"P**** de b***** de m**** !"
"Ah mais quel c** ! Quelle matinée de m**** !"
Notre chauffeur de taxi était en pleine crise. Autour de Paris, le périphérique était bloqué. Même à six heures du matin, il y avait un embouteillage. Rien ne bougeait.
Sauf notre taxi. Après avoir vigoureusement apostrophé, en des termes choisis, personne en particulier, il a pris les choses en main. Avec quelques noms d’oiseaux supplémentaires, il s’est frayé un chemin jusque sur le bas côté… et est sorti de l’autoroute. Nous avons passé l’heure et demie qui a suivi dans de nouveaux bouchons, avec encore plus de jurons et quelques cascades automobiles à vous faire dresser les cheveux sur la tête.
"Je ne sais pas comment cette ville reste en vie. Qui voudrait y travailler ? On ne peut aller nulle part. Aujourd’hui, d’accord, c’est inhabituel. Mais il y a des bouchons tous les jours, et on dirait que je tombe toujours dessus".
"P**** de m**** !"
Nous sommes finalement arrivé au bureau… à huit heures.
▪ Quelles nouvelles ces derniers jours ? La plus importante est la hausse de l’or, qui a atteint un nouveau record historique. Les actions, en revanche, stagnent ou presque.
Qu’est-ce que ça signifie ?
Eh bien, que le dollar baisse, pour commencer. Les obligations aussi. Le retournement attendu depuis si longtemps sur le marché obligataire est-il en train de se produire ? Nous n’en savons rien. Nous ne l’attendions pas aussi tôt, à vrai dire.
John Williams, qui suit ce qu’il se passe vraiment dans l’économie sur son site ShadowStats, déclare qu’il faut s’attendre à de l’hyperinflation dans les six à neuf prochains mois.
C’est un peu tôt, à notre avis.
Mais un virage majeur du marché obligataire… et des taux d’inflation bien plus élevés… sont en chemin. Et mieux vaudra ne pas avoir d’obligations US… de muni-bonds… ou toute autre sorte d’obligation lorsqu’ils arriveront.
Alors quoi ?
Des liquidités et de l’or. Ce sont les seules positions raisonnablement sûres pour l’instant. Votre or va grimper. Vos liquidités vont baisser. Vous terminerez à égalité. Ce sera bien mieux que la plupart des gens.
John Williams a probablement raison sur une chose : lorsque tout ça se produira, ce ne sera probablement pas suite à une augmentation ordonnée et progressive des prix à la consommation. Nous sommes encore en plein cycle de désendettement — avec beaucoup de capacité inutilisée et peu d’excès de pouvoir d’achat. Ce qui signifie que la demande normale ne fera pas grimper les prix.
Prenez le marché de l’emploi, par exemple. Des millions de mains sont disponibles. La main-d’oeuvre représente une grande partie des coûts d’une entreprise. Jusqu’à ce que le chômage baisse et que les employés aient un pouvoir de négociation, il ne devrait pas y avoir d’inflation générée sur ce front.
Ce sera une inflation différente… bien plus violente et dangereuse. Les prix grimperont de manière soudaine et rapide — à mesure que les gens perdent confiance dans le dollar. Ce ne sera pas progressif, mais choquant… turbulent… inattendu. L’or atteindra alors les 1 500 $… puis les 2 000 $ à peine quelques semaines plus tard.
Cette hyperinflation, accompagnée de taux de chômage de long terme élevés, plantera le décor pour de sérieux problèmes.
Le chômage a atteint un sommet durant la récession du début des années 80, où, en moyenne, un chômeur restait sans emploi pendant un peu plus de 20 semaines. Aujourd’hui, en, moyenne, les chômeurs restent sans travail pendant plus de 35 semaines. On n’avait jamais vu ça depuis la Grande Dépression.
▪ Mais notre message, aujourd’hui, c’est que la situation actuelle est en fait pire que la Grande Dépression.
Selon les termes de Dominique Strauss-Kahn, à la tête du FMI :
"Nous ne sommes pas à l’abri".
Ce qui hante DSK, c’est la Révolution française. A cette époque, les gens comme DSK ont perdu non seulement leur emploi… mais aussi leur tête.
Le Telegraph nous en dit plus :
"’Le marché de l’emploi est en crise. La Grande Récession a laissé derrière elle un no man’s land de chômage’, a déclaré Dominique Strauss-Kahn, président du FMI, durant un sommet sur l’emploi avec l’Organisation internationale du travail (OIT) à Oslo".
"Il a déclaré qu’une récession en double creux reste peu probable, mais a souligné que le monde n’avait pas encore échappé à une crise sociale plus profonde. Selon lui, c’est une grave erreur de penser que l’Occident est à nouveau en sécurité après avoir frôlé le précipice l’an dernier. ‘Nous ne sommes pas à l’abri’, a-t-il dit".
"Selon un rapport FMI-OIT, 30 millions d’emplois ont été supprimés depuis le début de la crise, les trois quarts dans les économies les plus riches. Le chômage mondial a atteint 210 millions de dollars. ‘La Grande Récession a laissé des blessures ouvertes. Le chômage élevé et durable représente un risque pour la stabilité des démocraties existantes’, affirme le rapport".
"L’étude citait des preuves montrant que les victimes d’une récession âgées d’une vingtaine d’années souffrent de répercussions toute leur vie, et perdent foi en les institutions publiques. Il y a une nouveauté : un déclin apparent dans ‘l’intensité de la croissance de l’emploi’, moins de travailleurs étant nécessaires après le rebond. Il peut donc être difficile de réabsorber les personnes licenciées même si la reprise prend de la vitesse. Le monde devra créer 45 millions d’emplois par an durant les dix prochaines années rien que pour faire du surplace".
"Olivier Blanchard, économiste en chef du FMI, a déclaré que le pourcentage de travailleurs licenciés pour de longues périodes grimpe à chaque ralentissement depuis des décennies, mais les chiffres ont connu un pic cette fois-ci. ‘Le chômage de long terme est redoutablement élevé : aux Etats-Unis la moitié des chômeurs est sans emploi depuis plus de six mois, une chose qu’on n’avait plus vue depuis la Grande Dépression", a-t-il déclaré".