▪ La crise bancaire s’est déplacée d’ouest en est. Le Financial Times rapporte que l’afflux de prêts de la part des banques chinoises en 2009 a entraîné une chute des capitaux principaux des banques. Désormais, elles doivent se renflouer. Cette situation nous est familière.
Et puisque nous parlons de la Chine, nous allons en profiter pour faire passer l’information que CITIC Pacific Ltd, une des branches de la plus grande entreprise d’Etat chinoise, a prévu d’augmenter ses dépenses sur les projets d’extraction de magnétite en Australie. La magnétite est un minerai de plus basse qualité que l’hématite que BHP et Rio ont littéralement bloquée dans le Pilbara.
▪ CITIC cherche à garantir son approvisionnement et à diversifier ses fournisseurs. Et pas seulement en s’occupant des projets concernant de la magnétite de basse qualité. ABARE annonce que pas moins de 18 milliards de dollars vont être dépensés dans des projets sur la magnétite, une augmentation de 36% par rapport à l’année dernière. Pourquoi se précipiter pour dominer le marché des minerais de basse qualité ?
"L’hématite est de premier choix, mais les objectifs des Chinois sont sûrement un peu différents", explique l’analyste de Sydney, Grant Craighead, à Bloomberg. "Ils adoptent plutôt une stratégie sur cent ans qui consisterait à mettre la main sur les ressources". C’est peut-être aussi parce que la Chine essaye de construire un réseau d’approvisionnement en minerai de fer qui ne repose plus sur BHP ou Rio Tinto.
… Hmm… une stratégie sur cent ans ? C’est possible. Mais la stratégie sur dix ans pourrait être que la Chine a déjà beaucoup trop de capacités de fabrication de métal ; s’assurer plus de minerai aujourd’hui pour une industrie déjà sur-approvisionnée n’est pas la preuve qu’ils anticipent de façon intelligente. Mais bon… quand vous avez 2 000 milliards de dollars en réserves de change… il faut bien s’en servir. Et dans ces cas-là, creuser un trou dans le sol pour trouver du minerai de fer peut très bien faire l’affaire.
▪ En parlant de creuser des trous dans le sol, les entreprises d’extraction d’or disent que la production d’or va chuter dans les années à venir, malgré le rebond en 2009. Les mineurs chantent la même chanson : les gisements existants sont usés et nous n’en trouvons pas de nouveaux.
"2009 est une exception aberrante par rapport à la tendance", a déclaré à l’AFP Omar Jabara, porte-parole de Newmont Mining, basé aux Etats-Unis. "C’est une réalité, la production d’or venant des mines n’a fait que baisser depuis 2001 ; elle est passée de 85 millions d’onces à environ 75 millions d’onces par an", explique Vincent Borg, porte-parole de Barrick Gold.
Chacun sa version. Et avec des futures sur l’or qui ont augmenté de 23 $ sur le marché des futures, le cours de l’or oscille juste en dessous des 1 200 $ l’once. On pourrait s’attendre à ce que les producteurs d’or se frappent la poitrine et martèlent la table de leurs poings en ce moment même.
Quoi qu’il se passe, l’or semble réconforter quelque peu les investisseurs qui ne savent pas à quoi s’attendre des marchés financiers. Cela confirme la théorie de David Einhorn selon laquelle l’or s’en sort bien quand la politique monétaire est mauvaise et s’en sort mal quand la politique monétaire est bonne. La politique monétaire n’est pas très bonne en ce moment.
[NDLR : On vous le dit et on vous le répète, cher lecteur… la hausse de l’or n’est pas encore terminée — profitez-en tant qu’il est encore temps ! Toutes les explications sont ici…