Investisseur, toi qui entre sur le marché, abandonne toute espérance
▪ ll y a des moments où l’on a envie de tout envoyer promener ; par exemple lorsque le niveau d’imbécilité de la sphère politique dépasse les limites du concevable.
▪ ll y a des moments où l’on a envie de tout envoyer promener ; par exemple lorsque le niveau d’imbécilité de la sphère politique dépasse les limites du concevable.
Alexander Dobrindt, un des plus hauts responsables de la CSU a appelé la Grèce surendettée à sortir de la Zone euro pour régler ses problèmes. Nous sommes les premiers à estimer que le désarrimage par rapport à une devise forte constitue presque à tous les coups le moyen le plus efficace et le plus indolore pour désendetter un pays qui sombre dans la dépression… Sauf si cela entraîne quelques semaines plus tard des dévaluations en cascade…
▪ Retenez bien ce nom : Philipp Rösler. Il est surnommé « Docteur No ». Il s’agit du ministre de l’Economie allemand, promu au rang de vice-chancelier par Angela Merkel ; il est également le chef du FDP (le parti libéral allemand, théoriquement allié de la CDU/CSU). Chaque fois qu’il s’exprime, les marchés plongent et les T-Bonds s’envolent.
▪ Les places boursières européennes ont consolidé de -1% en moyenne mercredi. Les plus optimistes considèreront qu’une pause d’ampleur limitée va permettre aux acheteurs de s’organiser en vue d’un rally de fin de trimestre d’ici demain 16h00. Les plus pessimistes estimeront qu’il s’agit de 24 précieuses heures perdues alors qu’il y a tant de terrain à rattraper.
En l’espace de 24 heures de rebond échevelé à Paris, le bilan trimestriel est passé de « désastreux » (-31%) à « sévère » (-24%), alors que la perte annuelle s’établit à 20,5%. Mais il reste encore trois séances pour adoucir la facture pour les institutionnels (banquiers et assureurs).
Hier, c’était typiquement la séance de Bourse où il vaut mieux faire tout autre chose que de la Bourse… parce qu’il est véritablement très rare qu’un investisseur ait l’occasion de faire autant de bêtises en un laps de temps aussi court.
▪ Les marchés vont-ils continuer de mettre la pression sur les gouvernements allemand et surtout français ? Nous avions déjà indiqué vendredi qu’il y avait une campagne de déstabilisation parfaitement orchestrée de notre système bancaire à coup de rumeurs et d’articles de presse tendancieux.
▪ Nous avons abondamment décrit hier l’étrange acharnement des médias anglo-saxons contre les valeurs bancaires françaises ; les attaques se sont d’ailleurs poursuivies jusqu’en fin de matinée. Mais notre rôle ne saurait se borner à pointer du doigt les dysfonctionnements et les chausse-trappes qui guettent les investisseurs.
▪ Pourvu que ne survienne pas ce mercredi une panne de quelques distributeurs automatiques de billets du Crédit Général de Paris dans un canton de la Lozère. L’information aussitôt reprise, déformée et amplifiée attesterait que cet établissement de premier plan (présent dans plus de 80 pays avec un effectif de 200 000 salariés) est à court de liquidités !
▪ Est-ce que le sommet informel des ministres européens des Finances qui s’est tenu à Wroclaw (Pologne) vendredi et samedi pouvait plus mal se passer ? Même victime d’une rage de dent et d’un début d’ulcère, nous aurions eu du mal à écrire un scénario aussi consternant que celui auquel nous avons assisté ces dernières 48 heures.
▪ Les principales banques centrales de la planète (Fed, Bank of Japan, BCE, Bank of England, Banque nationale suisse…) ont annoncé ce jeudi qu’elles coordonnaient leur action pour fournir, en quantité illimitée et jusqu’à fin décembre, des dollars aux banques et établissements de crédit qui pourraient en faire la demande.
▪ Plus nous observons Wall Street, plus nous sommes convaincu que les rumeurs des dernières 48 heures n’avaient d’autre but que de provoquer un vent de panique sur les places européennes.
▪ Certains de nos lecteurs prenaient l’appellation Nuisibles Anonymes pour une figure de style amusante mais qui ne décrit qu’une entité fictive… Un peu comme le gentil écureuil de la Caisse d’Epargne ou le Monsieur Plus (des années 70) qui rajoute des noisettes et du caramel dans les barres chocolatées.
▪ Ce lundi 12 septembre 2011 fait partie de ces journées où les opérateurs ont davantage envie de partir à la pêche — ou de passer une annonce sur internet pour revendre leur dernière Porsche — que de distiller de fines plaisanteries pour détendre l’atmosphère.
▪ Imaginons un essai de fiction économique que nous aurions rédigé il y a deux ans. Nous y aurions imaginé toutes les erreurs stratégiques des membres de l’Eurozone… saupoudré le dossier grec de phrases assassines attribuées à tel ou tel dirigeant européen… renforcé l’intensité dramatique avec des rumeurs de faillites bancaires ayant des relents de complot et une succession de déclarations malvenues de la part de la nouvelle patronne du FMI.
▪ De nombreux lecteurs ont décelé dans ma Chronique de mercredi ce qui pourrait s’apparenter à des parcelles d’optimisme au sujet des actifs boursiers. Je les assume !
▪ Le quart des titres du CAC 40 ne capitalisent même plus leur valeur d’actif ; un bon tiers offre un rendement supérieur à 5% (et les opérateurs télécom affichent entre 9 et 11%). Mais même à ces prix de braderie, sans précédent depuis octobre 2008 ou mars 2009, plus personne n’en veut.
▪ Les journées de cauchemar de la première décade du mois d’août puis des 18 et 19 août n’ont manifestement pas servi de leçon aux sherpas de l’économie occidentale. Les marchés redoutaient de nouveau les plus sombres scénarios depuis vendredi dernier (récession aux Etats-Unis, Grèce en perdition…).