Comme nous le pressentions dès mercredi matin — il n’était pas besoin de faire preuve d’un sixième sens très aiguisé –, J.C. Trichet a réaffirmé l’instauration d’un "état d’alerte élevé" à la BCE depuis le début du mois de juin. Cette expression avait été choisie pour indiquer aux marchés qu’elle se préparait à agir… et le message a été bien interprété
Philippe Béchade
Philippe Béchade
Rédacteur en chef de « La Chronique Agora » et de « La Lettre des Affranchis », Philippe Béchade rédige depuis 2002 des chroniques macroéconomiques et boursières. Il est également l’auteur d’un essai, Fake News, qui fait office de manuel de réinformation sur les marchés financiers. Arbitragiste de formation, analyste technique, il fut en France dès 1986 l’un des tout premiers traders et formateur sur les marchés à terme. Intervenant régulier sur BFM Business depuis 1995, rédacteur et analyste contrarien, il s'efforce de promouvoir une analyse humaniste, impertinente et prospective de l’actualité économique et géopolitique.
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Il ne se passe pas une semaine sans que des rumeurs de fermeture de fonds ou de reprises d’actifs dans les bilans — comprenez, le remboursement d’une partie de leur argent à de gros clients qui sans cela auraient tout perdu — ne circulent dans les salles de marché
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Le ressort est cassé, les marchés n’y croient plus. La capitulation du vendredi 20 juin ne suscite pas la moindre vaguelette de rachats à bon compte, les investisseurs sont désormais convaincus que toute initiative allant dans ce sens se retrouvera contrariée par un tsunami de mauvaises nouvelles
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Epargne
Espoirs de rebond K.-O…. mais les raisons de la capitulation sont peu claires
par Philippe Béchade 23 juin 2008Nous étions convaincu que la lutte des bulls contre les bears était sur le point de trouver son épilogue… et le moment pouvait difficilement être mieux choisi que le vendredi 20 juin, avec l’expiration des options et contrats sur indices et options (mensuelles, trimestrielles et même semestrielles). Dès jeudi soir, nous étions effectivement parvenus à un tournant.
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Epargne
Chine : l’essence bondit de 18% en un jour, Shanghai perd 18% en une semaine… coïncidence ?
par Philippe Béchade 20 juin 2008Les autorités chinoises viennent d’annoncer une hausse de 18% du prix des carburants — dont les tarifs sont toujours fixés par décret –, une hausse strictement symétrique à la chute des actions depuis le 9 juin ! Soulignons au passage qu’il s’agit d’un mode récurrent de subvention accordé aux entreprises locales. Il est relativement discret — moins visible que la sous-évaluation chronique du yuan — et particulièrement pernicieux — le marché noir supplée un approvisionnement insuffisant — mais il serait de mal vu de le critiquer trop ouvertement à moins de deux mois de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques
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Notre principale interrogation porte aujourd’hui sur les effets collatéraux de l’éclatement de la bulle immobilière en Angleterre et en Espagne. Ces pays sont bien plus proches de nous que les Etats-Unis, et leur système bancaire est directement interconnecté avec celui de la Zone euro : l’inauguration d’un cycle de hausse des taux par la BCE début juillet pourrait avoir des conséquences dévastatrices
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Nous ne prédisons pas "la fin du monde" — mais la fin d’un monde où l’argent était gratuit et où les banques pouvaient transférer sans vergogne le risque aux marchés, de façon quasi-illimitée. La fin d’un monde où le dollar était considéré comme la devise de référence… la fin d’un monde où l’énergie était abondante, moyennant un coût dérisoire… la fin d’un monde géoéconomique dominé par les seuls Etats-Unis. Pour résumer l’esprit de nos Chroniques : en cas de fin du monde, suivez les panneaux "déviation" que nous installons à votre intention
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Nous ne savons pas ce que va donner l’après-match mais la partie qui s’est déroulée lundi avait déjà de quoi satisfaire les amateurs de sensations fortes. Le pétrole est venu tutoyer les 140 $ (à 139,9 $), à l’issue d’une flambée de 5 $ en 90 minutes. Elle est survenue après la publication (à 14h30) d’un chiffre d’activité industrielle (Empire State, région de New York) décevant aux Etats-Unis
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Epargne
La cote des actions françaises suit-elle celle des Bleus à l’Euro ?
