Beaucoup d’ingrédients plutôt appétissants — pour les amateurs de saveurs corsées — mijotaient dans la marmite baissière depuis lundi ; il y avait notamment la résurgence du syndrome des subprime frappant le secteur bancaire aux Etats-Unis… les dernières déclarations de J.C. Trichet évoquant la contagion de la crise du crédit à des secteurs d’activité "non reliés au secteur initialement touché"… la chute des ventes de détail (-0,6%) dans l’Euroland au mois d’avril… les anticipations de resserrement du loyer de l’argent (+50 points en moyenne) de part et d’autre de l’Atlantique avant la fin de l’année 2008
Philippe Béchade
Philippe Béchade
Rédacteur en chef de « La Chronique Agora » et de « La Lettre des Affranchis », Philippe Béchade rédige depuis 2002 des chroniques macroéconomiques et boursières. Il est également l’auteur d’un essai, Fake News, qui fait office de manuel de réinformation sur les marchés financiers. Arbitragiste de formation, analyste technique, il fut en France dès 1986 l’un des tout premiers traders et formateur sur les marchés à terme. Intervenant régulier sur BFM Business depuis 1995, rédacteur et analyste contrarien, il s'efforce de promouvoir une analyse humaniste, impertinente et prospective de l’actualité économique et géopolitique.
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Mais pourquoi nos statisticiens officiels ne sont-ils pas parvenus à nous convaincre que tout allait aussi bien au premier trimestre 2008 ? Aurions-nous passé sous silence certaines études qui battaient en brèche le sombre tableau que nous brossons depuis mars 2007
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Le B&B évoqué dans le titre ne concerne pas — vous l’aurez deviné — un Bed & Breakfast peu recommandable mais une certaine banque britannique, Bradford & Bingley, spécialiste du crédit immobilier et que nous avons déjà mentionnée dans un paragraphe précédent. Cette rivale de Northern Rock — ce nom vous évoque certainement quelque chose… comme des files d’épargnants venant retirer dans l’urgence leurs économies en espèces avant que, l’automne dernier, Gordon Brown n’autorise la Banque d’Angleterre à nationaliser l’établissement — ne serait guère en meilleure posture
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Le mois de mai 2008 a donc démenti sa mauvaise réputation boursière puisqu’il s’achève sur une note globalement positive. Non seulement le CAC 40 a aligné une troisième séance de hausse consécutive — et de quatre sur une série de cinq ! — mais le score hebdomadaire avoisine +1,6% et le score mensuel +0,35. C’est peut-être un écart symbolique, mais les acheteurs prouvent ainsi qu’ils gardent la main après l’avoir reprise à la mi-mars, alors qu’ils semblaient l’avoir brutalement perdue une semaine auparavant — avec un score hebdomadaire de -2,85%
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La dernière semaine du mois de mai s’avère boursièrement beaucoup plus favorable que ne le laissait craindre la toile de fond macroéconomique. Les valeurs françaises ont abordé la séance de vendredi avec un solde hebdomadaire positif de 0,85% et le bilan mensuel ne ressortait plus que faiblement négatif (-0,4%) en cette veille de week-end
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Est-il besoin de rappeler que le secteur aérien constitue un concentré de l’ensemble des problématiques économiques que nous décrivons à une plus large échelle ? Le trafic aérien ne ment pas : le ralentissement de la croissance se traduit d’abord par une baisse des déplacements de la clientèle affaires et la profitabilité des vols s’effondre lorsque ces derniers renoncent à voyager en première classe ou en classe affaires
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Alan Greenspan estime à 50% les risques de voir les Etats-Unis entrer en récession… comme s’il s’agissait d’une simple question académique de probabilités. Nous parlons de celles appliquées aux mécanismes du marché et qui sont enseignées par des chercheurs (et chercheuses) de renom aux polytechniciens qui s’apprêtent à faire carrière dans le secteur des produits dérivés. Mieux vaudrait lui demander à combien il estime les chances de voir son pays échapper à un désastre systémique après 18 ans de politique monétaire expansionniste et un encouragement permanent du secteur financier à créer des vecteurs d’addiction à la dette
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Avez-vous vraiment le sentiment que l’euro vous protège de l’inflation et qu’il soutient la croissance ? Cette dernière serait selon de nombreux experts le fruit d’une pure abstraction statistique… et préfigure, de l’avis général, des lendemains qui déchantent
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Les coups de soleil — tout comme les bouffées d’euphorie boursière — ont ceci d’insidieux qu’ils procurent une agréable sensation de chaleur tandis que le cerveau a tendance à s’assoupir. Lorsque l’investisseur se réveille, il ne réalise pas immédiatement la gravité de son état sauf s’il enfile à la volée un tee-shirt constellé de sable qui devient un puissant abrasif : instantanément, la sensation de brûlure est atroce, le corps se met à frissonner, la tête se met à tourner et la nausée ne tarde pas à prendre le relais. Les marchés se sont laissé griser par la hausse du pétrole
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Epargne
Une superbe décapotable en prime pour chaque plein de sans plomb !
