** Le trou d’air de mercredi matin dernier — sur fond de rumeurs de faillite de grandes institutions financières américaines — a bel et bien été le dernier épisode de la phase de capitulation des cours amorcée, dans sa phase la plus aiguë, le 9 juillet dernier.
Le test du seuil psychologique des 4 000 points à Paris, des 6 000 points à Francfort, des 11 000 points à Madrid et des 1 200 points sur le S&P 500 a véhiculé le sentiment que d’importants objectifs avaient été atteints, d’autant plus que le baril de pétrole avait commencé à consolider dès mardi sous les 145 $. Les scénarios économiques (et boursiers) étaient si sombres que la flambée de l’or du week-end dernier a fini par apparaître comme complètement anachronique.
A moins de 2% des 150 $ le baril (un objectif majeur selon Goldman Sachs), les prises de profit ont stoppé la spirale haussière tandis que le dollar reprenait appui sur son plancher annuel de mars situé vers 1,6030/euro.
Le billet vert rebondit assez timidement (+1% en quatre séances à 1,585 euro) en regard de la correction du pétrole — la plus forte chute hebdomadaire en pourcentage (-11%) — et en valeur absolue (-15 $) depuis 1991. Mais, au moins, la glissade en direction des 1,80/euro ou des 100 yens est enrayée.
** Grâce à la conjonction de ces éléments positifs, le CAC 40 engrange un gain hebdomadaire de 4,85%. C’est le plus spectaculaire observé depuis la mi-mars 2007 (+4,7%) mais également le plus important depuis fin mars 2003 (+5,5%).
En d’autres termes, Paris vient d’afficher la seconde plus forte hausse observée au cours des 66 derniers mois et il affiche +7% en "ligne droite" depuis le plancher des 4 002 points, testé le mercredi 16 juillet en fin de matinée : une performance sans précédent depuis début avril 2003.
Avec un gain de 1,75% vendredi dernier, le CAC 40 a bien failli refermer le gap baissier du 9 juillet dernier (4 301 points) et les volumes (7,6 milliards d’euros échangés) constituaient une preuve de détermination des acheteurs à la veille du week-end, après les huit milliards d’euros négociés la veille. L’Euro Stoxx 50 a fait un bond de 2% (+3,9% en hebdo) et la bourse de Madrid a enregistré le plus gros écart du jour (+2,17%) devant Francfort (+1,78%).
Les rachats de découverts se poursuivent à un rythme soutenu bien que de nombreux résultats trimestriels déçoivent, notamment ceux de l’Oréal à Paris et de Delhaize à Bruxelles. Les opérateurs accordent la priorité au dégonflement de la bulle pétrolière qui soulage grandement des titres comme EADS (qui s’est envolé de +19% cette semaine), Air France (+16%), Renault (+13,5%) ou encore Saint-Gobain (+15% repris sur les -50% annuels).
La tendance haussière moyen terme ayant été invalidée dès le mercredi 16 juillet dernier sous les 135 $, si la consolidation du baril devait se poursuivre jusque vers 125 $ ou 122 $, le rebond des indices boursiers pourrait se prolonger en direction des précédents planchers annuels de la mi-mars (soit 4 400/4 430 points à Paris).
** A Wall Street, le Dow Jones reprend 3% sur la semaine. Il se montrait pourtant hésitant, vendredi, écartelé entre les +10% de Citigroup — avec des pertes moins lourdes que prévu mais qui se chiffrent tout de même à 2,5 milliards de dollars et près de 50 milliards de dollars de dépréciations d’actifs en neuf mois — et les -7,5% de Microsoft, pessimiste pour le troisième trimestre de l’année en cours.
IBM (+2,5%) restait bien orienté après ses trimestriels car, dans un contexte de mondialisation accéléré, les services informatiques apparaissent comme beaucoup plus porteurs que les ventes de licences pour les PC et la publicité. Google chute donc de 10% à 483 $. A Paris, Cap Gemini a terminé en hausse de 3,3%, grâce à IBM, et engrangeait 14,5% en cinq séances.
** Du point de vue sectoriel, les valeurs financières ont enregistré des rebonds à l’échelle des pertes abyssales observées depuis l’entame du second semestre. Crédit Agricole figurait en tête du palmarès des valeurs françaises et gagnait 7,6% (soit +21% hebdo), BNP Paribas et Dexia suivaient de près avec un gain de 6,7%, devant Société Générale (+6%).
Les plus fortes baisses du CAC 40 concernaient des titres fortement corrélés à l’évolution du pétrole et qui s’étaient inscrits en hausse du 2 au 15 juillet derniers. Vallourec chutait de 4,4% (-7,5% en hebdo), EDF perdait 3,3%, ArcelorMittal 2,8% (-9% en hebdo) et Total 5%.
Le tandem GDF/Suez échappait à la purge qui frappe le secteur énergie/produits de base : les deux titres grimpaient respectivement de 5% et 4,3%.
Cette semaine demeurera marquée par les records historiques de volatilité des indices sectoriels bancaires et des compagnies aériennes. Mercredi soir à Wall Street, les écarts moyens dépassèrent les +15%, avec des pics intraday au-delà de +30% sur Wachovia, Wells Fargo, US Airways, AMR et Continental Airlines. Du jamais vu… mais nous parions que cette année olympique sera propice à l’inscription de nouveaux records tout à fait inédits !
Philippe Béchade,
Paris
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