Les prévisions de croissance baissent pour la Zone euro et tous ses membres… mais selon la Commission européenne, c’est de la faute des autres.
La Commission européenne a encore abaissé ses prévisions de croissance pour la Zone euro.
L’exécutif européen n’attend plus que 1,2% de croissance cette année chez les 19 pays de la monnaie unique et 1,5% l’an prochain – soit dans les deux cas 0,1 point de moins que dans ses précédentes prévisions de début février.
Cette révision est due presque exclusivement à l’Allemagne, dont la croissance du PIB tomberait à 0,5% cette année avant de rebondir à 1,5% en 2020, alors que la Commission tablait encore cet hiver sur 1,1% pour 2019 et 1,7% pour l’an prochain.
Elle maintient ses anticipations médiocres pour l’économie française à 1,3% pour 2019 puis 1,5% pour 2020. Et dire que depuis des décennies la France prétend se réformer pour être en position d’améliorer ses performances… Le bonheur, c’est toujours pour demain.
+21%, +10%, encore +10%… Trois de plus ! Les gains pleuvent pour ceux qui suivent les conseils de Mathieu Lebrun – et avec la volatilité qui revient sur les marchés, les opportunités se multiplient. |
La Commission est aussi un peu plus pessimiste pour l’Italie, dont l’économie devrait quasi-stagner cette année avec une croissance limitée à 0,1% avant un rebond à 0,7% en 2020, soit dans les deux cas des prévisions inférieures de 0,1 point à celles de l’hiver.
Pour l’ensemble de l’Union européenne, les prévisions sont également revues à la baisse de 0,1 point à 1,4% pour 2019 et 1,6% en 2020.
Les dernières prévisions de la Commission pour la Zone euro se situent au même niveau que celles du FMI (1,3% en 2019 puis 1,5% en 2020) mais sensiblement au-dessus de celles de l’OCDE (1,0% en 2019 puis 1,2% en 2020).
Dans son communiqué, elle relève que « l’économie européenne devrait poursuivre son expansion pour la septième année consécutive en 2019, une croissance du PIB réel étant attendue dans tous les États membres de l’Union ».
C’est toujours la faute des autres
Bien entendu, la Commission ne relève aucun élément propre à l’Europe qui expliquerait ses contre-performances systématiques : c’est toujours la faute du monde extérieur !
S’agissant de l’Europe, la Commission relève les risques liés « aux incertitudes politiques et à un possible retour du cercle vicieux entre emprunteurs souverains et banques » ou encore « la possibilité que les perturbations temporaires que connaît actuellement la production se pérennisent », tout particulièrement dans le secteur automobile.
S’y ajoute l’éventualité d’un Brexit sans accord, éventualité créée et entretenue par l’Europe elle-même – qui joue en cette matière la politique du pire pour donner une leçon aux Britanniques.
Pour l’inflation, les autruches de la Commission ne voient aucune accélération en vue. Elle s’en tient à sa prévision de 1,4% pour 2019 et abaisse de 0,1 point celle pour 2020, pour la ramener elle aussi à 1,4%.
Là encore, aucune critique de la politique imbécile de la Banque centrale et de Draghi ; on croit rêver ! La BCE fabrique de la déflation et les autorités s’étonnent du fait que, la demande étant morose, elle est incapable de susciter une hausse des prix.
La suraccumulation du capital fictif et de poids mort qui pèse sur la profitabilité du capital total n’est guère évoquée alors que c’est elle qui est responsable de la médiocrité des salaires, des revenus et du pouvoir d’achat.
La politique budgétaire allemande ? Connaît pas !
La dépendance excessive et suicidaire à l’égard de l’exportation ? Connaît pas !
Le malthusianisme du « réchauffisme » ? Connaît pas !
La multiplication des régulations ? Connaît pas !
L’excès de prélèvements étatiques ? Connaît pas !
L’absence de leadership et d’excellence dans tous les secteurs de croissance ? Connaît pas !
Une gouvernance défaillante ? Connaît pas !
Le coût de la destruction des tissus sociaux ? Connaît pas !