Par Isabelle Mouilleseaux (*)
La BCE devrait rester de marbre
La BCE est parfaitement consciente du risque inflationniste latent. Voilà pourquoi je ne pense pas qu’elle va baisser rapidement son taux directeur, contrairement à ce qui se dit. Ce qui freinera le rebond du dollar.
La Fed a fait le choix du mal face au pire et devrait s’y tenir
De son côté, la Fed n’a aucun intérêt à relever rapidement ses taux. La crise immobilière fait rage, l’endettement est massif à tous les échelons (ménages compris) et la crise hypothécaire bat son plein. Dans ces conditions, un relèvement rapide des taux serait suicidaire.
Faire imploser le système financier ou accepter un minimum d’inflation, il faut choisir. La Fed a déjà tranché. Elle devrait garder le cap.
Je suis même prête à affirmer que la Fed a délibérément fait le choix de l’inflation. Le pays est surendetté et l’inflation est une solution magique pour faire partir la dette en fumée, non ? Bref, tout ça pour dire qu’à mon humble avis, la hausse des taux côté américain n’est pas pour tout de suite non plus…
Les bulls vous rétorqueront que la croissance américaine redémarre
Certes. Le taux de croissance au dernier trimestre s’améliore. Mais regardons de plus près…
Le rebond de la croissance n’est pas le fait d’une reprise de la consommation. Elle est le fait d’une hausse des exportations et d’une baisse des importations. L’amélioration de la balance commerciale ne reflète que le dérapage monétaire. Ce n’est pas le signe d’une économie forte…
La croissance ne repose pas sur des fondements solides
J’aurais préféré que la croissance repose sur une reprise de la consommation et des investissements. Mais l’endettement des ménages et la restriction du crédit s’y opposent…
J’aurais aussi préféré que l’amélioration de la balance des paiements ne soit pas le fait d’une hausse des exportations mais d’une rentrée massive de capitaux étrangers sous toutes ses formes vers les Etats-Unis. Ce n’est pas le cas.
Les signes d’une économie qui reprend réellement de la vigueur ne sont pas là. Le rebond du dollar ne peut donc être solide.
Le rebond du dollar n’est que le signe de l’affaiblissement de l’Europe…
Pour résumer
Je crains fort que nous n’arrivions pas à maîtriser rapidement le processus inflationniste déjà solidement enclenché.
Dès que l’économie mondiale se stabilisera, les producteurs répercuteront leurs coûts de production à la hausse. Ils n’attendent que ça… J’ai donc du mal à écarter l’hypothèse d’une seconde vague inflationniste, à laquelle il est d’ailleurs difficile d’échapper habituellement.
Dans un tel scénario, le rebond du dollar sera limité et la consolidation des matières ne sera que temporaire. Et cette consolidation serait alors une opportunité…
[NDLR : Si vous vous demandez comment identifier une telle opportunité — et comment vous positionner pour en profiter… ne cherchez pas plus loin : un spécialiste des devises se tient à votre disposition ici même ! ]
Meilleures salutations,
Isabelle Mouilleseaux
Pour la Chronique Agora
(*) Isabelle Mouilleseaux rédige chaque jour l’Edito Matières Premières et Devises (Publications Agora), une lettre internet gratuite consacrée au marché des matières premières. Passionnée depuis toujours par la Bourse et par tous les marchés financiers, Isabelle s’est spécialisée dans les matières premières et veut permettre à l’investisseur particulier de découvrir et de comprendre l’investissement sur ce marché des matières premières.
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