Les analyses varient sur la réponse que la Fed apportera à la crise de l’inflation : d’un côté, ceux qui pensent qu’elle finira par prendre la bonne décision, et de l’autre…
La grande épreuve de force arrive. Le moment de vérité… Celui où la Réserve fédérale devra étaler ses cartes sur la table…
Lorsque ce moment arrivera, il déterminera le succès – ou l’échec – de vos investissements pour de nombreuses années à venir.
L’Etat abandonnera-t-il volontairement la planche à billets ? Ou continuera-t-il de s’en servir… jusqu’à ce que cela entraîne une « catastrophe intégrale » ?
Du feu ou de l’eau ? Une explosion ou un murmure ? L’inflation ou la mort ?
Nous pensons connaître la réponse. L’Etat va probablement continuer jusqu’à ce que tout le système explose.
C’est du moins la réponse que nous vous donnons depuis des mois… et peut-être bien des années.
Une perspective raisonnable
Bien entendu, beaucoup de monde pense que nous avons tort, y compris des personnes dont nous prenons l’opinion au sérieux. Elles pensent que la Fed finira par faire ce qui est approprié : relever les taux d’intérêt pour faire baisser l’inflation.
Après tout, la Fed parle déjà d’arrêter progressivement ses achats d’actifs (le fameux « taper »), et promet de mettre un terme à ses mesures « d’urgence ».
Et les gouverneurs de la Fed ne sont pas extraordinairement stupides. Ils savent que leur principale responsabilité consiste à protéger la monnaie américaine. Et que s’ils n’accomplissent pas leur devoir maintenant… l’inflation galopante sera encore plus dure – probablement impossible – contrôler plus tard. Ce qui entraînerait la pauvreté, des krachs, des émeutes et la révolution.
Sans aucun doute, face à ce cauchemar, ils vont se réveiller et faire « tout ce qu’il faudra » pour l’éviter.
Cette perspective et cette anticipation semblent si raisonnables que, parfois, nous nous demandons pourquoi nous n’y croyons pas, nous aussi.
Alors regardons de plus près…
De la clairvoyance
David Stockman – ex-directeur du Budget sous Ronald Reagan – est une personne saine d’esprit et clairvoyante. Il considère cette situation, telle qu’elle a évolué jusqu’à présent, d’une manière très proche de la nôtre. L’argent falsifié et les faux taux d’intérêt ruinent le pays.
Il voit également que les intérêts de l’élite fortunée – à Wall Street et à Washington – ne sont pas les mêmes que ceux du travailleur moyen américain.
Les premiers tirent parti des politiques monétaires accommodantes. Les derniers sont pénalisés, tôt ou tard, par la hausse des prix à la consommation.
Mais David est bien moins cynique que nous. Il doit avoir une disposition naturellement plus joyeuse et faire plus confiance au système démocratique.
En fait, il pense que, le moment venu, l’Etat fera ce qu’il faut, ne serait-ce que pour s’accrocher au pouvoir :
« En bref, dans peu de mois, la Maison Blanche, désespérée, n’aura d’autre choix qu’accueillir le prochain Paul Volcker – quel qu’il soit – pour éteindre les incendies inflationnistes et déjouer une monumentale défaite des démocrates aux élections de mi-mandat de 2022. »
De bonnes politiques
David s’y connaît bien plus en politique – et en finance – que nous. En outre, il précise quelque chose que nous n’avions pas totalement considéré.
Les politiciens sont, soit aux fonctions, et veulent à tout prix y rester… soit en dehors et tentent d’y accéder.
S’ils sont au pouvoir, ils veulent que les gens se sentent bien. S’ils n’y sont pas, ils veulent que les gens se sentent mal.
Voilà pourquoi, au cours des années Trump, la presse favorable aux démocrates a décrit le Covid-19 comme une menace existentielle : c’était juste une bonne politique.
Mais les démocrates pourraient changer de cap. Ils ont le pouvoir, à présent. Ils pourraient avoir de meilleures chances de le conserver s’ils amélioraient l’humeur des électeurs.
Au lieu de faire en sorte que tout le monde ait peur et panique, comme ils l’ont fait ces deux dernières années, aujourd’hui, ils aimeraient peut-être bien que le Covid-19 « soit une chose appartenant au passé ».
Sauf que le problème d’inflation est très différent de celui du Covid-19. Ce dernier a été provoqué par la nature (apparemment)… et les autorités n’y pouvaient pas grand-chose, en réalité. Alors, si elles n’y peuvent toujours pas grand-chose aujourd’hui, cela ne fera pas une grande différence pour la suite.
En revanche, l’inflation est provoquée par le gouvernement lui-même, dans le but de transférer de l’argent public vers l’élite. Et on ne peut pas la faire disparaître en se contentant de l’ignorer.
C’est ce que nous verrons demain.