par Philippe Béchade 16 juin 2008Le mois de juin reste un bien mauvais cru boursier pour le CAC 40 qui recule de 6,6% et efface les gains cumulés des mois d’avril et mai (+6,15 et +0,35%). Il a même retracé son plancher de clôture du 23 janvier dernier (4 636 points) avant de s’enfoncer jusque vers 4 615 points — soit -7,5% en 10 séances, une redoutable moyenne ! Mais ce qui caractérise la semaine écoulée, c’est la sous-performance systématique du CAC 40 par rapport aux autres indices européens
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Epargne
La France se paye une drôle de démarche avec ses talonnettes statistiques
par Philippe Béchade 13 juin 2008La grande escroquerie intellectuelle des statistiques "officielles" frappe fort une nouvelle fois. Arès avoir opéré la transmutation d’un ralentissement économique global en croissance de 0,6% au premier trimestre, l’INSEE nous sort de son chapeau électronique une époustouflante progression du pouvoir d’achat en rythme annuel
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** Nous anticipions depuis la mi-mai qu’un retour de balancier se préparait, constatant que la remontée du dollar n’empêchait pas le baril de pétrole de battre record sur record. Le mécanisme élémentaire consistant à vendre l’un pour acheter l’autre s’était enrayé… et cela ne pouvait qu’attiser les tensions inflationnistes en Europe puisque notre divine monnaie unique ne nous protégeait plus de rien
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Les journalistes économiques en mal de sensations fortes se sont fait plaisir avec la crise des subprime ces 18 derniers mois… Cependant, il est difficile de faire vibrer le public avec des produits dérivés qui ne se matérialisent à l’écran que sous forme de séries de courbes assorties de signes cabalistiques, lesquels ne parlent qu’aux seuls initiés.
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Epargne
Les indices ont fait la moitié du chemin… mais dans quelle direction ?
par Philippe Béchade 10 juin 2008La débâcle de vendredi semble enrayée. Même si d’importants supports ont été cassés (notamment sur l’EuroStoxx 50, stable en clôture), les opérateurs n’ont pas déclenché de vague de ventes de précaution comme cela s’était produit mi-janvier puis mi-mars, les indices boursiers enchaînant les séances de repli dans une ambiance de plomb. Pour autant, l’enfoncement des 4 880 points (MM100) survenu vendredi — et largement commenté ce week-end — n’était pas accidentel. Il était cependant logique de se demander si les circonstances exceptionnelles ayant entraîné une chute de 2,3% du CAC 40 pouvaient à leur tour susciter une contre-réaction sur les marchés pétroliers et délivrer les opérateurs de la peur de voir le baril tester les 150 $ avant fin juin (comme le prévoit une étude récente de Morgan Stanley)
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Quelque chose a mal tourné le vendredi 6 juin… et les mauvais chiffres de l’emploi américain n’expliquent pas tout. Il y a eu des précédents — et des sévères — sans que les gérants jugent bon de balancer leurs portefeuilles boursiers par dessus bord. Et surtout, a-t-on jamais vu un signal clairement récessionniste aux Etats-Unis provoquer une flambée de plus de 10% du baril de pétrole en quelques heures
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La grande question qui nous taraude aujourd’hui est donc la suivante : J.C. Trichet vient-il de pousser un nouveau pion de manière particulièrement offensive, confirmant ainsi une stratégie de longue haleine visant à renforcer la suprématie de l’euro sur le dollar
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Beaucoup d’ingrédients plutôt appétissants — pour les amateurs de saveurs corsées — mijotaient dans la marmite baissière depuis lundi ; il y avait notamment la résurgence du syndrome des subprime frappant le secteur bancaire aux Etats-Unis… les dernières déclarations de J.C. Trichet évoquant la contagion de la crise du crédit à des secteurs d’activité "non reliés au secteur initialement touché"… la chute des ventes de détail (-0,6%) dans l’Euroland au mois d’avril… les anticipations de resserrement du loyer de l’argent (+50 points en moyenne) de part et d’autre de l’Atlantique avant la fin de l’année 2008
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Mais pourquoi nos statisticiens officiels ne sont-ils pas parvenus à nous convaincre que tout allait aussi bien au premier trimestre 2008 ? Aurions-nous passé sous silence certaines études qui battaient en brèche le sombre tableau que nous brossons depuis mars 2007
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Le B&B évoqué dans le titre ne concerne pas — vous l’aurez deviné — un Bed & Breakfast peu recommandable mais une certaine banque britannique, Bradford & Bingley, spécialiste du crédit immobilier et que nous avons déjà mentionnée dans un paragraphe précédent. Cette rivale de Northern Rock — ce nom vous évoque certainement quelque chose… comme des files d’épargnants venant retirer dans l’urgence leurs économies en espèces avant que, l’automne dernier, Gordon Brown n’autorise la Banque d’Angleterre à nationaliser l’établissement — ne serait guère en meilleure posture