Les milliardaires se multiplient en raison de la monnaie factice qui est le résultat d’un accord bi-partisan et permet de nourrir le monstre de la dette.
Chaque fois que l’on voit « il faudrait faire ceci » ou « il faudrait faire cela » dans les médias grand public, c’est toujours suivi d’une chose idiote ou immorale.
Généralement les deux.
Les nouveaux méchants
« Il faudrait abolir les milliardaires », disait en substance un article sérieux en une du New York Times. Les riches sont en train de devenir les nouveaux méchants… ceux qui font réagir les meutes… et les électeurs :
« … Le fait que cette idée soit devenue une ligne de pensée majeure du côté de la gauche [américaine] progressiste illustre bien la précarité politique des milliardaires »…
C’est ainsi que commence une nouvelle ère. Le début vient toujours à la fin.
En ce qui nous concerne, nous sommes prêt à affronter la prochaine phase de notre histoire économique.
En l’occurrence, nous voilà à la fin d’une longue période de sottises et de chicaneries.
Pendant plus de 30 ans, les marchés actions et obligations ont obéi au doigt et à l’œil de la Fed et de son argent facile. Mais aujourd’hui, les brasseurs d’argent, épuisés, font la sourde oreille.
De toute façon — avec à peine 250 points de base à sa disposition — la Fed est à bout de souffle.
Mais à moins que l’Histoire s’arrête purement et simplement, cette fin doit aussi marquer un début. Telle est — malgré ce qui peut sembler n’être que des détours inutiles et contrariants — notre destination depuis quelques jours.
Et ensuite ?
Nous avons agacé certains de nos lecteurs américains en suggérant qu’il n’existe pas d’analyse simple du genre « eux contre nous ». Ils préfèrent choisir de penser que M. Trump est l’antéchrist… ou que Mme Ocasio-Cortez est une diablesse.
Ces explications sont assez simples pour être comprises et retenues ; elles facilitent le vote et permettent de savourer une délicieuse indignation, en plus d’une supériorité arrogante. Mais ni l’une ni l’autre ne nous aidera à comprendre ce qui arrivera ensuite.
Parce que la crise qui se profile fera exploser les illusions à la fois de « nous » et de « eux »… de la droite et de la gauche… des riches et des pauvres.
C’est par exemple un fantasme grossier que de penser que l’on peut s’enrichir en dépensant de l’argent que l’on n’a pas en choses imbéciles dont on n’a pas vraiment besoin.
C’est également un fantasme que de croire que l’on peut créer de l’argent « à partir de rien » et qu’on peut l’utiliser pour « stimuler » une économie afin qu’elle produise plus de richesse réelle.
Et qui pourrait croire que les 12 universitaires du Federal Open Market Committee sauront mieux choisir les taux d’intérêt — dans une économie de 20 000 Mds$ — que le marché libre ? S’ils en sont capables, pourquoi ne pas les laisser aussi fixer le prix du pétrole et des couches-culottes ?
Cependant, dans toutes les discussions sur les raisons pour lesquelles les milliardaires sont si affreux… comment les riches sont devenus aussi déraisonnablement riches… pourquoi les démocrates sont de tels crétins tandis que les républicains sont aussi méprisables… aucun, dans les deux partis, n’ose mentionner la cause majeure ni suggérer le remède évident : débrancher la machine qui a rendu tout cela possible.
Au lieu de cela, ils proposent encore plus de fantasmes, dont des baisses d’impôts non-financées, des hausses de taxes pour les riches et des déficits illimités. Le premier et le troisième ne font que repousser le fardeau à plus tard.
Le deuxième fantasme ne lèvera que des sommes pitoyables… et pourrait même peser sur les recettes fiscales générales. Aucun ne s’attaque au vrai problème.
Mais l’hallucination qui se précisera le plus tôt et le plus clairement — et marquera à la fois la fin de la longue expansion et le début du long krach — est l’idée que, d’une manière ou d’une autre, les cycles de l’économie, du crédit et des marchés ont disparu.
Les cycles se retournent
Inévitablement, les cycles se retournent (nous pensons que c’est déjà le cas de l’actuel), et tout le fantasme de la richesse sans la douleur de l’épargne, de l’apprentissage, du travail et de l’auto-discipline explosera.
Tout cela est quasiment certain, selon nous. C’est alors qu’apparaissent les questions partisanes. A qui la faute ? Les milliardaires ? La Fed ? Et qui sauvera la situation ? Les démocrates ? Les républicains ? DJT ? AOC ? C’est là que l’analyse « eux contre nous » devient plus dangereuse.
Pour parvenir à la fin de ce boom de plus de 30 ans, il a fallu une entente bipartisane. Les deux groupes devaient tomber d’accord. C’est ce qu’ils ont fait. Tous deux ont approuvé le système d’argent factice… tous deux ont accepté de gigantesques déficits… et tous deux ont nourri le monstre de dette qui hante désormais toute l’économie.
A présent, commençant une nouvelle ère… on a un nouveau cycle… et une nouvelle arnaque. Les deux partis — « eux » et « nous » — se battront furieusement pour déterminer en détail qu’est-ce qui a été infligé à qui, quand, comment et pourquoi.
Mais les deux tomberont d’accord : le spectacle doit continuer — l’argent doit continuer de couler. Le « système » doit être protégé — à tout prix.
La richesse honnête (et, indirectement, le pouvoir et le statut) vient de l’économie réelle — des gens se fournissant mutuellement des biens et des services dans le cadre d’accords gagnant-gagnant volontaires (nous incluons des activités honnête du « service public » comme l’éducation, les pompiers ou la police. Si les autorités ne fournissaient pas ces services, ils existeraient encore. Ils seraient simplement moins chers et plus efficaces).
« Les dépenses publiques » — qu’elles soient directes ou indirectes (par le biais de la réglementation) — doivent venir de l’économie réelle. C’est-à-dire qu’elles doivent venir de « nous ». Et elles doivent aller à d’autres. Qui ? « Eux ».
Qui sont ces affreux chacals ? Les Iraniens sont-ils en train de vider votre épargne-retraite ? Les Chinois sont-ils en train de saper la monnaie ? Les Russes sont-ils en train de voler vos emplois ?
Non ?
C’est là que nous trouvons le « nous » et le « eux » qui comptent vraiment. L’existence entière est une lutte pour la richesse, le pouvoir et le statut. Il n’y a que deux moyens d’y parvenir : soit on les gagne… soit on les prend. Et la seule lutte qui en vaille la peine consiste à vous protéger contre ceux qui tentent de vous les prendre.
Richesse, pouvoir et statut : l’économie réelle les gagne. La politique et la finance (aidées et encouragées par le système de fausse monnaie) les prennent.
Et devinez quoi ? Ceux qui prennent sont de gauche. Et ils sont de droite.
Rendez-vous demain : vous verrez pourquoi votre correspondant s’énerve autant sur cette question du « nous »… pourquoi l’économie est condamnée à une correction longue et douloureuse… et comment les deux « nous » — démocrates et républicains, DJT et AOC — aggraveront la situation.