dow n’a pas encore chuté à 5 000 points. Les lumières sont encore allumées dans des banques qui auraient dû faire faillite il y a des mois. Le public croit encore qu’un nouveau programme de "relance" pourrait retourner la situation. Les grands économistes pensent encore qu’ils peuvent gérer l’économie de manière à la remettre sur le chemin de la croissance et de la prospérité.
Nous n’avons pas encore atteint le plancher. De loin pas.
Lorsque ce sera le cas, le prix de l’or pourrait être substantiellement plus bas. Nous n’avons pas de problème avec ça. Nous avons acheté il y a des années. Nous sommes satisfait de nos positions aurifères ; peu nous importe si le prix chute. En fait, nous serions même ravi de voir le prix repasser sous les 1 000 $ — nous en achèterions plus encore.
Mais spéculer sur la hausse du prix de l’or, c’est différent. Il est plus probable que les spéculateurs se feront balayer une ou deux fois avant que l’or n’atteigne son sommet final.