Un problème en France ? Ne vous inquiétez pas, l’Etat a la solution : plus d’impôts. L’immobilier n’échappe pas à cette règle – préparez-vous…
Il faut absolument lire la note que les services du Trésor, à Bercy, ont produite sur les problèmes du logement en France, car elle illustre parfaitement la folie qui règne dans la technostructure au pouvoir. Le principe de l’exercice est simple : l’impôt peut venir à bout de n’importe quel problème, et il constitue le moyen le plus efficace pour réformer la société et l’améliorer.
Des impôts pour tout, et d’abord pour l’immobilier
Le problème de Bercy tient aux disparités d’offres de logement en France. En moyenne, un logement sur cinq est vacant sur tout le territoire, mais les technocrates découvrent ou font mine de découvrir que le problème n’est pas complètement le même à Paris et à Brive-la-Gaillarde.
En fait, les bases de données de Bercy montrent que sur une part écrasante du territoire, il y a trop de logements et pas assez d’habitants. Dans d’autres régions, beaucoup moins nombreuses mais beaucoup plus peuplées, c’est l’inverse : il y a trop d’habitants, et pas assez de logements.
Donc, que faut-il faire ? Des impôts, mais pas forcément les mêmes pour tout le monde. Il faut calibrer la politique fiscale pour régler chaque type de problème.
Une certitude existe : c’est par l’impôt que l’on diminuera l’excès d’offre ou l’excès de demande. La recette fonctionne dans les deux cas, et même dans tous les domaines de la vie quotidienne.
Taxer les logements vacants et les résidences secondaires
Pour régler le problème de l’insuffisance de l’offre, Bercy a une idée simple : il faut taxer les propriétaires qui ne louent pas leur bien. Et hop, une taxe sur les logements vacants !
Cette taxe mérite d’être étendue aux résidences secondaires, qui constituent aussi une forme perverse de propriété soustrayant un bien au marché. Et hop ! une deuxième taxe, qui devrait voir le jour dans les zones touristiques et dans les zones où les logements manquent.
On retiendra que cette idée est très avancée et a une bonne chance de voir le jour dans les mois à venir. Comme le Trésor le rappelle, elle n’a pu être mise en place aujourd’hui faute d’une actualisation des valeurs cadastrales. Mais cette actualisation est en cours et plus rien ne s’oppose à la taxation à partir de 2021.
Ayez donc bien en tête que, au nom de la solidarité et de toutes ces autres choses, en 2021, la fiscalité de la propriété immobilière devrait devenir très désagréable.
Taxer les maisons individuelles
Une autre taxe commence à pointer le bout de son nez. Elle visera les logements individuels, c’est-à-dire les maisons, et tout spécialement les pavillons qui grignotent le paysage à l’extérieur des villes.
Bercy ne cache pas tout le mal qu’il faut penser de ce mode d’habitat. Il n’est pas écologique, puisqu’il prend beaucoup de place (on appelle ça l’artificialisation des sols), et il constitue donc une menace immédiate pour la planète. Au contraire, l’habitat « densifié », c’est-à-dire les immeubles, est beaucoup plus respectueux de l’environnement et permet de lutter contre le réchauffement climatique.
Donc, il faut taxer les logements individuels et les renchérir pour inciter tout le monde à habiter dans des tours. On pouvait penser qu’à la sortie du confinement où des familles ont beaucoup souffert de ne pas avoir de jardin, les fonctionnaires de Bercy auraient montré un peu d’indulgence pour les urbains, mais non… c’est précisément le moment de freiner les ardeurs des Français en leur faisant miroiter une surtaxation au cas où ils auraient la mauvaise idée de vouloir se faire construire une maison avec un petit jardin.
Cette taxe viserait les constructions nouvelles, mais on voit bien comment elle procède. Bercy veut taxer les propriétaires d’une résidence secondaire, mais aussi les propriétaires de pavillon en banlieue. C’est l’extension progressive du domaine de l’impôt. On commence petitement par pointer du doigt les plus riches, et on généralise peu à peu la taxe au reste de la société.
Renchérir le logement
Il faut lire la note de Bercy pour décortiquer toutes les idées de taxe qui y fleurissent. Mais, de façon assez consciente, les fonctionnaires du Trésor mettent en garde contre le renchérissement de la construction qui découlerait des mesures proposées.
C’est assez normal : plus on réglemente un marché, plus les prix y sont élevés. La multiplication des normes écologiques sur les logements devrait donc se traduire par une nouvelle hausse de l’effort de logement pour les Français.
Voici comment raisonne notre technostructure : tout problème a sa solution dans un impôt. La solution des problèmes se traduit donc par une dégradation du niveau de vie. Et voici comment l’on démontre que, pour améliorer le niveau de vie des Français, il faut le baisser.
Le raisonnement est absolument implacable.