Une fenêtre de vulnérabilité s’est ouverte sur les marchés – et des divergences profondes apparaissent : attention à la chute…
La Bourse était fragile, malsaine, avec beaucoup d’écume spéculative. Une fenêtre de vulnérabilité s’était ouverte.
L’économiste et gestionnaire de hedge fund John P. Hussman l’avait discerné et fort bien expliquée, juste la veille du jour où on a dévissé.
Ci-dessous, la conclusion de sa dernière note. Il explique comme à son accoutumée l’importance des valorisations pour l’investissement sérieux à long terme et consacre une longue étude aux internals.
Les internals, c’est ce qui se passe sous la surface du marché, derrière les apparences. L’examen de ce qui se passe en profondeur dans le marché permet de mesurer sa force ou sa faiblesse.
Les internals permettent d’évaluer les divergences, l’absence d’unanimité au sein du marché, l’affaiblissement de l’appétit spéculatif – et donc sa vulnérabilité à un trou d’air.
Divergences et vigilance
Hussman avait très bien vu, et ce n’est pas un hasard s’il a sorti cette note juste avant le trou. Voici une traduction de l’essentiel de sa conclusion, analysant les divergences (et vous pouvez retrouver l’intégralité de sa note, en anglais, en cliquant ici) :
« A l’heure actuelle, l’un des aspects frappants du comportement du marché est le manque de confirmation qui a accompagné les récents sommets du marché.
Alors que le S&P 500 et le Nasdaq Composite ont atteint des sommets records, ni le large NYSE Composite, ni les indices à petite capitalisation Russell 2000, Dow Industrials, Dow Utilities ou Value Line n’ont dépassé leurs sommets de février.
De même, l’action quotidienne du marché présente de plus en plus de divergences, avec plus d’actions en baisse que d’actions en progression, même les jours où le S&P 500 monte, avec une volatilité implicite croissante des options sur indices boursiers, même en cas de progression du marché.
De même, près de la moitié de toutes les actions américaines restent inférieures à leurs moyennes mobiles respectives sur 200 jours.
Dans l’ensemble, nous avons un marché hypervalorisé que nous associons aux pires rendements potentiels sur 10-12 ans de l’histoire des marchés financiers américains, avec en parallèle un sentiment haussier extrême, une participation, une ampleur et un leadership tièdes, ainsi qu’à une volatilité implicite divergente. »
Ecoutons-le et surtout gardons tout cela en tête : cela resservira à l’avenir.
[NDLR : Retrouvez toutes les analyses de Bruno Bertez sur son blog en cliquant ici.]