Ce secteur minier est cyclique avec un très fort effet de levier, mais pourrait profiter de la tendance de la transition énergétique : peut-on en profiter tout en limitant les risques ?
Lorsque vous cherchez à investir aujourd’hui, il faut absolument suivre la tendance qu’impose le réchauffement climatique. Si vous vous vous intéressez aux investissements de Warren Buffet et Bill Gates, tout est compatible avec cette tendance lourde (de façon plus ou moins complexe).
En particulier, le nucléaire présente beaucoup d’inconvénients, mais le monde se trouve dans une situation tellement critique qu’il est devenu irremplaçable pour l’électrification de l’économie, nécessaire à la baisse des émissions de CO2.
La précédente grande vague de hausse du prix de l’uranium a eu lieu en 2008, en même temps que le précédent sommet du prix du pétrole, les deux étant très fortement corrélés.
Pour l’investisseur, il est possible de s’orienter vers les centrales nucléaires (on les oublie vite) ou les producteurs d’uranium.
La meilleure option pour limiter le risque
Les mines présentent un gros avantage, qui est leur effet de levier énorme ; vous pouvez multiplier votre mise par 2, par 10, voire par 100. Mais elles présentent aussi un inconvénient majeur : vous pouvez tout perdre aussi vite.
Il s’agit d’un investissement intéressant lorsque vous recherchez des « ten-bagger ». Ce terme a été inventé par l’investisseur Peter Lynch pour qualifier des actions dont le cours a le potentiel d’être multiplié par 10. Il a utilisé le terme pour la première fois dans son livre Et si vous en saviez assez pour gagner en bourse (très bon cadeau de Noël, si vous ne l’avez pas lu). J’affectionne particulièrement la chasse au ten-bagger, mais, aujourd’hui, nous allons nous tourner vers un actif différent pour limiter les risques.
Mais comment faire pour limiter ces risques ? Les supports les plus accessibles sont les ETF (pour exchange traded fund). Ce sont des fonds de placement en valeur mobilière dont les parts sont négociées en bourse.
J’ai tendance à penser que les plus gros limitent les risques ; c’est pourquoi j’ai choisi « Global X Uranium ETF » (il en existe d’autres).
Global X Uranium ETF est un ETF géré par Global X, qui gère 40 milliards d’actifs et qui a été racheté en 2018 par « Mirae Asset Financial Group », un groupe coréen gérant 550 milliards d’actifs.
Son code mnémonique aux USA est URA, et son code ISIN est le suivant : US37954Y8710.
La première question à se poser est la suivante : quels sont les frais de gestion ? Pour URA, ils sont de 0.69% par an, ce qui est « raisonnable ». Mais n’oubliez pas que tous les ans, ils grignotent donc 0.69% de votre capital en frais de gestion.
Petite remarque au passage : lorsque vous achetez un ETF, il est vivement conseillé de lire la documentation officielle, ou au minimum le prospectus de présentation de l’ETF.
La capitalisation globale de Global X Uranium ETF est d’environ 1,4 Mds$ à 20 $.
Il est composé de 43 compagnies liées plus ou moins directement à la production de l’uranium.
Voici les six positions les plus importantes de cet ETF :
- n°1 Cameco (21,5%), le n°1 du secteur.
- n°2 Sprott physical (8,28%), un fonds qui stocke de l’uranium.
- n°3 NAC KAZATOG-REGS (5,96%), un producteur d’uranium au Kazakhstan.
- n°4 NEXGEN ENERGY (5,83%), une junior dans le secteur de l’uranium. Une « junior » est une petite compagnie qui a un projet de mines, et qui demande de l’argent pour le financer.
- n°5 Paladin Energy (4,95%), une junior canadienne (le Canada est au secteur minier ce que le Brésil est au football).
- n°6 Uranium Energy (4,15%), un petit producteur d’uranium américain.
Ces 43 compagnies protègent des risques non systémiques, comme la faillite d’une entreprise ; mais elles ne protègent pas contre les risques systémiques, comme une crise financière ou un accident nucléaire.
A quel niveau investir ?
Du point de vue de l’analyse technique, nous observons un canal baissier depuis le début de l’année 2022, mais en même temps une divergence, avec l’OBV qui reste obstinément haute, ce qui peut être interprété comme de l’accumulation.
Le signal d’achat idéal serait une sortie de ce canal baissier par le haut du canal dans la zone des 20 $. Ce qui est aussi le niveau de la moyenne mobile à 200 jours.
Vous remarquerez le haut précèdent en 2011, à 130 $.
Nous sommes dans une zone de prix intéressante : l’ETF est passé de 10 à 30 $ de 2020 à 2021, puis il corrigé jusqu’à 18 $ en 2022. Cela donne un beau support à 18 $.
Le secteur minier est cyclique avec un très fort effet de levier. Pour les mines d’uranium, c’est encore pire, avec les risques d’accidents et les soubresauts du prix de l’énergie. Il s’agit d’un actif impossible à conseiller ; mais il était difficile de ne pas vous en parler.
Pour les intrépides en mal de sensations fortes, cela mérite au minimum un « stop loss » en dessous de 18 $.
Notez toutefois que, pour l’essentiel des investisseurs européens, cet ETF sera inaccessible en raison de la législation sur les ETF.
En revanche, son émetteur Global X propose aussi une version compatible avec la législation européenne, sous la norme UCITS (undertakings for the collective investment in transferable securities, l’équivalent anglais de nos OPCVM).
Cet ETF s’appelle ainsi le Global X Uranium UCITS ETF, et il est coté à Londres, Francfort et Milan sous le code mnémonique URNU et l’ISIN IE000NDWFGA5.
Vous pouvez retrouver les informations le concernant (notamment la liste des positions et leur taille respective) sur le site de Global X en cliquant ici. Vous pouvez aussi retrouver sa fiche d’information sur le site dédié aux ETF JustETF en cliquant ici.