▪ "La dette de la Grèce est liée à la dette de l’Espagne. La dette de l’Espagne est liée à la dette du Portugal. La dette du Portugal est liée à la grosse dette. Ecoutez donc la parole du Seigneur !"
Les ministères des Finances de la Zone euro se sont mis d’accord sur un ensemble de prêts d’urgence d’un total de 158 milliards de dollars (110 milliards d’euros) pour la Grèce. En retour de ces prêts, dont des prêts du FMI, les Grecs ont accepté de réduire les salaires du secteur public et les retraites, d’augmenter les impôts, et de réduire le déficit par rapport au PIB de 13,6% aujourd’hui à 3% en 2014. Les Grecs ont également accepté de plafonner la dette du secteur public à 140% du PIB.
Il reste deux questions : est-ce que ces mesures de restriction vont rester en travers de la gorge de la population grecque, et est-ce que le marché obligataire va se stabiliser parce qu’il pense que cela met un terme à la crise.
Sur la première question, personne ne se prononce pour l’instant. Cet accord repousse l’âge de la retraite de 53 à 67 ans, augmente les taxes sur l’alcool, le tabac et l’essence de 10%, et gèle les salaires publics pendant trois ans. Aucune de ces mesures ne va plaire aux Grecs.
▪ Sur les marchés à terme, les traders misent sur le fait que ce n’est pas la fin de la crise de la dette souveraine, mais seulement le début. Businessweek rapporte que "les fonds de couverture et autres gros spéculateurs ont augmenté leurs paris sur une chute de l’euro de 25%, avec 89 013 contrats durant la semaine du 27 avril, d’après les données de la Commodity Futures Trading Commission. L’euro était à 1,3316 $ à 8h53 à Sydney après avoir chuté à son plus bas depuis un an, 1,3115 $, le 28 avril, tandis que Standard & Poor’s déclassait la dette de la Grèce en la mettant dans la catégorie ‘junk bond’ et déclassait également le Portugal et l’Espagne".
Bien évidemment, ces données ont été annoncées avant le renflouement annoncé dimanche soir. Les traders vont peut-être changer d’avis. Ou pas. Nous pensons que la Grèce est le Bear Stearns de la crise de la dette souveraine. C’est-à-dire un signe clair et évident de ce qui va se passer, mais sûrement pas "le pire" en termes de défauts de paiement de dette souveraine.