Depuis 1945, les Etats-Unis consomment plus que le pays ne produit — et impriment ce qu’il ne gagne pas. Une solution existe pourtant : revenir à la règle d’or…
« Judas, c’est par un baiser que tu trahis le Fils de l’homme ! » – Jésus, à Judas Iscariote
La semaine dernière, la Chine a répondu à la salve de tarifs douaniers « réciproques » de Trump, par une réciprocité bien à elle.
Reuters rapporte :
« Pékin a porté vendredi à 125 % ses droits de douane sur les importations américaines, ripostant ainsi à la décision du président américain Donald Trump de porter à 145 % les droits de douane sur les produits chinois, faisant monter les enchères dans une guerre commerciale qui menace de mettre à mal les chaînes d’approvisionnement mondiales.
Cette hausse intervient après que la Maison-Blanche a maintenu la pression sur la deuxième économie mondiale et le deuxième fournisseur d’importations américaines en la désignant pour une nouvelle augmentation des droits de douane, après avoir suspendu la plupart des droits « réciproques » imposés à des dizaines d’autres pays. »
« L’imposition par les Etats-Unis de droits de douane anormalement élevés à la Chine viole gravement les règles commerciales internationales et économiques, les lois économiques fondamentales et le bon sens, et constitue une intimidation et une coercition totalement unilatérales », a déclaré le ministre chinois des Finances.
La meilleure tactique pour les négociateurs commerciaux semble être de se plier en quatre et d’embrasser le postérieur de Donald Trump. Aussi désagréable que cela puisse être, le jeu en vaut la chandelle… du moins, c’est ce qu’ils croient. Mais les Chinois, jusqu’à présent, n’ont montré aucune intention d’agir ainsi. Ils sont également considérés comme une menace, car ils sont les candidats les plus susceptibles de prendre la place de l’Amérique en tant que première puissance mondiale.
Dimanche, c’était le dimanche des Rameaux. Il commémore l’entrée triomphale du Christ à Jérusalem, monté sur un âne, signe d’humilité et de paix. Nous nous sommes rappelés de la formule du député Thomas Massie pour définir la politique étrangère des Etats-Unis : « Appliquez la ‘règle d’or’ à la politique étrangère », a-t-il dit. « Ne faites pas aux autres Nations ce que nous ne voudrions pas qu’elles nous fassent. »
En l’an de grâce 2025, le chef des Etats-Unis n’est pas monté sur un âne. Il est notre Auguste, le Grand Chef de Washington. Et les Chinois ont probablement raison : un rapide coup d’œil à l’Histoire montre que ni la Chine, ni les barrières commerciales n’ont grand-chose à voir avec la perte de l’industrie manufacturière américaine.
Les Etats-Unis étaient au sommet de leur gloire manufacturière dans les jours qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale. Rien d’étonnant à cela. Le Japon n’était plus qu’un tas de cendres fumantes – et il était occupé par l’armée américaine. L’Allemagne n’était elle aussi plus qu’une ruine, occupée par les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France et l’Union soviétique. La Grande-Bretagne était pratiquement en faillite. Et la France réglait ses comptes après des années d’occupation et de collaboration.
Il était inévitable que la part des Etats-Unis dans l’industrie manufacturière diminue au fur et à mesure que ces pays se remettaient sur pied.
En 1948, environ un Américain sur trois travaillait dans une usine. En 1978, seul un Américain sur cinq occupait un emploi dans l’industrie manufacturière. Ce déclin s’est produit avant que la Chine n’exporte un seul gadget… avant qu’elle ne prenne la « voie capitaliste », et 22 ans avant qu’elle ne rejoigne l’Organisation mondiale du commerce.
Au cours de cette période (1948-1978), le déclin de l’emploi manufacturier américain s’explique probablement aussi par le fait que l’on avait besoin de moins de main-d’œuvre. Les machines étaient plus nombreuses, plus puissantes, plus efficaces, plus spécialisées. Le rôle du travail humain s’est réduit.
Même si notre expérience personnelle est limitée, nous avons vu le changement opérer : nous sommes passés de petites bottes de foin carrées que nous lancions à la main dans une charrette, avant de les empiler dans notre grange, à de grosses balles rondes que l’homme ne touche plus pratiquement jamais. Elles sont roulées dans les champs, puis ramassées par de gros tracteurs équipés de bras télescopiques.
Après le milieu des années 1970, une autre période s’est ouverte. Les Etats-Unis ont dévalué le dollar en 1971, refusant de payer leurs dettes en or. Ils ont ensuite poursuivi cette politique de dévaluation pendant le demi-siècle suivant. Un dollar de 1975 ne vaut aujourd’hui qu’environ 14 cents – officiellement. En or, la perte est encore plus grande : le prix de l’once est passé de 160 $ en 1975 à plus de 3 000 $ aujourd’hui. Autrement dit, le dollar a perdu 94 % de son pouvoir d’achat.
Pendant toute cette période d’après-guerre – c’est-à-dire, à peu près, le temps d’une vie –, la base industrielle américaine s’est réduite. La Chine en a profité. Mais elle n’en est pas responsable. Aujourd’hui, seul un travailleur américain sur douze est employé dans l’industrie manufacturière.
Si les Etats-Unis voulaient vraiment mettre fin à leurs déficits commerciaux… et stimuler leur production intérieure… ils pourraient le faire. Il suffirait de revenir à la « règle d’or ». Un dollar honnête, adossé à l’or, obligerait les autorités fédérales à équilibrer leur budget. Les Américains ne pourraient plus « imprimer » leur richesse. Il leur faudrait la gagner… en produisant des biens qu’ils pourraient vendre.
La politique étrangère de Thomas Massie, fondée sur la « règle d’or », contribuerait grandement à faire disparaître la guerre commerciale… et le déficit commercial.
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PROTECTIONNISME ET LIBRE-ÉCHANGE
Le dollar n’est qu’un signe parmi d’autres. Le fait que Trump, par sa politique protectionniste, cherche à protéger les USA du monde est très révélateur d’un changement total dans les équilibres des puissances mondiales. Les partisans occidentaux du Libre échange n’ont pas compris qu’ils étaient concernés aussi et que sauf quelques très riches sociétés internationales, apatrides, c’est toute l’économie occidentale qui doit se penser autrement que pendant les deux siècles précédents. L’Occident a été en situation de domination scientifique, technique et économique pendant deux siècles. Il ne l’est plus. Le Protectionnisme serait une guerre déclarée par Trump, pour des raisons idiotes ?
Mais le Libre Échange, la Concurrence, ont été pendant deux siècles, et sont toujours actuellement, une guerre permanente.
Cette guerre profitait à l’Occident, elle est donc encore « sacrée ».
il est évident qu’avec la mondialisation cette situation a changé : La Chine est devenue la plus grande puissance économique mondiale.
Il va falloir désacraliser certaines politiques pour en pratiquer d’autres. La baisse de crédibilité du dollar est seulement le reflet de la baisse de puissance économique de l’Occident. Trump un idiot ? A voir. Il pourrait tout simplement avoir compris les grandes évolutions économiques mondiales.
L’histoire démontre que le Protectionnisme peut réussir : Contrairement à la Chine, le Japon du 19 è siècle s’est développé de manière indépendante, en se protégeant de l’Occident