Charles Koch a rappelé à Donald Trump que budget équilibré, gouvernement limité et libre-échange étaient les gènes des républicains.
Le milliardaire Charles Koch est officiellement en froid avec l’équipe Trump. Selon Le Donald, Koch est désormais « une vraie blague » au sein du parti républicain.
Quant au président, il affirme être prêt à appliquer un shutdown du gouvernement s’il n’obtient pas son mur sur la frontière mexicaine — une menace qu’il a peut-être déjà démentie… ou peut-être pas.
Ces deux éléments nous montrent la fin du parti républicain… et la fin de la République américaine elle-même.
Un conservateur libertarien
Charles Koch, pour les lecteurs qui ne le connaîtraient pas, gère la multinationale qui porte son nom.
C’est un conservateur extrêmement traditionnaliste, avec un côté libertarien. Son but : un gouvernement limité, qui ne cherche pas à atteindre les étoiles… ne soutient pas les zombies dans leur oisiveté… et n’alimente pas les profits des compères. Il se mêle de ses affaires.
Donald Trump n’est pas un conservateur. Il se mêle de tout… et il a conquis le cœur de nombreuses personnes qui se disent pourtant conservatrices.
Il s’est également emparé de l’âme du parti républicain, sous les yeux horrifiés d’au minimum un républicain à l’ancienne doué de réflexion — George F. Will –, selon qui les Etats-Unis s’en sortiraient mieux avec des démocrates au pouvoir.
Pour quelle raison Le Donald est-il si contrarié par Koch ?
Le New York Times décrit la situation :
« L’exaspération latente de M. Koch à l’égard du président sur les questions du commerce et de l’immigration s’est muée en empoignade publique avec M. Trump et les candidats qui se rangent de son côté. En affirmant que les politiques commerciales de M. Trump sont ‘préjudiciables’ et en dénonçant sa présidence clivante, M. Koch se livre à une manœuvre politique provocatrice — qu’il s’agisse d’une stratégie agressive ou d’un simple stratagème — qui menace de compliquer les efforts des républicains pour conserver leur petite majorité au Congrès après les élections de mi-mandat, en novembre. M. Trump a répliqué […] en attaquant M. Koch, son frère malade et partenaire en affaires David, ainsi que le puissant réseau politique qu’ils ont fondé, disant qu’ils sont ‘complètement surestimés’ et ‘une vraie blague dans les cercles républicains’.
‘Je n’ai jamais recherché leur soutien parce que je n’ai pas besoin de leur argent ou de leurs mauvaises idées’, a fulminé M. Trump sur Twitter dans une série de posts matinaux ».
Pauvre Charles. C’est un homme d’idées. Il lit beaucoup et réfléchit profondément. Il pourrait mener une discussion intelligente avec Thomas Jefferson ou Charles Darwin.
Il pourrait tenir son rang face à Archimède, Newton, Plank ou Boyle. Mais il ne fait pas le poids face au Donald. Pas dans un affrontement public qui tourne à la bataille de nourriture dans une cantine de collège. Pas en 2018.
Le gouvernement limité était autrefois l’épine dorsale
du parti républicain
A mesure qu’une République dégénère, il en va de même pour le discours public.
Au lieu de prendre les idées conservatrices des Koch et leur principe de gouvernement limité — qui étaient autrefois l’épine dorsale du parti républicain –, M. Trump utilise les techniques apprises pendant ses décennies dans la presse de bas étage et les émissions de téléréalité pour attaquer, ad hominem, les frères eux-mêmes.
Il a même fait expulser David Koch de son terrain de golf à West Palm Beach, en Floride.
Charles Koch espère ramener les républicains à leurs principes de base — des budgets équilibrés, le libre-échange et un gouvernement limité. En d’autres termes, il aimerait que M. Trump tienne vraiment ses promesses de campagne et draine le marigot.
Nous sommes d’avis que l’économie américaine n’a pas vraiment accéléré. Le dernier chiffre de croissance du PIB américain — 4,1% — est à la fois factice et un coup de veine extraordinaire.
Rien de significatif n’est venu changer les taux de croissance molle enregistrés depuis 2008, ni mettre un frein à la glissade vers la faillite.
Les baisses d’impôts — sans réduction des dépenses — ne font que différer les problèmes. Les barrières commerciales les aggravent. Idem pour les augmentations de budget du Pentagone.
Le reste n’est que façade.
Un gouvernement limité et une monnaie honnête : les deux seuls ingrédients de la prospérité
Charles Koch a raison. Pour sauver la République, il faut en revenir à la base : une monnaie honnête et un gouvernement limité.
Malheureusement, il est un peu tard dans le cycle impérial. Trop de zombies votant pour des allocations. Trop de compères aux doigts poisseux traînant dans trop de pots de confiture.
Et aucun des deux partis ne pourrait remporter le vote populaire sur la base de leurs idées. Il n’y a tout simplement pas assez d’électeurs prêts à réfléchir un brin.
A mesure que la République mûrissait, les élections devaient être menées et gagnées sur la base des sentiments — de préférence frauduleux.
Traditionnellement, les démocrates devaient faire semblant de se soucier d’égalité — les pauvres, les minorités, les handicapés, les orphelins et les simples d’esprit –, offrant de voler aux riches pour distribuer l’argent aux pauvres.
Les républicains devaient pour leur part faire semblant de se soucier de sécurité. Ils avaient le cœur dur, mais on pouvait compter sur eux pour s’assurer que les finances de la nation étaient en de bonnes mains et que les bolcheviques n’envahiraient pas les banlieues.
Hélas, les deux partis sont désormais partisans du Gouvernement Géant.
Tous deux veulent utiliser le pouvoir fédéral gagnant-perdant — qui leur permet de dépenser, maintenir l’ordre et réglementer — pour guérir les problèmes causés par le Gouvernement Géant.
Mais aucun des deux ne semble savoir qu’ils sont en route pour la catastrophe — et encore moins s’en soucier.
1 commentaire
» selon qui les Etats-Unis s’en sortiraient mieux avec des démocrates au pouvoir. »
Sans aucun doute, une augmentation des impôts couplé à une guerre avec la Russie et une nouvelle expansion des dépenses de l’Etat providence, ca aurait marché du tonnerre 🙂 le seul cas où ca se passe bien avec un président démocrate (on parle du parti démocrate post Kennedy évidemment), c’est quand en fait ils n’ont aucun pouvoir car les républicains contrôlent la chambre.