▪ Nous vous ferons bientôt un compte-rendu complet de notre voyage dans la puna. En deux mots, nous n’y sommes jamais arrivé… et nous sommes pratiquement mort en chemin.
Aujourd’hui, cependant, nous jetons un oeil au monde de l’argent. C’est celui qui compte vraiment, non ?
A ce jour, nous avons proposé deux raisons pour lesquelles le 21ème siècle a été un tel flop :
Premièrement, les pays développés sont affligés d’un excès de vieux croûtons. Nous n’avons rien contre les personnes âgées (surtout dans la mesure où nous espérons en devenir une dans pas trop longtemps). Mais les personnes âgées ne construisent pas une économie ; ce sont les jeunes qui s’en chargent. Et ils ne sont pas assez nombreux.
Deuxièmement, les règles, les subventions, les lois et les arrêtés protègent désormais les intérêts financiers établis contre leurs concurrents nouveaux-venus. Les entreprises vieillissent en même temps que la population, tandis que le gouvernement s’empare d’une part croissante de l’économie. Les autorités utilisent la force du monopole pour empêcher la concurrence et récompenser les électeurs actuels ainsi que ceux qui possèdent le capital. Le nouveau-né de 2015 se trouve chargé de dettes, d’obligations et de restrictions censées profiter à ses grands-parents.
Aujourd’hui, nous avons une raison de plus à vous proposer. Comme vous le verrez, elles sont toutes liées. Nous commençons avec cette information de Fox Business :
"Le géant de la finance Fannie Mae vient de lancer son nouveau programme, ‘HomePath Ready Buyer’, qui donne aux primo-accédants à la propriété un rabais pouvant aller jusqu’à 3% sur le prix d’achat d’une maison s’ils achètent une propriété Fannie Mae, tant qu’ils suivent un cours en ligne sur l’achat immobilier, qui coûte 75 $".
On est en train de remettre en place des mécanismes similaires à ceux de l’époque des subprime |
Tout à fait. On est en train de remettre en place des mécanismes similaires à ceux de l’époque des subprime. Et les autorités (Fannie Mae étant une entité gouvernementale américaine) encouragent à nouveau les gens à se charger de dette hypothécaire.
"Une relance", disent-ils. "Un piège de dette", voilà ce que c’est en réalité.
L’immobilier est, essentiellement, une forme de consommation ; il s’agit d’amélioration du style de vie et non d’amélioration du capital. Or la dette de consommation est devenue si lourde qu’elle ralentit toute l’économie mondiale.
▪ Si même le FMI le dit…
Ambrose Evans-Pritchard :
"Le Fonds monétaire international a tiré la sonnette d’alarme au sujet des niveaux de dette exorbitants de par le monde — littéralement, cette fois-ci.
Le World Economic Outlook publié par le FMI décrit une planète prostrée, prise au piège d’une croissance basse, la population vieillissant dans tout l’hémisphère nord tandis que la productivité s’essouffle. Ce malaise n’est pas limité à l’Occident. Le taux de fertilité s’est effondré dans tout l’Extrême-Orient. La main-d’oeuvre chinoise diminue de trois millions de personnes par an.
Le rapport prévient d’une ‘réduction persistante’ du taux de croissance mondial depuis la Grande récession de 2008-2009, sans signe pour l’instant de retour à la normale. ‘La croissance potentielle plus basse compliquera la réduction des ratios de dette publique et privée élevés’, affirme-t-il.
Christine Lagarde, présidente du Fonds, appelle cela le ‘Nouveau Médiocre’ Christine Lagarde, présidente du Fonds, appelle cela le ‘Nouveau Médiocre’.
Le monde entier s’est enfoncé encore plus profondément dans un pacte faustien. Les niveaux totaux de dette publique et privée ont atteint le record de 275% du PIB dans les pays riches, et 175% dans les pays émergents. Tous ont augmenté de 30 points depuis la crise de Lehman.
Personne ne sait exactement si cela est bénin ou comment cela se terminera. La crainte qui hante les seigneurs de la finance mondiale dans les bureaux du FMI cette année, c’est que ces dettes ne soient jamais remboursées. Caveat Creditor".
Médiocre ? Pas du tout. La médiocrité serait une grande amélioration. Ce qu’on a ici, c’est l’horreur. La dette ne fait pas que ralentir la croissance du PIB : elle la met en marche arrière.