▪ C’est comme essayer de rafistoler un réacteur nucléaire avec du ruban adhésif et du chewing-gum. Les banques centrales des grandes économies mondiales tentent de colmater les fissures dans le système monétaire mondial à l’aide de tactiques diverses et mesures désespérées.
Malheureusement, cacher les fissures ne fait rien pour renforcer l’infrastructure sous-jacente. Au contraire, cela trompe les individus en leur faisant croire que tout va bien, alors même que le système monétaire s’effondre autour d’eux.
Ainsi, bon nombre de gouvernements européens dépensent beaucoup plus d’argent qu’ils ne peuvent en percevoir par la taxation. Ils sont fous… il n’y a pas d’autre mot. Les Etats-Unis le sont aussi, si l’on fait preuve d’honnêteté intellectuelle et évalue franchement les faits.
Selon les propres données du département du Trésor américain, les Etats-Unis ont clos 2011 avec une dette totale de 15 200 milliards de dollars. Cela signifie que le ratio dette totale/PIB des Etats-Unis est aujourd’hui supérieur à 100% ! Plus que la Grèce !
Les gouvernements en faillite font généralement défaut… ou du moins ils le faisaient par le passé. Dans notre ère moderne de monnaies basées sur la foi et de banquiers centraux sortis des mêmes universités, les sauvetages et les escroqueries sont les rouages essentiels de la machine monétaire mondiale. Mais cette machine ne fait en vérité plus rien fonctionner… à part une fraude massive. Elle s’enlise, crachotant péniblement des théories nuisibles et des manipulations peu judicieuses.
__________________________
L’Etat-Providence a signé son propre arrêt de mort ! A présent, c’est chacun pour soi
Mais dans cette nouvelle donne, une poignée de Français pourrait être jusqu’à quatre fois plus riche d’ici deux ans.
Comment en faire partie ? Il suffit de suivre le guide…
__________________________
Lorsqu’une banque centrale ne peut fournir d’assistance directe et manifeste à une banque d’investissement ou à un gouvernement insolvable, pas de problème : une banque centrale peut toujours fournir une assistance indirecte, cachée.
▪ Manoeuvres et sauvetages déguisés
La preuve ? Le « sauvetage déguisé » récemment annoncé des institutions financières européennes. La Banque centrale européenne (BCE) ne peut pas directement renflouer les gouvernements insolvables de Grèce, d’Italie, d’Espagne, du Portugal, etc… De même, la Réserve fédérale ne peut pas directement sauver les banques insolvables européennes.
On en arrive donc aux sauvetages indirects… Voici comment cela fonctionne :
La Fed ouvre de nouvelles lignes de crédit illimitées à la BCE sous ce qu’on appelle des accords de swap. A son tour, la BCE fournit des capitaux pour trois fois rien aux banques européennes en difficulté. Puis, les banques — comprenant une contrepartie tacite — utilisent ce financement très bon marché pour acheter les bons à fort rendement de la Grèce, de l’Italie, de l’Espagne, etc.
Si l’on suit donc le parcours de l’argent, la Fed prête de l’argent à la Grèce… et en passant les banques européennes insolvables gagnent de l’argent qu’elles ne méritent pas, tandis que les contribuables perdent de l’argent qu’ils ne méritent pas de perdre… Ces derniers sont également en première ligne pour perdre encore plus d’argent alors que ces diverses banques et gouvernements choyés finiront de toute façon par faire défaut.
Cette description des activités de la Fed vous semble-t-elle exagérée ?
Alors lisez ce fait, rapporté par le Wall Street Journal : il y a quelques semaines seulement, le montant des swaps en dollars — c’est-à-dire les prêts — avec la BCE n’étaient que de 2,4 milliards de dollars. « Toutefois, la semaine du 14 décembre, le montant a grimpé à 54 milliards de dollars », révèle le journal. « La semaine suivante, le total a augmenté de 8 milliards supplémentaires… Quelle que soit l’interprétation officielle, la Fed, via la BCE, travaille à renflouer les banques européennes et, indirectement, ces paniers percés de gouvernements européens. Il est difficile de dénombrer tout ce qui ne va pas dans cet arrangement ».
Jusqu’à présent, le renflouage indirect de l’Europe par la Fed est relativement faible, de seulement 62 milliards de dollars. Mais nous nous attendons à voir ce chiffre augmenter… fortement. Alors que ce chiffre augmente, la Réserve fédérale fournira une raison supplémentaire d’acheter de l’or, de l’argent-métal et autres biens durables.
Il semble qu’aucun banquier central ne puisse résister à l’urgence de « guérir » l’insolvabilité à coup de plus de crédits — crédit qui provient non pas d’une réserve de capitaux amassés dans le temps, mais sorti tout droit d’une planche à billets.
Il faut acheter de l’or, plus que jamais.
3 commentaires
« ▪ C’est comme essayer de rafistoler un réacteur nucléaire avec du ruban adhésif et du chewing-gum. »
C’est exactement ce qui se passe à Fukushima.
Il y a également mun parallèle saisissant à faire entre les stress test des banques et ceux de nos réacteurs nucléaires.
Même réalité enjolivée pour rassurer : Même risque intrinsèque d’effondrement, même tests trompeurs, même claironnement de réussite.
Delphin
[…] parution dans la Chronique Agora le 11/01/2012. AKPC_IDS += […]
« Comment la Fed sauve la BCE… (…) la Fed, via la BCE, travaille à renflouer les banques européennes et, indirectement, ces paniers percés de gouvernements européens. »
Eric Fry nous a habitué à des articles moins démagogiques. On peut raisonnablement douter que la Fed se soit subitement lancée dans le philanthropisme transatlantique, alors que le plan de défense Anglo-saxon face à la vague de dette qui risque de submerger un jour le dollar se résume à : Vois-la-paille-dans-l-oeil-du-voisin-et-oublie-la-poutre-qui-est-dans-le-mien.
On ne peut s’empêcher de songer à des motifs plus sonnants et trébuchants, comme les CDS émis à haute fréquence par les banques US, qui les ont longtemps assimilés à de la vente de Puts sans possibilité d’assignation.
Alors, énième plan B de la part de la Fed, face à l’escadrille de cygnes noirs en approche…?