La Théorie monétaire moderne et la Théorie de la Relance ne sont que des fraudes propagées par des économistes vaniteux ; tôt ou tard, la dette devra être remboursée.
Cela réchauffe le coeur, n’est-ce pas ? C’en est presque exaltant.
Voir les dirigeants américains se rassembler enfin… s’étreindre avec chaleur… et tomber d’accord sur quelque chose.
Plus de problèmes. Plus de conflits. Ils ont vu la lumière, ô Seigneur !
Trump, Alexandria Ocasio-Cortez (AOC), Bernie Sanders, Jerome Powell, le New York Times… et des centaines, des milliers d’autres – les grands, les bons et les grandioses crétins.
Se balançant de concert… chantant… s’embrassant… buvant des cocktails et se tapant dans le dos…
… Tandis qu’ils cheminent tous ensemble dans le Dette Express.
Equivalence ricardienne
Comme tous les programmes gouvernementaux, ce qui fonctionne en matière de politique financière ne fonctionne pas dans la vraie vie. Les autorités américaines ont injecté quelque 15 000 Mds$ de relance (assouplissement quantitatif, déficits budgétaires… sans parler de taux d’intérêt artificiellement bas) dans le système sur les 10 dernières années.
Cela n’a pas engendré une économie plus forte ; au contraire, elle est plus faible… avec bien plus de dette.
Tout de même, la Théorie de la Relance a l’appui du public… des élites… et de milliers d’économistes.
Sur les 100 dernières années, les économistes diplômés se sont multipliés plus vite que les MST. Aujourd’hui, nous en avons au moins 100 fois plus qu’en 1919.
Ces je-sais-tout conseillent nos entreprises et nos dirigeants, gèrent souvent nos banques et fournissent des excuses boiteuses aux échecs des politiciens. Avec autant de puissance cérébrale et d’érudition, nous sommes sans aucun doute la génération la plus intelligente qui ait jamais vécu.
A cette nouvelle vanité sophistiquée, nous opposons aujourd’hui le simple bon sens : l’équivalence ricardienne.
Giclée d’adrénaline
Lorsque Donald Trump est arrivé à la Maison Blanche, la reprise boitait et clopinait déjà – elle vieillissait à vue d’œil.
Que faire ? La relancer !
Il lui a administré une giclée d’adrénaline avec sa réduction d’impôts à la fin 2017. Cela a produit quelques tressaillements dans les bras et les jambes, mais à fin 2018, les effets étaient déjà épuisés ; les actions chutaient et l’économie semblait à nouveau faiblir.
Tout ce remue-ménage aurait pu être évité simplement en lisant les œuvres complètes de David Ricardo, notamment son essai de 1820 sur le financement.
L’économiste du XIXème siècle notait qu’une ville pouvait financer ses dépenses en taxant ses citoyens… ou en leur empruntant de l’argent. Dans les deux cas, ce sont les contribuables qui payaient la facture (quelle autre source de revenus avait la ville ?).
Mais les habitants – du moins à l’époque – n’étaient pas idiots. Ils savaient que l’emprunt finirait par se traduire par une hausse des impôts. Ils achetaient donc eux-mêmes les obligations de la ville.
Ils gagnaient alors des intérêts exactement au rythme où la ville les versait – si bien qu’ils accumulaient l’argent avec lequel payer leurs impôts sans perte additionnelle.
Emprunter ? Taxer ? Ricardo a démontré que cela n’a pas d’importance. Pour la ville, le coût est le même. L’emprunt ne produit pas d’effet de stimulation.
Mal aux cheveux
Aujourd’hui, avec tant d’universitaires pour les aider à réfléchir, les citoyens ont du mal à mettre de l’ordre dans leurs pensées. Ils pensent que, d’une manière ou d’une autre, ils n’auront jamais à payer les emprunts du gouvernement. Ils pensent que l’argent emprunté « vient de la Fed ». Ou que « la croissance nous permettra de sortir de la dette ».
Ou encore, en se basant sur un nouveau fantasme populaire appelé Théorie monétaire moderne (TMM), ils pensent que les autorités peuvent simplement imprimer l’argent nécessaire pour rembourser.
Les fans de la TMM, notamment la conseillère de Bernie Sanders, Stephanie Kelton – elle aussi diplômée d’économie –, affirment que les déficits ne sont pas trop profonds… mais trop limités. « Chaque dollar dépensé par le gouvernement se traduit en dollar de revenus pour quelqu’un », souligne-t-elle.
Ainsi, aiguillonnés par cette sagesse tordue, au lieu d’épargner leurs réductions d’impôts (ce qui aurait entièrement annulé l’effet de « relance »), les gens les ont dépensées.
Hélas, ils n’ont pas investi dans des choses qui auraient pu augmenter la production et la richesse. Cet argent bon marché a plutôt été consommé… absorbé… comme on picole une mauvaise bouteille.
Les importations de Chine ont atteint de nouveaux sommets. Les rachats d’actions aussi. Résultat ? De mars à septembre, les investisseurs ont gagné environ 4 000 Mds$ de richesse boursière. Le grand public, lui, est resté avec un gros mal aux cheveux : une dette impossible à rembourser.
A présent, au lieu de renoncer à toutes ces idioties, les génies d’aujourd’hui – dont bon nombre d’universitaires – attendent la prochaine tournée.
Il y a six mois, les spéculateurs s’interrogeaient sur la nouvelle hausse de taux de la Fed. Aujourd’hui, ils parient sur la prochaine baisse.
Selon l’économiste Richard Duncan :
« … Nous verrons que l’économie US a atteint un point de bascule.
Il faudra plus que de la ‘patience’ de la part de la Fed pour empêcher les Etats-Unis de basculer dans la récession. Il faudra des baisses d’impôts ».
On a fait croire aux Américains que leurs votes décidaient des importantes politiques gouvernementales. Il suffit de choisir le bon candidat…
Mais dans la débâcle qui s’annonce, les deux partis… et tous les principaux candidats… les universitaires… les prix Nobel… les grands journaux… les experts et les politiciens… seront tous dans la même équipe – celle de la relance –, et seront tous alignés contre le citoyen ordinaire.
Parce qu’aux Etats-Unis comme partout ailleurs, un programme de « relance » n’est jamais qu’un plan de transfert de richesses prétendant être une politique économique.
Et ce sont eux – les élites, la classe politique, le Deep State, l’industrie financière – qui en profitent.
1 commentaire
Le cœur du problème aujourd’hui n’est pas la réduction des impôts (qui représente moins d’un point de PIB, d’ailleurs les recettes sont en hausse sur 2018 même si elles ont progressé moins rapidement que s’il n’y avait pas eu la réforme fiscale) mais la hausse incontrôlée des dépenses.