par Philippe Béchade 21 mai 2008Parcourir les 1 100 kilomètres de la nationale 7 entre la porte d’Orléans et Saint-Jean-Cap-Ferrat devient une expérience onéreuse avec un baril qui frôle les 130 $ au moment où nous rédigeons ces lignes — il vaudra peut-être 133 $ au moment où vous les lirez.
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A tous ceux qui se laisseraient séduire par le climat de béatitude boursière actuelle, nous rappelons que la crise des subprime aux Etats-Unis est certes due à des excès d’avidité et d’aveuglement de nombreux intermédiaires financiers mais que cela ne retire rien au fait que l’épine qui a provoqué l’éclatement de la bulle immobilière à l’automne 2006, est l’envol du prix des carburants. Cet envol a eu une double conséquence destructrice : le début du cycle de resserrement des taux initié début 2005 — qui a renchéri le coût du crédit immobilier sans freiner la hausse des carburants — et l’érosion de plus en plus douloureuse du pouvoir d’achat des ménages américains
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Epargne
Quarante ans après mai 68, les Shadoks ont-ils vraiment intérêt à pomper… les Gibis ?
par Philippe Béchade 19 mai 2008Puisque nous avons entrepris depuis mercredi dernier de dénoncer la mascarade des statistiques officielles — nous n’épargnons ni les Etats-Unis, ni la France, ni les experts de Bruxelles –, notre petit crochet par Londres nous fournit l’occasion de vous expliquer pourquoi les pauvres y représentent près de 20% de la population — contre 7% en Ile-de-France — alors que l’Angleterre se targue de flirter avec le plein emploi
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Les investisseurs n’ont pas jubilé en découvrant hier matin les chiffres de la croissance en Europe : elle aurait connu une accélération inattendue au premier trimestre 2008 et atteint 0,7% contre 0,4% au quatrième trimestre 2007 — le consensus tablait sur 0,5%
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Epargne
Inflation… de mensonges et coup de pompe sur la réalité économique
par Philippe Béchade 15 mai 2008L’enclos du mensonge économique officiel — à la soviétique façon années 50 ou à la Mao façon années 60 — a été ouvert en grand mercredi après-midi. La Maison-Blanche fait claquer le fouet pour qu’il se disperse dans toutes les directions en faisant un raffut médiatique de tous les diables afin d’empêcher le citoyen — crédule ou déboussolé — de rassembler ses esprits et de hurler à l’escroquerie ou à l’insulte à son intelligence
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Le Nymex est de nouveau entre les mains de professionnels et d’entreprises — grosses consommatrices — qui couvrent leurs approvisionnements. Cela ne fait que rendre plus brûlante la question de fond : qu’est-ce qui les pousse à entretenir la spirale haussière — y compris à 127 $ — alors que les signaux de ralentissement économique foisonnent dans les pays occidentaux où la consommation de carburant recule graduellement depuis 2005, le phénomène s’accentuant, pour le plus grand bénéfice de l’environnement, depuis l’hiver dernier ?
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Ce qui nous étonne le plus, c’est le peu d’émotion causé par la reconnaissance officielle par Pékin d’une inflation d’une magnitude de 8,5% en rythme annuel — ajoutez 2% pour être plus proche de la réalité vécue par les habitants des grandes métropoles de l’est et du sud de la Chine — et du séisme de magnitude de 8,7 qui aurait déjà causé pas moins de 10 000 victimes — 80% des bâtiments seraient détruits dans le comté de Beichuan
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D’après J.C. Trichet, le strict encadrement des salaires serait le principal moyen de lutter contre l’inflation de second tour. Autrement dit… il faut laisser le pouvoir d’achat des ménages les plus pauvres continuer de se détériorer sous peine de voir le prix du pétrole et des céréales continuer de s’envoler
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L’effet de levier d’une infime variation du tarif de l’eau est impressionnant : les consommateurs que nous sommes se représentent rarement ce que chaque kilo de nos aliments favoris nécessite de mètres cubes d’eau avant de parvenir dans nos assiettes