Monnaie faible et déficits publics ne sont pas des moteurs de croissance, bien au contraire.
La masse des Français semble enfin découvrir que remplir son réservoir c’est payer 40 centimes de carburants et 60 centimes d’impôts.
Intéressons-nous aujourd’hui aux 40 centimes de pétrole, raffinage et distribution. Plus de la moitié est imputable au pétrole brut. Ce graphique fourni par le ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie – qui date de mai 2018 – nous l’indique.
Or le pétrole brut s’achète en dollar, même celui produit en Europe, le baril de brent de la Mer du Nord. Les plus grands acteurs (Ecosse et Norvège) n’ont pas jugé bon de le coter en euro.
Toute baisse de l’euro contribue par conséquent à renchérir le carburant.
Les chantres de la monnaie faible prétendent pouvoir tout résoudre à coup de dévaluations monétaires pour financer leurs généreuses politiques de relance et redistribution.
Ces mêmes gens ne nous expliquent pas comment ils compensent la perte de pouvoir d’achat due à la hausse des carburants qui résulterait de déficits publics gargantuesques.
Ou plutôt, ils ressortent toujours la même histoire usée : les dépenses publiques vont créer de la croissance et donc tout ira bien plus tard.
Pour reboucler la boucle, signalons que la TICPE, la taxe sur les carburants, est la quatrième recette de l’Etat derrière la TVA, l’impôt sur le revenu et l’impôt sur les sociétés.
Donc, prenons un raccourci, plus l’essence est chère plus il y aura de croissance ! C’est évidemment absurde mais cela ne gêne pas les étatistes, interventionnistes et politiciens de tout poil.
Quel rapport avec l’Italie, me direz-vous, vous souvenant peut-être du titre de cette chronique ?
Eh bien, l’Italie est un des pays d’Europe qui – hors euro – s’adonnait le plus aux charmes des dévaluations et du déficit chronique. L’actuel gouvernement veut creuser le déficit public, vantant à Bruxelles que la croissance sera au rendez-vous.
Mais en regardant les données économiques on ne peut qu’être sceptique. Sur ce graphique figure en rouge le PIB et en bleu l’activité des entreprises qui est un indicateur avancé du PIB.
Vous pouvez constater que la ligne bleue pique salement du nez, ce qui indique que l’Italie va bientôt entrer en mode croissance zéro… au mieux.
L’Italie est LE maillon faible de l’euro. Elle va bientôt se rappeler à notre bon souvenir. Bientôt Angela Merkel va enfiler ses charentaises et tricoter près de son poêle.
L’euro sans défense va filer comme la lire (ou la drachme, ou la peseta ou l’escudo ou le franc) et vous n’aurez pas fini de constater à la pompe comment la monnaie faible vide votre portefeuille.
4 commentaires
Bien vu, il y a en effet également la baisse de l’euro cette année (-6% depuis le début de l’année face au dollar, dans lequel est coté le pétrole) qui explique en partie la hausse des carburants. Concernant l’essence cela représente donc presque autant que la hausse des taxes.
Voilà un torchons comme d’habitude… taper sur les autres pour cacher les propres défauts de l’économie Français en déclin. L’habituel OUI ça va mal… mais regardez chez eux… Même refrain depuis des années. Sauf que votre analyse de l’économie Italienne est très approximative et vous oubliez de nombreuses données économiques mais je ne ferais pas de comparatif ridicules qui n’apporte rien à notre sujet. Un peuple a voté point à la ligne.
« Ou plutôt, ils ressortent toujours la même histoire usée : les dépenses publiques vont créer de la croissance et donc tout ira bien plus tard. »:n’oubliez pas que la richesse crée par la fonction publique est prise en compte dans le calcul du PIB aujourd’hui.Imaginez ce que signifie une croissance de 0.2% par trimestre chez nous:une récession du secteur privé.Malgré l’envol des crédits nous y sommes.
» Monnaie faible et déficits publics ne sont pas des moteurs de croissance, bien au contraire. »
Une excellente théorie sur ce sujet qui va totalement à l’encontre de la vision keynésienne qui domine :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_d%27éviction