▪ Décidément, les marchés n’ont pas été logés à la même enseigne de part et d’autre de l’Atlantique hier. Ils n’ont pas réagi de la même manière à des nouvelles pourtant tout aussi mitigées en Europe qu’aux Etats-Unis.
Le CAC 40 a terminé sur une hausse de 0,80%, à 3 842,52 points ; le Footsie londonien a lui aussi grimpé, de 0,90%, tandis que le DAX, à Francfort, s’adjugeait 0,72%.
C’est la Grèce, notamment, qui a servi à soutenir la tendance ; les déclarations d’Athènes ont satisfait les investisseurs… pour l’instant. "Ces mesures sont suffisantes et je pense qu’elles atteindront l’objectif de réduction du déficit pour cette année. Je pense que cela est très bien et que la confiance va s’améliorer sur les marchés",déclaraitChristoph Weill, économiste chez Commerzbank interrogé par Reuters et cité dans Investir. "Pour sa part, Nick Matthews, économiste chez RBS, a jugé que ces nouvelles mesures étaient’un autre pas dans la bonne direction’même s’il est encore trop tôt pour dire que la Grèce est sortie d’affaire".
Si on ajoute à ça une nouvelle hausse de l’activité des services dans la Zone euro — l’indice PMI Markit était en hausse le mois dernier, au-dessus de la barre fatidique des 50 qui marque la frontière entre expansion et contraction — il y avait de quoi satisfaire les investisseurs… et les cambistes, puisque l’euro a continué de se renforcer, à 1,3725 $.
▪ Côté américain, en revanche, on est resté bien plus hésitant… voire tout simplement immobile. Le Dow Jones a reculé de 0,09% hier, pour terminer à 10 397 points. Le Nasdaq n’a pas bougé, à 2 281 ; le S&P 500, lui, a grimpé de 0,04%, à 1 119 points.
Il y avait pourtant des raisons de se réjouir (un peu) : l’indice ISM du secteur des services a grimpé le mois dernier, de 50,5 en janvier à 53 — c’est plus que ce qui était prévu, et c’est aussi un plus haut depuis mai 2007.
Mais évidemment, il fallait aussi compter avec les chiffres de l’emploi… Selon le cabinet ADP, le secteur privé américain a éliminé 20 000 postes le mois dernier. Une "moins mauvaise nouvelle", puisqu’on n’avait pas vu chiffre si faible depuis deux ans. Mais — car il y a toujours un mais… — des révisions montrent que les chiffres de janvier ont été triplés, avec 60 000 emplois détruits en deuxième estimation, contre 20 000 annoncés de prime abord.
Les chiffres officiels de l’emploi US seront publiés demain… on verra bien ce qu’ils nous réservent.
Et n’oublions pas de mentionner le "Livre Beige" de la Fed — qui indique un léger mieux pour l’économie américaine : "La conjoncture économique a continué de s’améliorer (…) bien que les tempêtes de neige rudes du début de février aient freiné l’activité dans plusieurs régions", explique la Fed. Le rythme des licenciements a ralenti mais les plans d’embauche sont "en général mous".
Quelque chose me dit, cher lecteur, que "mou" est un terme destiné à devenir à la mode dans les mois et les années qui viennent : "croissance molle", "emploi mou", "performances molles"… Mou, morose, médiocre — à vos dictionnaires des synonymes !