Donald Trump et Joe Biden ont beau échanger des insultes, ils représentent la même chose et courent après le même but.
Nous sommes stupéfait, en ce qui nous concerne, par le fait que deux hommes adultes – avec des décennies d’expérience en matière de prise de parole en public, des mois pour se préparer et des millions de spectateurs – ne s’en tirent pas mieux.
Nous ne nous attendions certes pas à Marcus Tullius Cicéron… mais Donald Trump et Joe Biden ont porté le débat présidentiel à un nouveau niveau.
De nombreux commentateurs ont dit que c’était « une honte » pour le pays, que le prestige des Etats-Unis avait diminué aux yeux du reste du monde.
Etant optimiste de nature, nous doutons qu’il reste beaucoup de marge de baisse, de toute façon.
Après 20 ans de Bush le Jeune, Obama et Trump, les étrangers savaient à quoi s’attendre. Mardi, comme le troisième volet d’un mauvais film, ils n’ont pas été déçus.
Pas de vraie menace
Notre collègue Dan Denning nous posait cette question la veille du débat : « Le débat présidentiel – ou l’élection qui se profile – feront-ils une vraie différence ? »
La réponse : non.
Parce qu’aucun des monstres et fantômes dont les candidats promettent de nous protéger ne représente une vraie menace.
Le commerce non « équitable » – quoi que ce terme veuille dire – n’est pas un danger pour la république. Les virus vont et viennent. Ni les antifa ni les proud boys n’ont beaucoup de chances de mener une révolution.
La Chine n’envahira pas la Californie. La Russie ne changera pas le résultat des élections. Et aucune des actions du président n’aura le moindre effet sur la planète.
En revanche, la chose qui causera très certainement le malheur de millions d’Américains… et sur laquelle le président a plus de contrôle que tout autre être humain… n’a même pas été mentionnée mardi soir. Aucun des deux candidats ne l’abordera jamais, d’ailleurs.
Pourquoi ? Parce que les deux hommes vieux et blancs qui se présentent à la présidentielle sont tous deux champions de la même escroquerie usée et dégénérée. Aucun des deux n’admettra qu’elle ne fonctionne pas. Aucun des deux ne proposera de la changer.
Le vrai danger
Avant d’aller plus loin, revenons un peu en arrière et présentons trois thèmes interdépendants.
Premièrement, les baby-boomers des élites, qui contrôlent les entreprises et le gouvernement, vieillissent et deviennent craintifs.
Deuxièmement, ils ont mis en place un système politique/économique qui est fondamentalement intenable… corrompu… et contre-productif.
Troisièmement, ils cherchent désormais désespérément à faire en sorte que tout ça continue.
Le véritable danger, pour les Etats-Unis, n’est pas à l’étranger. Il est interne. Il parle anglais. Il a fait des études supérieures. Il vit dans une belle maison… porte un costume-cravate… et va peut-être même à l’église tous les dimanches.
Il a plus de 60 ans et se réjouit à l’idée de couler une retraite riche et confortable… peut-être dans une petite « ville Zoom » où il pourra se protéger de la désintégration de l’économie américaine.
Cette élite n’est ni bonne ni mauvaise. Elle est ce qu’elle est. Elle est… eh bien… nous.
Regardez autour de vous. Avez-vous déjà vu autant de gens craintifs ? Des gens qui ont perdu le courage… la foi… et la tête.
Ils sont prêts à être fouillés chaque fois qu’ils montent dans un avion… en guise de protection contre la chance quasi-négligeable que quelqu’un veuille le faire exploser.
Même des gens jeunes et sains sont prêts à être assignés à résidence… plutôt que d’affronter le risque de tomber malades.
Ils ont peur que la planète soit « en colère » et qu’elle soit consumée par les flammes de l’enfer si nous ne cessons pas d’utiliser des énergies fossiles.
Une longueur d’avance
Des adultes civilisés ont-ils besoin que le gouvernement leur dise comment se protéger d’un virus ? Le New York Times admet à contrecœur que non :
« Très tôt calomniée pour sa gestion souple du virus, la Suède semble avoir réussi à contrôler le fléau. »
La Suède a laissé les gens décider par eux-mêmes. Ceux qui avaient peur du virus pouvaient rester chez eux. Ceux qui n’en avaient pas peur pouvaient vaquer à leurs affaires.
Les Etats-Unis, pendant ce temps, ont paniqué – fermant de vastes pans de l’économie (le PIB US a chuté de 31% au deuxième trimestre !).
Le taux de mortalité est à peu près le même pour les deux pays, cependant. Et désormais, la Suède semble avoir pris une bonne longueur d’avance, avec très peu de nouveaux cas.
Combien coûte la protection ?
Les Occidentaux vieillissants voient un avenir plein de croquemitaines. Ils veulent que le gouvernement les protège.
Mais cette protection a un coût. Aux Etats-Unis, le coût de la « guerre contre la terreur », selon l’université de Brown, se monte à plus de 6 000 Mds$… 800 000 morts… et 37 millions de personnes déplacées.
Leurs tentatives lourdaudes de repousser le virus ont handicapé l’économie… et causé des dommages collatéraux – dépression, suicides, carrières étouffées dans l’œuf, etc. – dont la facture devra être payée plus tard.
Ce qui nous inquiète, c’est le coût de la protection contre l’avenir financier. C’est là que repose le vrai risque.
Ayant tordu et faussé l’économie à leur propre avantage, les baby-boomers des élites vont devoir passer à la caisse.
Tentant de se protéger contre les risques du grand âge, les Américains se sont promis à eux-mêmes des allocations santé et retraite – non financées – à hauteur de plus de 200 000 Mds$. Il serait impossible de remplir de telles obligations même avec une économie saine.
Trump et Biden échangent peut-être des calomnies crétines, mais tous deux représentent le même groupe, ayant le même but désespéré : faire en sorte que le spectacle continue.
Que vont-ils faire ? Vendre leur âme ? Ou vendre leurs enfants ?