L’empire américain a connu des phases de liberté et de gloire ; il a désormais entamé son déclin, et les phases suivantes ne seront guère reluisantes.
Nous examinons les différentes phases d’un empire selon Lord Byron. Après la liberté vendredi, nous nous intéressons aujourd’hui aux phases suivantes : gloire, richesse… puis vice et corruption.
Aux Etats-Unis, la gloire s’est terminée à peu près comme elle avait commencé – sur des crimes de guerre. Harry Truman a largué des bombes atomiques sur des civils à Hiroshima et Nagasaki, tuant environ 180 000 personnes.
Ensuite a commencé un chapitre encore plus sombre de l’histoire américaine – des guerres « ingagnables » dans des contrées désolées comme la Corée, le Vietnam, l’Irak et l’Afghanistan.
Troisième phrase de l’empire : la richesse
A mesure que la gloire s’affadissait, la quête de richesse est devenue capitale. Durant les trois premières décennies suivant la Deuxième guerre mondiale, les industries américaines produisaient certains des meilleurs produits au monde – les meilleures voitures… les meilleures maisons… les meilleurs films.
Detroit était la ville la plus riche des Etats-Unis. De Motown provenait une partie de la meilleure musique. Hollywood était la fabrique de films de la planète.
Comme nous l’avons vu, en 1968, un étudiant pouvait gagner assez en un été pour payer ses frais universitaires pendant un an dans une université d’Etat normale. Au salaire moyen, une personne pouvait gagner assez, en une journée, pour acheter une once d’or. En un peu plus d’un mois, il pouvait acheter les 30 valeurs de l’indice Dow Jones Industrial Average.
Puis le vice…
A cette époque, le vice était déjà en train d’infiltrer l’empire, sous la forme de fausse monnaie. Le dollar post-1971 n’avait plus de lien avec l’or ou l’argent, comme semblait pourtant l’exiger la Constitution.
Pour commencer, les actions ont chuté. Suite à quoi la stagflation a sévi, avec un ralentissement économique et, en 1979, de l’inflation à deux chiffres.
Paul Volcker, le dernier président honnête à la tête de la Réserve fédérale, a relevé le défi, faisant grimper les taux directeurs de la Fed à 20% (ils sont actuellement à 0,25%). En 1983, le taux d’inflation chutait rapidement – tout comme les taux d’intérêts.
Ensuite, la richesse américaine a continué à croître.
Mais petit à petit, la fausse monnaie a causé des dommages. La production a été délocalisée à l’étranger. Pourquoi se donner la peine de fabriquer des choses à domicile quand on peut simplement les acheter, avec de l’argent quasi-illimité, auprès des étrangers ?
Au lieu de gagner de l’argent en fabriquant des biens de valeur et en offrant des services de valeur, les gens se sont mis à gagner de l’argent avec de l’argent. C’était désormais la « financiarisation » qui rapportait gros. Les mères voulaient que leurs enfants deviennent banquier, gestionnaire de hedge fund ou courtier.
Ce fut le plongeon pour les centres industriels comme Detroit, dans le Michigan, et Gary, dans l’Indiana, tandis que les nouveaux centres du pouvoir et de l’argent – Manhattan et Washington D.C. – étaient en pleine ascension.
Wall Street a prospéré. En 1999, les dot.com étaient à la mode. Les actions avaient tant grimpé qu’il fallait 44 onces d’or pour acheter toutes les actions du Dow.
Qu’est-ce qui nous attend ensuite ?
Suite à cela, en termes d’or, le Dow Jones – composé des entreprises les plus grosses et les plus importantes des Etats-Unis – a chuté.
Il vaut désormais seulement 14 onces d’or… une perte de deux tiers sur 20 ans.
Et la richesse des 90% de la population qui vend son temps à l’heure, à la semaine ou au mois a chuté en même temps que la valeur réelle des actions.
Aujourd’hui, il faudrait à un étudiant américain moyen toute une année pour gagner assez pour assurer ses frais de scolarité. Un travailleur moyen devrait trimer deux semaines pour acheter une once d’or… et plus d’un semestre pour acheter les 30 valeurs du Dow Jones.
La richesse a atteint son apogée il y a 20 ans…
… Ne restent plus que la corruption et la barbarie.