▪ La dynamique baissière est clairement enclenchée sur les principales places financières mondiales depuis 10 jours — sauf peut-être à Shanghai, qui continue de faire grimper les PER vers des sommets rivalisant avec ceux observés au Japon au début des années 90. L’inversion de polarité est si profonde qu’aucune bonne nouvelle ne semble parvenir à redonner du tonus aux indices boursier.
Les commentateurs, qui y perdent leur latin, invoquent un phénomène de fait accompli. Ce dernier s’imposerait à chaque fois que les indices démentent les anticipations haussières induites par des éléments d’actualité jugés favorables — et nous confirmons qu’ils le sont aujourd’hui… bien plus qu’en période estivale où Wall Street s’envolait de 2% ou 3% à partir de rien.
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Les choses bougent pour l’or : profitez-en !
Dans les circonstances actuelles, l’or représente sans aucun doute LA meilleure solution pour vous protéger contre le chaos qui engloutit les marchés actuellement.
Nous sommes sans doute sur le point de connaître la plus grande hausse du cours de l’or de toute l’histoire des marchés… une hausse qui a toutes les chances d’emmener le métal jaune jusqu’à 2 000 $… voire au-delà.
Continuez votre lecture pour découvrir pourquoi… et surtout pour savoir exactement comment vous positionner pour en profiter !
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Tant que les marchés grimpaient, tout le monde se réjouissait de l’aubaine — et peu importaient les raisons qui rendaient beaucoup plus riches tous ceux qui faisaient gonfler leurs bonus avec l’argent des contribuables. Ces derniers semblaient d’ailleurs s’estimer assez heureux avec les quelques miettes sucrées (des gains virtuels auxquels il leur est interdit de toucher) qui s’accumulaient sur le relevé mensuel de leur plan d’épargne-retraite "401(k)".
C’était une hausse gouvernée par les liquidités — du type de celles qui dégagent de fortes vapeurs d’alcool et provoquent une griserie qui engendre toutes les audaces. Cependant, une rumeur se répand selon laquelle la Fed aurait résolu d’éloigner le bol de punch : même si elle s’en saisit avec délicatesse et commence à le siphonner discrètement, les organisateurs de l’orgie haussière savent exactement à quoi s’attendre. D’ici peu, la fête sera moins folle !
Les marchés ont commencé à se dégriser très tôt mardi martin ; le mal aux cheveux a perduré jusqu’en début d’après-midi. Les places européennes, en repli initial de 1,2%, perdaient 2,5% en moyenne à l’heure du déjeuner — avant de rebondir pour des raisons qui ont un rapport très direct avec le titre de cette chronique… et que nous gardons pour la fin.
Le CAC 40 (-1,5%) a terminé vers 3 584 points, après avoir inscrit un plancher en séance à 3 550 points. C’est une performance légèrement moins négative celle de l’Euro-Stoxx 50 — qui abandonne 1,8% dans le sillage des valeurs financières.
Les banques souffrent depuis un mois d’une accumulation de petits désagréments qui s’apparente par certains aspects au développement des symptômes pré-grippaux. Elles sont victimes de courbatures (suite à un effort haussier un peu trop violent ?), et la conjoncture commence à les faire toussoter.
La croissance aux Etats-Unis et en Europe pourrait s’avérer moins forte que prévu en 2010, de l’aveu même des conseillers de la Maison Blanche… Mais ce qui commence véritablement à donner des maux de tête aux marchés, c’est l’impression que l’environnement monétaire pourrait devenir moins favorable à l’échelle planétaire.
▪ La Banque centrale d’Australie a rehaussé mardi matin, pour la deuxième fois en à peine un mois, son taux directeur de 0,25% (à 3,5%)… et elle indique clairement que ce n’est pas terminé. Même si la conjoncture australienne est en avance sur le cycle des pays développés (grâce à la flambée des matières premières non agricoles), ceci laisse craindre que la Fed revienne sur sa politique d’assouplissement quantitatif pour défendre le dollar.
