Tout le monde n’est pas forcément perdant, quand les marchés s’effondrent. C’est le cas d’un investisseur « tortue », dont la performance a rattrapé celle d’un « lièvre » qui semblait pourtant battre tous les records à peine un an plus tôt.
Alléluia et à nous la Guinness !
Comme au Royaume-Uni et en Espagne, notamment, l’Irlande a décidé de revenir à la normale. Les restrictions liées au Covid ont presque toutes été levées.
La première nuit sans couvre-feu, il y a eu des réjouissances, les gens se sont retrouvés dans les pubs pour célébrer l’événement. C’était un peu comme la fin de la Prohibition, en 1933 aux Etats-Unis, avec des rires et des chansons. Jeunes et vieux étaient heureux d’être enfin libérés… et de pouvoir trinquer ensemble sans que l’Etat ne menace de les arrêter.
L’Irlande a instauré des mesures sévères, avec le masque, le vaccin et le traçage. Presque tout le monde est vacciné. Et c’est une île… alors il est simple d’empêcher les visiteurs indésirables d’y entrer.
Mais cela n’a pas empêché Omicron de débarquer. Les cas ont flambé, mais il y a eu si peu de décès que le gouvernement irlandais a repris ses esprits et s’est rendu compte qu’il ne servait à rien de lutter contre lui.
La guerre est finie !
Dans le même temps, aux Etats-Unis, la guerre se poursuit.
Qu’a dit Lénine, déjà ?
« Il y a des décennies où rien ne se passe et il y a des semaines où des décennies se produisent. »
Quelle semaine !
Le Nasdaq enregistre son pire début d’année depuis 2008. A l’époque, il avait chuté de 11,68% au cours du premier mois de l’année.
En cette année 2022, il a été sauvé par les deux dernières semaines de janvier : au bout de 10 séances, il était en baisse de 11% depuis le début de l’année, mais, à la fin du mois, il est finalement revenu à « seulement » 9,68% de pertes. Dont 7,51% perdus en cinq séances, du 17 au 21.
Le Bitcoin va-t-il vous sauver ? A long terme, peut-être. Mais à court terme, la principale cryptomonnaie du monde a perdu 17,6%, en janvier, et s’est retrouvée, le 24 du mois, 50% en-dessous de son plus haut de 70 000 $ enregistré en novembre dernier. Si ce type de volatilité n’a rien de nouveau pour les actifs spéculatifs, il est bel et bien inhabituel pour un actif dont les partisans affirment qu’il est également une réserve de valeur.
Tout le monde en prend pour son grade.
Regardez le graphique ci-dessous, qu’un confrère nous a envoyé il y a peu. Warren Buffett (la tortue des intérêts composés) a (brièvement) rattrapé Cathie Wood (le lièvre), d’Ark Invest et son ETF de course, ARKK.
Et maintenant ?
Buffett et Wood sont toujours en hausse, depuis le début de la pandémie, au premier trimestre 2020. Tous deux ont bénéficié de la guerre menée par la Fed contre la normalité… avec l’énorme augmentation de son bilan et des taux d’intérêt bien plus bas.
La grande question est la suivante : et maintenant ?
S’il s’agit d’une « super bulle », comme le dit Jeremy Grantham – le fondateur de Grantham Mayer van Otterloo, âgé de 83 ans – les principaux indices pourraient chuter de 50% voire plus. Le calcul de Grantham est le même que le nôtre, en gros. Environ 35 000 Mds$ de « richesse » partiront en fumée.
Autrement dit, le véritable marché baissier n’a même pas commencé. Les vrais marchés baissiers durent des mois et des années, pas des jours et des heures. Et quand ils ont enfin accompli leur tâche, personne ne tente plus d’identifier le plus bas.
Et au plus bas d’un marché baissier, personne ne tient à parler d’innovation, de NFT ou de finance décentralisée.
Grantham aime les liquidités, l’or, l’argent et certaines valeurs des marchés émergents et dites « value », qui n’ont pas grimpé à d’absurdes multiples de leurs chiffres d’affaires au cours des deux dernières années. Nous pensons qu’il tient quelque chose.
Bon nombre des tendances que nous suivons depuis des décennies semblent accélérer et converger simultanément, cependant.
C’est ce que nous verrons demain…