Les riches ont empoché la majeure partie de la création de richesse ces dernières années. Les classes moyennes, quant à elles, se retrouvent avec… la dette.
Aujourd’hui, nous avons de bonnes nouvelles à vous annoncer.
Nous avons vu comment tant Trump que Warren, mais aussi la Réserve fédérale, le Congrès US, Paul Krugman, Larry Summers, les pouvoirs en place et toutes les étoiles au ciel sont décidés à sortir les Etats-Unis de la dette grâce à l’inflation.
La semaine dernière encore, Jerome Powell, grand chef de la Fed, réaffirmait la volonté de la banque d’intervenir autant que nécessaire. Le Financial Times nous en dit plus :
« La Réserve fédérale reprendra prochainement ses achats de bons du Trésor US à court terme afin d’étendre son bilan dans l’espoir d’éviter une redite des récentes perturbations sur les marchés du repo au jour le jour, a déclaré mardi le président de la Fed, Jerome Powell. »
Eh bien, voilà la bonne nouvelle : si c’est de l’inflation qu’ils veulent, c’est de l’inflation qu’ils auront – mais pas nécessairement l’inflation apprivoisée, amicale, domestiquée qu’ils espèrent.
L’inflation monétaire que la Fed tente d’enclencher en ce moment sera suivie par de l’inflation budgétaire (des déficits plus profonds).
Endettés et désespérés
M. Trump est déjà à l’œuvre, avec des déficits de 1000 Mds$ – en plein boom. Mme Warren a l’intention d’en faire plus encore lorsque viendra son tour de souiller l’économie.
Notre collègue Dan Denning nous en dit plus :
« Selon sa dernière prévision à 10 ans, le CBO [Bureau du budget du Congrès US] prévoit 12 200 Mds$ de nouvelle dette d’ici à 2009. Soit un ratio dette/PIB annuel moyen de 4,7% (contre 2,9% sur les 50 années précédentes).
Si elle se développe à ce rythme – et non plus rapidement –, la dette détenue par le public (retraités, pensionnés) représentera 95% du PIB d’ici 2029. En d’autres termes, le public américain se retrouvera avec la patate chaude… si bien que l’ancienne classe moyenne se retrouvera endettée, en colère et désespérée. »
Ce sont bien les riches qui ont obtenu l’argent. Il est désormais confortablement niché dans les cours de leurs actions et obligations – et ils comptent sur leurs amis de la Fed pour le protéger.
La classe moyenne, quant à elle, se retrouve avec la dette – 22 000 Mds$ de dette « publique » pour l’instant… qui passera à 40 000 Mds$ (notre prévision) d’ici la fin de la prochaine décennie.
L’inflation budgétaire mènera à l’inflation des prix à la consommation, cependant – le genre d’inflation qui lamine la valeur de la devise, augmente les prix des biens et des services, et ruine à peu près tout le monde.
Naïf et crédule
Nous nous souvenons que dans les années 1950, nous collectionnions des dimes – les pièces de 10 cents – dans un petit livret d’épargne, pour pouvoir acheter une obligation d’Etat US.
Une fois arrivées les années 70, nous avons ri de notre naïveté et de notre crédulité. L’inflation des années 1970 a quasiment effacé le marché obligataire. Les obligations du gouvernement US n’étaient une vaste blague.
Nous nous attendons à rire à nouveau d’ici quelques années. Les bons du Trésor US, si précieux actuellement qu’ils ne rapportent qu’1,6%, seront divisés par deux… puis une fois encore par deux.
Et – encore une bonne nouvelle – la valeur des 73 000 Mds$ de dette reviendra à des niveaux raisonnables. Si le ratio dette/PIB revient au niveau traditionnel 1,5/1 dont nous parlions la semaine dernière, près de 41 000 Mds$ de dette disparaîtront.
En 1959, tandis que nous épargnions des dimes pour acheter des bons du Trésor US, les prix à la consommation grimpaient d’environ 1% par an. Cela a duré encore cinq ans ; on considérait que ce chiffre était normal.
Ensuite, la norme a changé ; la Great Society de Lyndon B. Johnson et la guerre du Vietnam ont commencé à se manifester sous forme d’« inflation ».
En 1971, les prix grimpaient au rythme annuel de 6%. C’était une telle calamité que Richard Nixon a imposé des contrôles de prix et de salaires… et, au passage, a éliminé le lien entre le dollar et l’or.
Ces mesures ont-elles fonctionné ? Bien sûr que non. Les taux d’inflation ont continué à grimper. En 1974, les prix s’envolaient, grimpant de 12%.
Le président Gerald Ford déclara que l’inflation était « l’ennemi public numéro un ».
En 1979, l’inflation était à 14%.
Problème résolu !
A mesure que le dollar perdait de la valeur, il en allait de même pour les actions et les obligations. En février 1966, il fallait 27 onces d’or pour acheter le Dow Jones. En septembre 1980, il ne fallait qu’1,5 once. En termes réels, les actions avaient perdu 94% de leur valeur.
Les obligations ont souffert elles aussi. Le rendement sur le T-Bond à 10 ans a grimpé de 6% vers la fin des années 1960 à 14% à la fin des années 1970.
C’est en grande partie pour cette raison que la dette de l’époque de la Deuxième guerre mondiale est devenue moins problématique. Non seulement l’économie se développait, mais l’inflation réduisait la valeur de la dette elle-même.
C’est exactement ce qui arrivera lors du prochain round d’inflation. Le problème de la dette sera résolu.
Que vaudra un bon du Trésor avec un coupon de 1,6% dans un monde où l’inflation des prix à la consommation est de 10% ? Faites le calcul : pas grand’chose.
Cela résoudra aussi le problème des « inégalités ». Les riches subiront leur châtiment. Lorsque l’inflation arrivera, leurs actifs seront réduits en miettes. Ensuite, Mme Warren se mettra au travail – avec marteau et tenailles.
On y verra enfin clair
Vous voyez, cher lecteur ? L’avenir n’est pas si noir.
Oui, des millions de gens perdront leur emploi et leur patrimoine… leur retraite se réduira (le gouvernement enverra des chèques ajustés à l’inflation… mais ce sera trop peu, et trop tard)… les augmentations des prix à la consommation rendront les masses pauvres et désespérées… menant à des politiques encore plus absurdes.
Ne vous laissez pas décourager ; il y a un bon côté à tout cela.
L’excès de dette sera éliminé… la fausse richesse sera détruite… et les gens en viendront à voir les grands économistes, les gouverneurs de la Fed et les décideurs politiques comme les crétins qu’ils sont vraiment.