A ce questionnement s’ajoute l’annonce de pertes plus lourdes que prévu chez UBS. Le groupe helvétique a enregistré une perte de 564 millions de francs suisses au troisième trimestre, signant son quatrième trimestre de suite dans le rouge. En Angleterre, les banques nationalisées il y a un an continuent de perdre de l’argent. Elles vont devoir procéder à de nouvelles augmentations de capital (Lloyd’s, notamment) puis réduire encore leurs effectifs.
De nombreuses banques américaines pourraient être confrontées à des difficultés de trésorerie, d’après un haut responsable de la Fed. Il va devenir beaucoup plus difficile de procéder à des appels au marché cet automne alors que de nouvelles vagues de pertes se profilent dans le secteur du crédit immobilier pour 2010 et 2011.
Jon Greenlee, le directeur associé à la supervision du secteur bancaire de la Réserve fédérale, a effectivement déclaré ce lundi devant des membres de la Chambre des représentants que les banques américaines restaient sous la menace de pertes liées aux prêts immobiliers et que nombre d’entre elles n’avaient pas le capital nécessaire pour y faire face.
D’après les calculs des spécialistes des crédits à remboursement ajustable, l’année 2010 pourrait s’avérer la plus redoutable de l’histoire des Etats-Unis en matière de défauts de paiement. Sont notamment concernés sur les "ARM" (5/25 ou 5/35 ans) et les "Alt-A" (prêts à "géométrie variable").
▪ La menace d’un nouveau déferlement de dettes toxiques se profile pour les 18 à 24 prochains mois ; la FDIC se démène donc pour adosser les établissements à risques à des groupes bancaires bénéficiant du soutien des contribuables via la garantie du TARP.
Prenez US Bancorp, par exemple. Malgré l’étendue de ses propres difficultés d’avant-crise, cette banque vient encore de racheter neuf banques locales d’un coup, pas plus tard que vendredi dernier (le 30/10/09).
Au total, plus de 16 milliards de dollars d’actifs de banques en faillite ont été absorbés depuis un an par US Bancorp… Un exemple éclairant parmi tant d’autres ; il prouve que si les conduites à risque prolifèrent tous azimuts depuis un an, elles sont largement encouragées par la FDIC, avec la bénédiction de la Fed et du Congrès américain.
▪ Warren Buffett avait donné l’exemple l’an passé en faisant son marché dès le printemps 2008. Il avait racheté des banques irlandaises… mais il s’en était mordu les doigts. Il avait récidivé au milieu de l’automne en rentrant en force dans le capital de Goldman Sachs, ce qui s’est avéré beaucoup plus payant — mais le sage d’Omaha constate que l’économie réelle commence tout juste à redémarrer.
Il est donc encore temps de prendre le train de la croissance en marche. C’est ce que Warren Buffett a entrepris en se proposant de faire l’acquisition de la compagnie de fret ferroviaire Burlington Northern Santa Fe Corporation (BNSF) pour un montant total d’environ 44 milliards de dollars (soit 77,5% du capital que sa holding Berkshire Hathaway ne possédait pas encore), dette de 10 milliards de dollars incluse.
Les titres Burlington Northern ont ainsi flambé de plus de 20% pour s’établir à 97,5 $ — tout près du prix proposé qui est de 100 $ "tout rond" par action.
C’est un investissement écologique et "citoyen" selon Warren Buffett… mais c’est aussi un pari sur l’avenir du fret ferroviaire et donc sur le rebond de l’activité aux Etats-Unis. Souvenez-vous que nous avions souligné en septembre dernier que le tonnage de charbon transporté cet été avait reculé de 5% — alors que l’industrie américaine était censée retrouver sa vigueur des années 2000.
Pour l’heure, Warren B. et Berkshire Hathaway viennent de s’offrir un beau jouet grandeur nature d’une valeur de 44 milliards de dollars. C’est un investissement qui doit pouvoir s’amortir sur du long terme… à condition que la finance spéculative ne transforme de nouveau l’économie en un vaste jeu vidéo où seuls comptent les réflexes à la microseconde de traders hypnotisés par leurs écrans.