Deux erreurs pour un déclin national… et les responsables ne sont pas ceux que l’on pourrait croire.
En janvier 2000, l’empire américain avait probablement atteint sa date limite. Une mauvaise monnaie, de mauvaises politiques et le Deep State avaient déjà poussé l’empire dans le déclin.
Ensuite, deux décisions désastreuses ont scellé toute l’affaire.
La première a été la guerre malavisée de George W. Bush contre le terrorisme. Elle est dans sa 19ème année, et la facture se monte pour l’instant à 6 000 Mds$, sans victoire plausible en vue. Jusqu’à un million de personnes sont mortes… et l’Irak est en pagaille.
Et voilà que ces ingrats veulent virer les Américains de chez eux !
Mais Donald Trump défend les intérêts de son pays. Il affirme qu’il ne partira pas tant que les Irakiens n’auront pas payé les bases militaires que les Etats-Unis laissent derrière eux. Quand les US partiront (s’ils partent), ils laisseront aussi des Irakiens ruinés, avec des centaines de milliers de boutiques, maisons et usines dévastées… une guerre civile… et des millions de mines et de bombes non-désamorcées dans tout le pays.
« Merci beaucoup », diront les Irakiens, agitant le moignon de ce qui était leur bras droit en guise d’au revoir.
Il y a une autre victime – dont on ne parle jamais. Les guerres interminables et sans but nuisent aux agresseurs aussi bien qu’à leurs victimes.
Les seconds montrent les mutilations et les cicatrices de la guerre. Mais pour les premiers, la corruption vient de l’intérieur…
Une société guerrière
Dans une société civile et prospère, les accords gagnant-gagnant entre adultes consentants viennent augmenter la richesse du pays. Les gens disent s’il vous plaît et merci, heureux de s’échanger des faveurs.
Le gouvernement, quant à lui – avec son pouvoir ouvertement gagnant-perdant –, est tenu en laisse par la culture, les constitutions, les systèmes de contrôle… et surtout par un manque de ressources. Il veut peut-être conquérir le monde mais il n’en a pas les moyens.
Une société de guerre, c’est différent. C’est gagnant-perdant du début à la fin… et cela mobilise des ressources quasi-illimitées pour l’effort de guerre.
Les gens en viennent à croire qu’ils ne peuvent gagner qu’en faisant perdre quelqu’un d’autre. Ils célèbrent le culte du « guerrier ». Leurs soldats les protègent, pensent-ils. A l’église, ils disent des prières spéciales pour « les combattants et combattantes… et leurs familles ». Les compagnies aériennes font embarquer les soldats en uniforme avant tout le monde. Et aucun membre du Congrès n’ose s’opposer aux dépenses militaires… parce qu’il faut « soutenir nos troupes ».
A mesure qu’une quantité croissante de ressources est réquisitionnée pour l’effort de guerre, il en reste moins pour l’économie gagnant-gagnant. Les gens s’appauvrissent. Mais ils ne s’en accusent pas eux-mêmes : tout est de la faute de l’ennemi !
Finalement, l’épée qu’ils brandissent s’affaisse. Leurs vaisseaux de guerre à plusieurs milliards de dollars sont coulés par des essaims de missiles bon marché. Leurs avions de chasse à la pointe de la technologie sont cloués au sol par des virus informatiques. Leurs troupes rentrent à la maison, honteuses et disgraciées, et se débarrassent de leur uniforme le plus vite possible.
Il reste beaucoup de chemin à parcourir
Mais nous ne faisons là que des suppositions sur l’avenir. Nous ne sommes que dans la 20ème année du déclin de l’empire… Ce n’est que le début de la fin, en d’autres termes, et il reste beaucoup de chemin à parcourir.
Aujourd’hui, nous abordons l’autre erreur américaine la plus crétine et la plus destructrice du XIXème siècle (nous avons parlé de la première erreur hier).
Nous parlons de la monnaie. Lorsque la monnaie s’effondre, tout le reste suit. Vous pouvez nous citer.
Durant la panique de la crise de 2008-2009, par exemple, Ben Bernanke, la Réserve fédérale, le Congrès US, de grands économistes, les républicains, les démocrates – et quasiment tous les autres – ont perdu la tête.
