** Comme des marathoniens qui se seraient découragés au bout de quelques mètres, les marchés ont lâché prise hier, coupant tout net leurs velléités haussières de mercredi. Absence de statistiques décisives, mauvais résultats dans le secteur bancaire, BCE peu accommodante… tout cela a motivé des baisses conséquentes sur les principales places mondiales.
Le CAC 40 a ainsi reperdu quasiment tout le terrain gagné mercredi, terminant la séance d’hier à 4 678,05 points, soit une baisse de 1,65% sur la journée. Comme me disait ma collègue Nathalie Boneil, du Billet du Trader, "ensuite c’est les 4 300 et là rien ne va plus !" Rien n’allait plus, en tout cas, du côté de Londres, où le Footsie abandonnait 1,49%… tandis qu’à Francfort, les choses n’étaient guère plus encourageantes avec une baisse de 1,38%.
Les marchés pointent du doigt la BCE comme principal coupable de la baisse d’hier — avec son refus obstiné de baisser les taux, elle ne fait guère l’affaire des investisseurs européens en ce moment… mais J.C. Trichet ne bougera pas d’un quart de point : "je m’en tiens certainement à ce sur quoi nous sommes restés d’accord au niveau international, au niveau du G7 en particulier, et qui est que les mouvements excessifs, la volatilité excessive ne sont pas souhaitables pour la croissance mondiale".
Traduction : le taux directeur de la BCE est à 4% et il y restera.
Evidemment, dans de telles conditions, que peut faire l’euro, sinon grimper ? Il a grignoté encore un peu de terrain face au dollar, terminant la journée de jeudi à 1,5377 contre 1,5296 la veille, après avoir touché un sommet historique à 1,5381 en séance. Je serais prête à parier que les "sommets historiques" seront nombreux pour la monnaie unique dans les jours qui viennent…
Notez bien que du côté américain, où la Fed baisse les taux tant qu’elle le peut, les conditions ne sont pas plus favorables. Hier, les principaux indices US ont connu une journée plus que morose, avec une perte de 1,75% pour le Dow Jones, à 12 040,39 points ; le Nasdaq s’enfonçait de pas moins de 2,30%, à 2 220,50 — le S&P 500 dégringolait quant à lui de 2,20%, revenant à 1 304,35 points.
** Côté statistiques, il n’y avait pas grand’chose à se mettre sous la dent — les seuls chiffres notables provenaient du marché de l’emploi : "les inscriptions au chômage ont diminué de 24 000 à 351 000 aux Etats-Unis au cours de la semaine achevée le 1er mars" annonçait Investir.fr. "Les analystes tablaient sur 360 000 demandes. L’estimation de la semaine précédente a été révisée de 373 000 à 375 000. La moyenne mobile à quatre semaines a diminué de 1 500 à 359 500".
A voir si cette tendance se confirmera… et si elle suffira à convaincre les investisseurs de reprendre le chemin de la hausse !
** Un secteur, en tout cas, n’a nul besoin d’encouragements pour flamber — il s’agit du pétrole, bien entendu, qui a terminé hier au-dessus des 105 $ le baril (WTI New York), à 105,47 $ très précisément, contre 104,52 $ la veille — avec un plus haut historique touché en séance, à 105,97 $. Vous vous rappelez ce que je vous disais il y a quelques lignes concernant l’euro et les sommets historiques ? Eh bien, tout pareil pour l’or noir !
L’or jaune quant à lui a abandonné 9,76 $ entre le premier et le second fixing à Londres, ce qui le mettait à 976,50 $ jeudi soir.
Enfin, sur les marchés obligataires US, la détente était perceptible : le rendement du bon du Trésor US à 10 ans s’est détendu de neuf points de base à 3,60%.