Après la Grande dépression de 1929, la Grande récession de 2008… l’heure de la Grande révulsion – la crise ultime – a-t-elle sonné en ce début de XXIème siècle ?
Mes analyses, mes réflexions et mes commentaires n’ont d’intérêt que par leur cohérence originale, alternative. Ce sont des écrits qui se suivent. Ce sont des biens d’investissement, des biens d’équipement intellectuels, pas des consommables. Pas des savonnettes.
Ils ne s’usent pas quand on s’en sert, ils prospèrent et enrichissent.
L’une de mes idées de base – idée qui fait le soubassement de mon cadre analytique – est que le symptôme de la crise, son mode d’apparaître, c’est le surendettement. Il a montré le bout de son nez en 2008 mais s’est amplifié, diversifié et approfondi depuis.
L’origine c’est le manque de profit capitaliste, l’endettement ayant pour fonction de masquer ce problème de profitabilité. Je le rappelle mais je ne vais pas redémontrer que la Terre est ronde, n’est-ce pas ?
L’ultime bulle
Je résume pour ceux qui ont envie de travailler :
Crise du profit = besoin de produire de la dette = accumulation des dettes = excès de dettes = surendettement = tendance à la chute de la valeur des dettes = besoin que la banque centrale et l’Etat soutiennent la valeur des dettes sur les marchés = besoin que le bilan de la banque centrale grossisse sans cesse = besoin que l’Etat s’endette sans cesse afin de permettre le gonflement du bilan de la banque centrale et de créer assez de collatéraux pour alimenter le refinancement du système sur les marchés de gros de refinancement du système bancaire et du shadow banking.
Ouf !
Rien que ce paragraphe justifierait non pas un livre, mais tout une collection qui essaierait de comprendre comment fonctionne la finance moderne.
Pour faire court, le système a besoin que le gouvernement s’endette toujours plus. Il a besoin d’un actif de base sûr. Il a besoin, si vous voulez, d’une bulle mère de toutes les bulles.
La première et la dernière, l’ultime Bulle du système, c’est celle des fonds d’Etat.
Et la chute du système interviendra quand la bulle des fonds d’Etat ne pourra plus être gonflée, quand la pompe à produire du crédit de base, du crédit souverain calera.
Ce sera alors ce que j’appelle la Grande révulsion, la vraie : pas celle de 2008, de septembre 2019 ou de mars 2020 – ce sera la vraie, le coeur sera touché.
Venons-en au fait, aux faits
Attention, je ne suis pas catastrophiste. Je veux simplement attirer votre attention et vous montrer que les marchés du sans-risque, les marchés dits « refuges », peuvent eux aussi subir des chocs. Ceci montre qu’ils sont vulnérables. C’est, si vous voulez, un avertissement.
Une enchère ratée a vu les rendements des bons du Trésor US à 30 ans bondir de 21 points de base (pbs) la semaine dernière, à 1,45%.
C’est un sommet de clôture de près de sept semaines.
Les rendements des bons du Trésor à 10 ans ont bondi de 14 pbs à 0,71%, tandis que les rendements des MBS de référence ont augmenté de 17 pbs à 1,38%.
Mais qu’en est-il en principal, en capital, en dollars ? L’ETF iShares 20+ Year Treasury Bond (TLT) a perdu 3,9% pour la semaine écoulée.
Une soi-disant « valeur refuge » qui perd près de 4% en une seule semaine, est-ce vraiment une valeur refuge ?
Bien sûr, les rendements des bons du Trésor pourraient rebaisser même par rapport aux niveaux historiquement bas actuels. Mais cette semaine a confirmé que le rapport risque/récompense sur les obligations du Trésor n’est pas forcément attrayant.
Continuons.
Les sociétés et les émergents aussi…
Les obligations de sociétés, les obligations corporate, ont quelque peu surperformé mais elles ont néanmoins enregistré des pertes sur la semaine passée. L’ETF FNB iShares Investment Grade Corporate Bond (LQD) a chuté de 2,4% et l’ETF iShares High Yield Corporate Bond (HYG) a reculé de 1,3%.
Nous verrons si le mouvement continue cette semaine et produit un ralentissement des flux « d’argent » qui se déversent dans les fonds obligataires.
Peut-être plus important encore, la spectaculaire euphorie sur les obligations des émergents s’est arrêtée brutalement la semaine dernière.
Les rendements à 10 ans du Brésil ont bondi de 51 pbs à 7,27% ; ils se négociaient aux rendements les plus élevés depuis avril.
Les obligations en monnaie locale d’Europe de l’Est ont subi une pression notable, avec des rendements en hausse de 30 pbs en Roumanie, 16 pbs en Hongrie et 11 pbs en République tchèque.
Les rendements à 10 ans de l’Inde ont augmenté de 11 points de base à 5,95%, le plus haut depuis mai.
Les rendements des marchés émergents libellés en dollars se sont également brusquement redressés.
Les taux à 10 ans du Brésil ont bondi de 25 pbs à 3,61%, les rendements du Mexique en hausse de 23 pbs à 2,93%, les rendements russes de 10 pbs à 2,16% et les rendements indonésiens de 10 bps à 2,12%.
La hausse des rendements est donc un phénomène mondial.