Les dépenses engagées pour maintenir le système en place vont devoir être remboursées – et tous les accords gagnant-perdant au monde n’y changeront rien.
Nous avons plusieurs choses sur notre assiette aujourd’hui – dont certaines ne sont pas très ragoûtantes.
Commençons par la question à laquelle nous avons promis de répondre. Un lecteur nous a écrit avec une suggestion :
« Bill, vous avez raison sur la manière dont le capitalisme est censé fonctionner. Mais vous, vous ne fonctionnez pas ainsi. Vous ne donnez pas à vos clients ce qu’ils veulent. Vous leur donnez ce que vous pensez qu’ils devraient avoir. Comme l’ont souligné bon nombre d’autres lecteurs, vous gagneriez bien plus d’argent si vous rejoigniez la cause Trump et arrêtiez de nous embêter en le critiquant ».
Comme nous le verrons, la réponse nous emmènera faire un bref « tour des catastrophes » – du désespoir vénézuélien au snobisme londonien… et du passé à l’avenir.
La normalisation n’aura pas lieu
Le Venezuela était autrefois un pays riche. Ses malheurs sont auto-infligés… et prévisibles.
C’est ce qu’il se produit lorsqu’on associe de mauvaises politiques (imposer des accords gagnant-perdant à ses citoyens) avec une monnaie malsaine (les forcer à utiliser de la fausse monnaie gagnant-perdant).
Mettez les compères en charge des affaires. Laissez vos apparatchiks les plus loyaux contrôler les prix. Ensuite, imprimez de l’argent pour couvrir vos déficits. Franchement, qu’est-ce qui pourrait mal tourner ?
Une fois engagé dans cette voie, cependant, il est difficile de faire demi-tour. Il n’y a pas d’accotements spacieux. Pas de parking où se garer pour réfléchir. Pas de sorties permettant d’effectuer un départ sans heurts.
Même ralentir est hors de question.
Telle est la vraie signification des déclarations de Jerome Powell sur la politique de la Fed. Cette dernière était censée reculer et « normaliser » tant ses taux d’intérêts que son bilan.
Mais lorsqu’elle a vu les carambolages se multiplier à l’automne 2018, elle a paniqué. Terminé, la normalisation ! Sa prochaine décision sera probablement une nouvelle baisse des taux d’intérêt, non une hausse.
Le vol qualifié est une habitude difficile à perdre – pour les Européens aussi bien que pour les Américains. Dans le Wall Street Journal :
« Depuis cinq ans, les nations européennes tentent de relancer leurs économies faiblissantes avec ce qui était censé être un remède de court terme radical – les taux d’intérêt négatifs.
Au lieu de cela, les banques centrales n’ont pas pu en sevrer leurs économies. De plus en plus, ils semblent être une caractéristique permanente du paysage. Aucune banque majeure ayant introduit des taux négatifs durant la crise de dettes européenne n’a pu remettre ses taux directeurs en territoire positif ».
Le boulanger n’arrête pas de faire du pain. Le plombier n’arrête pas de réparer des tuyaux. Et le voleur n’arrête pas de voler. Ils ont besoin de l’argent !
C’est ainsi qu’on passe du plus gros désastre du XXIème siècle – le Venezuela – à un désastre encore plus gros. Et c’est ainsi qu’on revient à Londres… et à notre première question.
Une tarte en pleine figure
Vous l’avez déjà lu ; ce n’est pas la première fois que nous le disons. Mais les gens en viennent à penser ce qu’ils doivent penser quand ils doivent le penser. Les marchés font les opinions, comme disent les vétérans.
En termes géopolitiques, le pouvoir hégémonique se voit comme maître du monde. Son peuple – particulièrement ses dirigeants – en vient à penser qu’il devrait dominer les poissons et les oiseaux… les forêts et les champs… tout et tout le monde. Y compris la manière dont leurs alliés obtiennent leur gaz naturel… et ce que leurs propres citoyens paient pour leurs lave-vaisselle et leurs télévisions.
Ainsi, ils en font trop… jusqu’à se prendre une tarte en pleine figure, administrée par une Nature indifférente et implacable.
Trop en faire, cela coûte de l’argent. Le maintien de troupes américaines en garnison dans 140 pays, par exemple, coûte quelque 1 000 Mds$/an – environ le montant du déficit US annuel.
Dans une démocratie populaire, les dirigeants de la nation-maîtresse doivent soudoyer leurs serviteurs pour rester au pouvoir. Education gratuite. Médicaments gratuits. Baisses d’impôts. Bah… nos enfants paieront tout ça !
Ce n’est pas tout. Les masses veulent être protégées d’un monde devenu hostile. Protection contre les terroristes à l’étranger… contre les Toyota et les Huawei sur le sol national… contre les drogues et les démons qui se faufilent par les frontières.
Tout cela coûte de l’argent aussi. Bloquer le commerce (une taxe sur les consommateurs) augmente les coûts et réduit la production.
Donner aux gens quelque chose en l’échange de rien signifie que d’autres gens vont devoir abandonner quelque chose en l’échange de rien. Ils perdent leur motivation. Le PIB baisse.
Le pied gagnant-perdant des autorités se fait plus lourd encore sur l’accélérateur… alors que la route rétrécit et que les nids-de-poule se font plus profonds. Londres prend le mors aux dents, stimulé par le riche flux de crédit, tandis que, loin dans l’ancien cœur industriel, des régions parviennent tout juste à suivre.
Il ne faut pas dépenser plus que l’on gagne
Il devrait être évident que dépenser plus que votre revenu – sans plan plausible pour rééquilibrer la situation – finira par provoquer des catastrophes. Mais plus ces catastrophes se font attendre, plus les gens se permettent de penser qu’elles n’arriveront jamais.
Au fil du temps, tout le monde monte à bord. Autrefois, les républicains plaidaient pour des budgets équilibrés ; aujourd’hui, ils se satisfont des plus profonds déficits enregistrés en temps de paix.
Ils prêchaient aussi le libre-échange ; à présent, ils soutiennent les droits de douane les plus élevés du monde développé ou presque.
On jette même l’hypocrisie par-dessus les moulins. Au lieu d’affirmer leur soutien au capitalisme de libre-échange, les milliardaires et les conservateurs déclarent à présent qu’il doit être « réformé » et « contrôlé » – comme si l’on pouvait enseigner au vent à ne pas souffler aussi dur, ou aux jours de vous donner plus de temps pour savourer une petite bière le soir venu.
C’est pour cela que nous n’avons pas rejoint la cause Trump.
Plus de détails à venir…
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Dans les années 1920, Les Républicains plaidaient pour des taxes douanières qui protégeraient l’industrie nationale contre la concurrence et une part importante de l’économie était subventionnées par l’état. Les Républicains n’étaient pas le parti du libre marché mais d’un partenariat entre le gouvernement et les grosses entreprises.
Au contraire, les Démocrates voulait un gouvernement minimal, le libre-échange et la libre concurrence. Ils dénonçaient les taxes douanières, plaidaient pour l’étalon or et la séparation de l’État et des banques comme le seul moyen de se prémunir contre l’inflation et la destruction de l’épargne des particuliers.
En tout cas, c’était la politique des démocrates avant Bryan Wilson, au début du 20e siècle, avant qu’ils se rapprochent de la position de ses rivaux républicains pour former une sorte de parti unique et remplacer un semblant de démocratie par l’Illusion démocratique.