L’accord commercial entre les Etats-Unis et la Chine est vide de toute substance – et pendant ce temps, la Fed imprime…
Quand la monnaie cède, tout le reste suit. Ces derniers jours nous en ont apporté de nouvelles preuves. L’empire capitaliste américain en fin de vie s’enfonce dans la corruption, l’incompétence et la dette.
Mais nous allons commencer par une prédiction audacieuse…
Un jeu à somme nulle
Vous vous rappellerez que nous avons prédit que la Réserve fédérale ne « normaliserait » jamais les taux d’intérêts. Eh bien, elle n’a quasiment pas essayé, en fait. A présent, elle recommence à faire tout ce qu’elle peut pour gonfler le système monétaire du pays.
La semaine dernière, nous avons appris qu’elle injecterait environ 500 milliards de nouveaux dollars sur les quatre prochaines semaines.
Le fait qu’elle engloutisse de telles sommes pour financer les marchés de prêt à court terme nous laisse à penser que d’autres prêteurs – les grosses banques – ne veulent pas mettre leur propre argent en danger. Clairement, la Fed tente désespérément d’empêcher quelque chose de se produire. Quoi exactement, nous l’ignorons.
Dans le même temps, une autre de nos prédictions a été confirmée la semaine dernière : l’équipe Trump a annoncé un accord commercial majeur avec la Chine. En d’autres termes, Trump ne s’est pas lancé dans une guerre commerciale totale avec des taxes douanières supplémentaires.
Donald Trump a une élection à remporter. La guerre commerciale a peut-être donné le sourire à sa base d’électeurs il y a un an. Aujourd’hui, elle menace de lui coûter des voix. Il devait trouver un accord… à n’importe quelles conditions ou presque.
La condition principale, en l’occurrence, est que les Chinois se sont engagés à acheter une quantité gigantesque d’exportations agricoles américaines en 2020.
Nous avons vu que le chiffre se situerait entre 50 Mds$ et 40 Mds$. Selon M. Trump, il s’agissait-là d’une victoire équivalente à la bataille de Midway.
Notre prédiction (que nous faisons avec 100% de confiance) : cela n’arrivera pas. Les Chinois n’achèteront pas pour 50 Mds$ de blé, de maïs et autres produits agricoles américains. Ni même 40 Mds$. Il est assez probable qu’ils n’en achèteront même pas la moitié.
La quantité la plus élevée qu’ils aient achetée en une seule année est de 26 Mds$. Et ça, c’était avant qu’ils détestent les Américains. Acheter 50 Mds$ forcerait les Chinois à piétiner les accords commerciaux qu’ils viennent de passer avec le Brésil et l’Argentine… et à surenchérir avec l’Union européenne, le Mexique et le Japon pour une production US plus chère.
Cela n’arrivera pas. Quand bien même cela arriverait, cela ne ferait aucune différence. Chaque boisseau de blé acheté par les Chinois n’est simplement pas acheté par le Canada ou le Japon.
Réarranger les accords commerciaux de la planète est un jeu à somme nulle, en d’autres termes.
Cet accord commercial, quel que soit son résultat final, n’est qu’un des nombreux symptômes de dégénérescence insidieuse. Le gouvernement fédéral n’a aucune raison de s’immiscer dans le commerce. La quantité de blé achetée par les Chinois ne le regarde pas.
Sombre vaisseau
Mais à la Chronique, nous suivons l’argent avant tout. C’est là que la corruption et la dégénérescence commencent, selon nous… et c’est là qu’elles deviennent de plus en plus coûteuses. Pendant que l’attention du pays est tournée vers les guerres commerciales et les rebondissements du processus de destitution… le sombre Vaisseau de la Dette Fatale s’est rapproché.
Nous le disions plus haut : la Fed s’est engagée à injecter jusqu’à 500 Mds$ de fausse monnaie dans les marchés. Non pas sur l’année qui vient, mais sur les quatre semaines qui s’annoncent.
Le Financial Times se demandait ce que cela signifiait :
« L’un des aspects frappants de 2019, c’est qu’elle marque le rythme le plus rapide d’assouplissement [des politiques] des banques centrales depuis la crise financière. Ce soutien a écrasé les rendements des obligations d’Etat et adouci le choc de la contraction de l’activité industrielle mondiale, de la confiance vacillante des entreprises et de la chute de l’investissement. »
Nous avons déjà lu ce chapitre… Un ami d’Argentine remet cela en perspective :
« C’est assez amusant de voir les Américains faire les mêmes choses qu’en Argentine. Ici, c’est cyclique. Pour se faire élire, les politiciens font des promesses. Ensuite, pour tenir ces promesses, ils doivent imprimer de la monnaie. Evidemment, ils font aussi toutes sortes d’autres idioties – contrôle des prix, contrôle des échanges, barrières commerciales, contrats corrompus. Suite à quoi nous ne pouvons pas payer nos dettes. Nous faisons défaut. L’inflation grimpe.
Les Américains poussent des cris d’orfraie quand les taux immobiliers dépassent les 5%. En Argentine, on ne peut pas obtenir de crédit immobilier du tout. Si on veut acheter, on paye en liquide. Vraiment en liquide : on se rend à la signature du contrat avec un sac en papier rempli de billets.
On a l’habitude, en Argentine. Les gens savent qu’ils ne peuvent pas faire confiance au gouvernement ou à sa devise. Les Américains ont beaucoup à apprendre… »
Les lois de la nature s’appliquent à l’hémisphère nord aussi bien que sous l’équateur. S’il existait une ruse permettant de sauver un pays des conséquences d’un excès de dépenses, de corruption et d’impression monétaire pour couvrir ses dettes, les gauchos l’auraient découverte il y a bien longtemps.
1 commentaire
Les effets de la planche à billets ne se retrouvent que si une des principales banque centrale prend le contrepied de cette politique en faisant l’inverse,c’est à dire en limitant la création monétaire et en augmentant les taux de repo.
Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.