Bernanke s’est présenté au Congrès le jeudi 18 septembre 2008 et a déclaré à ces clowns la chose la plus ridicule qui soit : « si nous ne faisons pas cela », a-t-il dit, « nous n’aurons peut-être plus d’économie lundi ». Personne n’a ri.
Suite aux conseils et exhortations de Bernanke, les autorités ont eu « le courage d’agir »… comme des crétins. Elles sont allées à la pompe… injectant des milliers de milliards de nouveaux dollars dans l’économie lors des 10 années qui suivirent. Et si, aujourd’hui, le monde monétaire américain semble en bonne forme à l’extérieur, à l’intérieur, il pourrit.
Les actions sont à des sommets historiques – mais seulement parce que les spéculateurs sont à la manœuvre et parce que les initiés des entreprises rachètent leurs propres actions. La croissance réelle avant impôts chute.
Le chômage frôle des planchers historiques – mais uniquement parce que les gens sont contraints d’accepter des contrats mal payés dans l’économie des services. Les vrais emplois, ceux qui permettent de faire bouillir la marmite, continuent de disparaître.
La croissance du PIB US reste positive, mais uniquement parce que la Fed prête de l’argent sous le taux d’inflation des prix à la consommation. A l’échelle mondiale, les banques centrales ont baissé les taux 90 fois l’an dernier. A présent – grâce à son programme de folie repo –, la Fed injecte plus rapidement encore que durant la crise de 2008-2009.
Dans le même temps, le gouvernement US se dirige vers le plus gros défaut de l’Histoire mondiale. Depuis 20 ans, il augmente sa dette deux fois plus rapidement que son PIB.
Combien de temps cela peut-il durer ? C’est ce que nous allons découvrir. Parce qu’à présent, alors que 11 000 baby-boomers américains prennent leur retraite chaque jour… et que le bras armé du Deep State réclame de plus en plus d’argent… on ne peut plus l’empêcher.
Tout est de la faute des conservateurs !
Là encore, on peut accuser les conservateurs traditionnels.
Généralement, les libéraux – au sens américain du terme, c’est-à-dire les gens de gauche – croient à un gouvernement omniprésent. Ils veulent guérir les maux du monde – tels qu’ils les perçoivent – de force. Ils font peut-être confiance au marché pour créer de la richesse, mais une chose est sûre et certaine : ils ne veulent pas que le marché décide de là où va l’argent. Cela, ils s’en chargent.
Ils vous diront aussi où vous pouvez fumer. Ce que vous pouvez mettre dans votre corps. Quoi faire avec vos ordures… quelle sorte de contrat passer avec un employé. Et ainsi de suite. Le coût ? Ne vous inquiétez pas. « Il y a toujours de l’argent disponible », comme l’a récemment remarqué Elizabeth Warren.
Traditionnellement, on pouvait compter sur les conservateurs pour dire « non ». Ils savaient qu’il y a des limites. Ils se méfiaient des motifs de gauche (ce qu’ils recherchaient vraiment, c’était le pouvoir)… et se montraient sceptiques quant à leurs programmes (guerre contre la pauvreté… guerre contre les drogues… guerre contre le terrorisme… taxes… réglementations – rien de tout cela ne fonctionnerait, grommelaient les conservateurs). Ils s’opposaient aux guerres à l’étranger qui faisaient exploser le budget… tout comme aux gabegies nationales.
Dans un monde d’argent gratuit, le conservatisme n’a plus de sens. Pourquoi s’inquiéter du gâchis d’argent… quand on peut en imprimer plus ? Pourquoi s’inquiéter d’équilibrer le budget quand les déficits peuvent être financés pour quasiment rien, apparemment éternellement ? Par ailleurs, les dépenses gouvernementales ne stimulent-elles pas l’économie ?
Sur une période de près de 50 ans, depuis l’introduction de la fausse monnaie en 1971, les anciens conservateurs ont disparu, sont morts ou sont devenus des conservateurs nouvelle formule – qui ont rejoint les libéraux pour soutenir un gouvernement omniprésent et se mêlant de tout.
Ainsi, en 2008, lorsque la crise financière a frappé de plein fouet et que les autorités ont ouvert les robinets de la relance – qui pouvait les en empêcher ?
Personne.