▪ Les investisseurs ont décidé de laisser leurs soucis à la porte, cette semaine. Le Dow a gagné du terrain.
Quelle proportion de ces achats boursiers vient d’investisseurs sérieux, analysant avec soin la valeur réelle des entreprises qu’ils achètent ? Minime, probablement.
Un article du site ZeroHedge indique que, depuis 2010, les entreprises américaines ont contracté, net, plus de 4 000 milliards de dollars de dettes. Qu’ont-elles fait de tout cet argent ?
Elles l’ont utilisé en quasi-totalité pour racheter leurs propres titres.
Même une petite quantité d’achats supplémentaires peut avoir un effet considérable sur les cours |
Les prix se font à la marge. De sorte que même une petite quantité d’achats supplémentaires peut avoir un effet considérable sur les cours. 4 000 milliards de dollars d’achats supplémentaires — venant des entreprises elles-mêmes — pourraient représenter 100%, voire plus, de tous les gains boursiers de ces quatre dernières années.
Houlà. Quel genre de finances insensées avons-nous là ?
En 2011, le S&P se trouvait dans le canal des 1 200 points. Il dépasse à présent les 2 000, ce qui représente une plus-value d’environ 6 000 ou 7 000 milliards de dollars. Si nos calculs sont corrects, chaque dollar de cette augmentation des cours a été acquis pour un coût d’environ 70 cents de dette additionnelle.
Est-ce une bonne affaire ?
C’est ce qu’il semble… du moins jusqu’à ce que les marchés baissent. A ce moment-là, la balance commence à pencher du côté des débits… et à s’élever de l’autre côté, celui des crédits.
Les prix des actions baissent aussi bien qu’ils grimpent. Mais la dette reste exactement là où elle est |
Les prix des actions baissent aussi bien qu’ils grimpent. Mais la dette reste exactement là où elle est.
Emprunter pour acheter vos propres actifs, tout comme s’inviter soi-même à un rendez-vous galant, est rarement très satisfaisant.
Dans le cas des valeurs américaines, la prochaine phase sera probablement un transfert de richesse des actionnaires vers les détenteurs d’obligations. C’est-à-dire que les actionnaires possèderont une moins grande part de l’entreprise ; les détenteurs d’obligations, une plus grande. La valeur de l’action baissera ; la valeur de la dette — en termes relatifs… et en partant du principe que les entreprises restent solvables — grimpera.