Tout le monde veut investir sur les marchés boursiers pour profiter des rendements plus ou moins importants qu’ils offrent, mais personne ne veut être exposé au risque. Pourtant, l’un ne va pas sans l’autre…
Dans mon dernier article, je vous expliquais les différentes méthodes pour garder son sang-froid dans un marché volatil. Depuis, la volatilité du marché s’est empirée.
Ce week-end, un ami m’a confié être inquiet face à cette volatilité. Il détient des actions, mais il a aussi une grande partie de son capital investi dans des bons du Trésor. Je lui ai dit : « Si une baisse de 5% t’empêche de dormir, alors tu ne devrais pas être sur les marchés. » Il m’a répondu qu’il avait besoin de cette croissance que seul le marché pouvait offrir.
Autrement dit, il veut bénéficier de tout le potentiel de hausse… sans prendre le moindre risque.
C’est un problème que de nombreuses personnes rencontrent. Il n’existe pratiquement aucun autre placement qui offre un rendement moyen annuel de 8% à 10% comme le marché boursier. Mais ce rendement entre 8% et 10% est une moyenne à long terme. Ce n’est pas une trajectoire linéaire. Il y a des années comme en 2023 et en 2024, où le marché a progressé de plus de 20% sur un an, et d’autres comme en 2022, où il a perdu près de 20%. Certaines années seront encore pires.
J’ai indiqué à mon ami que tout allait bien pour lui, si l’on considère le grand nombre de bons du Trésor qu’il possède. Rien qu’avec ses revenus fixes, il pourra faire face à ses obligations financières pendant plusieurs années.
Dans mon dernier article, mon premier conseil était de réfléchir à l’horizon de temps. C’est l’un des éléments les plus importants, et pourtant souvent négligé, qu’un investisseur doit avoir en tête.
Si vous avez plusieurs années devant vous avant d’avoir besoin de l’argent que vous avez investi en Bourse, alors vous n’avez pas besoin de suivre les mouvements quotidiens du marché. Même un marché baissier brutal n’aura quasiment aucun impact sur un portefeuille qui ne sera pas liquidé avant dix ans ou plus (si vous investissez davantage pendant ce repli, cela pourrait même avoir un effet très positif).
En revanche, si vous pensez utiliser une partie de votre capital dans quelques années, alors il est imprudent de l’exposer à la volatilité. Je recommande toujours de retirer du marché toute somme que vous devrez utiliser dans les trois ans à venir.
Tout peut arriver en trois ans. Si votre horizon est plus long, vous devriez vous en sortir, d’autant que les marchés baissiers durent typiquement moins d’un an.
Voici un exemple concret de la façon dont j’ai géré une situation avec un horizon bien défini.
Nous avions investi dans un plan 529 [NDLR : un investissement fiscal avantageux aux Etats-Unis] pour financer les études supérieures de nos enfants.
Dès leurs dernières années de lycée, j’ai commencé à être plus prudent avec leurs portefeuilles : j’ai déplacé environ 25% du capital vers des titres à revenu fixe et des liquidités. Chaque année, je transférais environ 25% supplémentaires vers des liquidités.
Je savais que si le marché continuait à monter comme il l’a fait en 2023 et 2024, ces fonds ne croîtraient pas. Mais je savais aussi que si le marché s’effondrait, nous aurions encore assez de liquidités pour payer les frais de scolarité.
J’ai réussi à tirer parti de la force du marché. Le marché était tellement solide ces deux dernières années que j’ai pu vendre à bon prix, et donc vendre moins de titres. Nous avions les liquidités nécessaires pour l’école, et il restait même une partie que nous pouvions laisser croître en même temps que le marché.
Je gère cependant mes comptes de retraite avec beaucoup plus de distance. Il me reste, je l’espère, plusieurs années avant d’éteindre définitivement mon ordinateur, alors quand le marché plonge comme en 2022 (ou comme actuellement, à plus petite échelle), je n’y pense même pas, en ce qui concerne mes finances personnelles.
A long terme, le marché est haussier et même s’il ne performe pas bien sur une certaine période, sa tendance depuis plus d’un siècle changera probablement peu.
Alors posez-vous la question de votre horizon de placement. Si besoin, répartissez vos investissements en « compartiments » : court, moyen et long terme. Ajustez-les en fonction de vos besoins, et non en fonction de ce que fait le marché.
Vous vous sentirez plus serein, et cela vous aidera à mieux dormir. Vous disposerez des liquidités dont vous avez besoin tout en conservant une certaine exposition à la croissance à long terme qu’offre le marché.