Une croissance de plus en plus faible et des reprises de plus en plus molles montrent que l’économie française va… de plus en plus mal depuis les années 1960.
Ce graphique vous montre l’évolution du PIB en France depuis 1960. C’est un graphique que l’on ne vous montre jamais, car on ne veut pas que vous ayez de la mémoire, c’est-à-dire une vision de long terme.
Les gouvernements et les médias vous montrent uniquement des chiffres soit trimestre sur trimestre, soit année sur année, afin de vous tromper et de vous empêcher de voir l’ensemble du tableau.
On ne vous montre que les arbres afin que vous n’appréhendiez pas la forêt.
Pas besoin d’être économiste…
Même pour un non mathématicien, une constatation s’impose : la croissance en France ne cesse de s’éroder. Au-delà des oscillations temporaires de courte durée, la tendance est à la baisse de la croissance.
La baisse de la croissance, c’est la baisse de la richesse à répartir – et bien sûr la baisse de la masse de revenus salariaux que l’on peut distribuer.
Attention, c’est un graphique du PIB global, c’est-à-dire qu’il n’est pas corrigé pour tenir compte de la progression de la population depuis 1960. Si on en tenait compte, les chiffres seraient beaucoup plus horribles mais c’est normalement ainsi que l’on devrait compter, on devrait prendre le PIB par habitant.
Vous imaginez la masse de richesses non produites depuis les années 60, vous imaginez le gap, le trou, le manque à distribuer ? Car c’est ainsi qu’honnêtement, en économie, on doit faire : on doit calculer les écarts par rapports aux tendances antérieures si elles étaient maintenues.
La perte, les dommages, ne doivent pas se calculer sur le trimestre ou l’année qui a précédé ; ils doivent se calculer par rapport à ce que les chiffres auraient dû être.
C’est normal parce que toute les prévisions à long terme sont ainsi établies : on estime ce qui va se passer sur la base des tendances constatées, et on voit comment s’établissent les excédents ou les déficits.
Où est l’accélération ?
Pour la France, le déficit de croissance produit un déficit de richesse, un déficit de recette pour le budget, une croissance de la dette, etc.
Si vous tenez compte du fait qu’au cours de la période, il a fallu de plus en plus de capital productif – machines, usines etc. – et surtout de plus en plus de capital improductif, c’est-à-dire de dettes, vous comprenez que la France a un gros problème.
Vous comprenez qu’elle est dans un cul-de-sac, dans une impasse.
On vous avait promis une accélération de la croissance avec le Traité de Rome en 1957 : où est cette accélération ?
On vous avait promis la prospérité avec la mise en place de l’euro en 1999. Depuis, la tendance à la croissance n’a cessé baisser.
Que penser de la situation présente, où la perte de richesse est considérable alors que l’envolée des dettes est historique, comme en temps de guerre ?
Que penser de la politique de la Banque centrale européenne qui a choisi cette voie de l’endettement et de la fausse monnaie ?
La gouvernance de la France est nulle depuis des décennies, incompétente alors que chaque gouvernement prétend que cela va s’arranger, que l’on va voir ce que l’on va voir.
Ils sont incapables, voilà le constat objectif : incapables et menteurs.
[NDLR : Retrouvez toutes les analyses de Bruno Bertez sur son blog en cliquant ici.]