Désormais, ce sont les autorités qui paient les salaires des Américains : sans doute la politique la plus calamiteuse de l’histoire des Etats-Unis…
Parmi les nombreuses erreurs et arnaques perpétrées par Powell, Mnuchin, Trump, Pelosi et tous les autres, l’une se détache plus particulièrement.
Avec leur Loi de Renflouage Général, également connue sous le nom de CARES Act, comme l’usurier du coin, ils ont envoyé ce message :
« Besoin de cash ? Venez nous voir ! »
Cher lecteur, vous connaissez l’histoire telle qu’elle est. Nous l’abordons aujourd’hui sous un angle différent.
Comment se fait-il, nous demandons-nous, que les travailleurs supportent cette situation ? Leurs revenus n’ont pas augmenté depuis 45 ans, tandis que les riches sont devenus bien plus riches. Ils vivaient d’un salaire à l’autre… jusqu’à il y a trois mois. Ensuite, à nouveau grâce aux autorités, les salaires ont arrêté de tomber.
Comment se fait-il qu’ils ne se révoltent pas ?
Economie de copinage
Ces 10 dernières années – et plus – l’industrie financière et les grandes entreprises ont eu la belle vie… mais pour le travailleur moyen, le quotidien était bien plus morose.
Les grandes banques, les grandes entreprises et les grands investisseurs ont pu obtenir des prêts de la part des autorités à un taux inférieur à l’inflation des prix à la consommation. Cet argent facile a joué le rôle d’engrais sur les marchés boursiers ; les cours ont grimpé de 300%.
L’économie – où M. et Mme Tout-le-Monde vivent et gagnent leur argent –, elle, a subi une longue sécheresse, ne grimpant que de 50% en 10 ans.
Même ce petit gain a coûté cher en dettes supplémentaires – y compris dettes corporate et dettes privées –, à hauteur de 25 000 Mds$. Dans les faits, les autorités ont transféré des milliers de milliards de dollars depuis le public (y compris des générations qui ne sont pas encore nées) vers les élites fortunées.
M. Trump affirme que c’était la plus belle économie de tous les temps. En réalité, c’était un mirage… et une fraude. L’économie capitaliste a été pervertie en économie de copinage.
Le lobbying rapportait. L’emprunt aussi. Les initiés pouvaient emprunter de l’argent à des taux ultra-bas… et utiliser ces sommes pour faire grimper leurs propres actions et primes.
Oublié, l’investissement dans de nouvelles usines et de nouveaux équipements. Oubliée, l’embauche de nouvelle main d’œuvre. Il faut des années pour construire une nouvelle usine, former de nouveaux ouvriers, développer de nouveaux produits et maîtriser de nouveaux marchés. Pourquoi prendre ce risque ?
Pourquoi attendre que cela rapporte, par ailleurs ? On peut emprunter – sous le zéro en termes réels, dans certains cas. On peut racheter des actions… déclarer un dividende… payer des primes liées aux performances… et tout ça en quelques mois.
Telle était la nouvelle manière de faire des affaires, financée par nos petits amis de la Réserve fédérale.
Evidemment, les classes ouvrières et la presse de gauche ont râlé un peu. Mais peu comprenaient vraiment ce qu’ils se passait.
Tant que les marchés grimpaient, personne ne se souciait vraiment de tout ça. La plupart des électeurs, comme le président lui-même, pensaient que le pays était en plein boom.
La pire politique de tous les temps
A présent, avec 43 millions de chômeurs… les grondements se font plus forts. Menaçants, même. Désespérés et découragés, les électeurs pourraient même voter pour Joe Biden.
Mais les autorités ne sont pas idiotes. Elles appliquent les mêmes techniques que celles qui ont si bien fonctionné avec les compères pour faire taire le prolétariat – c’est-à-dire qu’elles achètent leur silence.
Aussi étrange que cela puisse paraître, le PPP – plan de protection des salaires – fait plus que protéger les revenus ; il les améliore aussi. Durant la reprise factice de 2009-2019, quasiment tous les emplois créés l’étaient dans des secteurs « mous », à bas salaires, comme la restauration, les loisirs et les soins de santé. Ils étaient en grande partie à temps partiel… et en CDD.
Il se trouve que ces secteurs sont aussi les parties mêmes de l’économie que l’hystérie entourant le coronavirus et le confinement ont abattues.
Arrivent donc les autorités, promettant de « remplacer » les revenus perdus. Les autorités locales versent des allocations chômage de 400 $ par semaine en moyenne – ce qui n’est pas trop mal pour bon nombre des travailleurs concernés.
Ajoutez les 600 $ par semaine distribués par les autorités fédérales, et on arrive à un revenu qui, dans de nombreux cas, représente plus du double de ce que le bénéficiaire gagnait avant la crise.
En d’autres termes, des millions d’Américains – et pas seulement les entreprises compères – se tournent vers les autorités pour leur subsistance. Ce qui en fait peut-être la pire politique jamais élaborée par le gouvernement américain.
Qui voudra retourner au travail… et gagner moins ? Les travailleurs hésiteront à retourner au bureau ou à l’usine (il pourrait y avoir des microbes !). Cela retardera bien entendu une reprise. Ils attendront aussi un salaire plus élevé (de sorte que les employeurs hésiteront à les reprendre).
Que faire ?
Encore plus d’allocations
Et voilà que les autorités reviennent avec encore plus d’allocations. Dans le Thursday Morning Market Snapshot de Stansberry Research :
« Le conseiller économique à la Maison Blanche Larry Kudlow a déclaré récemment que l’administration envisageait une prime de retour à l’emploi pour les chômeurs. Il a été mentionné 450 $ par semaine en plus du salaire gagné par ces personnes.
Cela remplacerait les allocations chômage qui vont prochainement expirer. La législation actuelle ajoute 600 $ par semaine aux allocations chômage. Cela a fait lever quelques sourcils parce que les employeurs se sont plaints que cela encourage les employés à ne pas retourner travailler.
La combinaison de hausses des salaires (>$) et de réduction de la production (<PIB) mènera à l’inflation et à une croissance plus lente du PIB. »
Plus dommageable à long terme, les Américains moyens commenceront désormais à voir les autorités – et non le travail honnête – comme la meilleure source de richesse.
Finances magiques
Oui, cher lecteur, nous assistons à la « compérisation » du prolétariat américain. Où est-ce que cela nous mène ? Pour un aperçu de l’avenir, nous nous tournons à nouveau vers la pampa… où les gauchos sont des pionniers en matière de finances magiques.
Petit avant-goût : les Argentins ont fait défaut le mois dernier… pour la neuvième fois en tout… et la troisième rien que ce siècle.
En matière d’économie et de politique, les Argentins ne plaisantent pas. Ils jouent à la roulette russe avec un pistolet entièrement chargé – pour ne rien laisser au hasard.
A présent, les yanquis se sont emparés du revolver…