▪ Votre correspondante vient d’arriver à Cologne, en Allemagne. Je ne connaissais pas cette ville — l’occasion de me creuser un peu la cervelle pour réveiller les bribes d’allemand appris au collège… et peut-être d’en savoir un peu plus sur le « miracle allemand » qui semble résister à toutes les vicissitudes.
Nous verrons bien…
▪ En attendant, n’avez-vous pas l’impression que les marchés « veulent » corriger ? On dirait que les investisseurs — du moins ceux qui restent sur les marchés — se fatiguent. L’heure de la baisse est venue. On pourrait presque penser qu’un bon krach serait le bienvenu : au moins, on serait fixés, au lieu de devoir attendre… se demander quotidiennement si les marchés vont céder aujourd’hui… s’inquiéter du QE2 qui s’achève, de la Grèce qui coule, de l’Angleterre qui vacille.
Un peu comme on redoute une visite chez le dentiste — puis ça fait mal sur le coup, mais quel soulagement ensuite !
Frédéric Laurent nous expliquait dans le dernier numéro de Vos Finances que les marchés ajoutaient à cette nervosité une déconnexion de plus en plus profonde avec l’économie réelle.
« […] toute mauvaise nouvelle, et elles sont nombreuses, passe par la case ‘cela aurait pu être pire’. L’immobilier américain ne s’améliore pas mais s’enfonce, chacun se disant qu’un jour viendra où le fond sera touché et, qu’à partir de là, l’immobilier pourra rebondir. Il en va de même pour toutes les statistiques : chômage, pouvoir d’achat, consommation des ménages… toutes les statistiques sont perçues comme ‘moins pires que prévu’, et comme étant un argument pour que les banques centrales maintiennent des taux bas, fassent marcher les presses à billets et inondent ainsi les marchés de liquidités fraîchement pressées ».
« Malheureusement, si cet argent facile comble les marchés… il en va tout autrement de sa pertinence pour l’économie réelle, les stratégies économiques et financières à mettre en place au niveau national afin de redresser la barre… et, à terme, pour votre capital et votre pouvoir d’achat. Car vous l’aurez bien compris : dans un contexte de non croissance, d’hérésie budgétaire et d’endettement monstrueux des Etats, qui dit plus d’argent, dit risque d’inflation et donc dit… appauvrissement des ménages ».
▪ Mais vous, cher lecteur, vous n’avez rien à craindre d’une visite chez le dentiste boursier, n’est-ce pas ? Vous êtes correctement couvert par l’or que vous avez acheté… vous avez suivi nos conseils pour investir sur des marchés émergents qui ont le vent en poupe… et vous vous êtes tenu loin des obligations d’Etat surendettés et au bord de la faillite.
Il y a donc de bonnes chances pour que le praticien vous demande de refermer la bouche au bout de 10 secondes, et vous dise — légèrement dépité à l’idée de toutes les interventions qu’il ne pourra pas vous facturer : « rien à signaler, rendez-vous l’année prochaine, alors ».
Rien de tel qu’une bonne préparation, pour résister aux turbulences économiques… et bien entendu, n’oubliez pas de vous brosser les dents deux fois par jour au minimum !
Meilleures salutations,
Françoise Garteiser
La Chronique Agora