** Eh bien, Henry Paulson a parlé, cette semaine. Il a déclaré que les Américains pouvaient s’attendre à de l’aide très prochainement, concernant le problème des prêts subprime.
* N’est-ce pas magnifique, la manière dont les gouvernements peuvent améliorer les choses par simple décret ? Par édit ! En votant une loi ! Vous avez des problèmes de contrats ? Bah, nous allons les changer. Vous ne pouvez pas payer vos factures ? On ne va quand même pas laisser la Constitution nous barrer le chemin… nous en changerons les termes… ou nous imposerons un moratoire sur le droit de collecter les sommes dues. En deux coups de cuiller à pot, c’est réglé. Vous avez dépensé trop d’argent ? Vous êtes un peu fauché ? Ne vous inquiétez pas ; nous imprimerons un peu plus de billets.
* Qui a dit que le gouvernement ne peut pas être une force positive ?
* "Le dernier programme gouvernemental ayant réussi, c’était la Deuxième guerre mondiale", disait Jimmy Breslin. Et nous n’en sommes pas certain ; en Europe, nous avons vaincu un monstre… mais épargné un autre qui était tout aussi malfaisant, voire pire.
** Eh bien, nous avons aujourd’hui une nouvelle chance. Cette fois-ci, nous allons sauver les Américains des prédateurs financiers. Tout à fait. Ces prédateurs diaboliques se sont mis à la poursuite de pauvres gens… des gens qui n’avaient pas d’argent… et souvent pas d’emploi non plus. Les prédateurs se sont ensuite emparés d’eux, trompant ces gens en les forçant à accepter un chèque de 100 000 $… 200 000 $… peut-être plus.
* Les pauvres gens ont emménagé dans une maison flambant neuve. Ils ont profité de leurs nouveaux meubles — ils ont renversé de la bière sur les tapis… cassé les poignées du buffet… laissé des traces de doigts sur les murs…
* … et voilà que — ô surprise — ces vilains prédateurs veulent leur argent.
* Bien entendu, les pauvres gens ne peuvent pas payer ce qu’ils n’ont pas… les voilà donc forcés de faire leur valise et déménager. N’est-ce pas une tragédie nationale ? On doit pouvoir faire quelque chose !
* Ah oui… on peut geler les taux… de manière à ce que les pauvres gens puissent rester un peu plus longtemps sans devoir payer ce qu’ils ont.
* Et tant qu’on y est, déclarent les autorités politiques, on va baisser les taux d’intérêt, et peut-être imprimer quelques billets de 20 $ supplémentaires… ça devrait aider, ça aussi.
* Voilà bien le problème avec les ruses gouvernementales : elles ne fonctionnent pas vraiment. On ne peut pas vraiment rendre les gens plus riches… ou effacer leurs erreurs… par décret. On ne peut même pas les rendre plus riches en leur donnant plus d’argent.
* Pensez aux gens qui gagnent au loto. On leur donne une grosse quantité de cash. Pendant quelque temps, ils en profitent. Puis — après quelques années, en général — ils se retrouvent sur la paille.
* Ou prenez l’Espagne du 16ème siècle. C’était le pays le plus riche du monde. Mais la richesse provenait du vol, non du travail. La nation avait volé l’or des Incas et des Aztèques. A peine deux ou trois générations plus tard, l’Espagne était ruinée. Elle vécut dans la pauvreté durant 300 ans — jusqu’à ce que les taux bas de l’Union européenne engendrent un boom.
* Vite arrivé, vite reparti.
* "Ca marche comme ça à Wall Street aussi", a déclaré un ami. "les gens que je connais gagnent des fortunes. Ils reçoivent des primes de plus d’un million de dollars par an. Mais vous croyez qu’ils ont de l’argent ? Pas vraiment. Leurs dépenses augmentent, pour égaler leur revenu. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, ils ont besoin d’un million de dollars par an rien que pour s’en sortir".
* Et pensez aux pauvres gens du Zimbabwe. Si l’argent pouvait rendre riche, ils seraient les plus riches de la planète. Le gouvernement zimbabwéen imprime de la nouvelle monnaie à une telle vitesse que les planches à billets sont en surchauffe ; aux dernières nouvelles, l’inflation était à 14 000%.