Des centres de détention au milieu des marais aux frappes inefficaces et à une dette insoutenable, les Etats-Unis illustrent le scénario classique de la chute impériale.
« L’histoire nous apprend que si toutes les civilisations florissantes se ressemblent, chaque civilisation en déclin dégénère d’une manière distincte. Aujourd’hui, nous voyons des signes indéniables que l’Occident est sur une trajectoire descendante qui s’accélère. Si nous devions toucher le fond, nous serions les premiers à le faire dans un état de bouffonnerie qui frise l’hilarité. » Michael Brenner
Les Etats-Unis sont en train de créer leur propre « île du diable ».
USA Today rapporte :
« En Floride, un centre de détention de l’ICE au milieu des Everglades. ‘Alligator Alcatraz’ devrait accueillir jusqu’à 1 000 immigrants. »
Les empires achèvent souvent leur course dans un cocktail explosif de dépenses incontrôlées et de violence institutionnalisée. Contrôler les populations – à l’intérieur comme à l’extérieur – devient alors la priorité budgétaire. Un empire, au fond, n’est qu’un racket de protection dont le « complexe militaro-industriel » cher à Eisenhower reste le principal bénéficiaire.
Sur ces deux tableaux – l’argent et la guerre –, Washington semble suivre à la lettre les scénarios historiques. Mais, comme le rappelle Michael Brenner, chaque empire en décomposition meurt dans son propre fossé.
Aux Etats-Unis, le débat budgétaire de 2025 n’offre aucun signe de frein à l’endettement qui mine l’économie. Bien au contraire : la fuite en avant vers une crise fiscale continue.
USA Today rapporte :
« Le ‘grand et beau projet de loi’ de Trump raboté par le Sénat. »
Les frappes contre l’Iran rappellent que si la violence est une constante des empires décadents, chacun cultive ses propres folies.
Selon Bloomberg, les sites nucléaires iraniens n’ont peut-être pas été détruits comme annoncé :
« Selon le Pentagone, les frappes américaines n’ont causé que des dommages limités aux sites nucléaires iraniens. »
Comme vous vous en souvenez, le marché obligataire a atteint son plus haut niveau historique en juillet 2020. Depuis, la confiance et le crédit du gouvernement américain n’ont cessé de se dégrader. Sa dette s’est vendue comme jamais auparavant, mais les prix des obligations reculent globalement depuis cinq ans. Le plus long ETF obligataire ($ZROZ) a perdu 60 % de sa valeur. Le dollar, lui, a chuté de 10 % rien que cette année, et les actions étrangères ont surclassé leurs concurrentes américaines : +16 % contre +2 %. Les acheteurs étrangers d’actions ou d’obligations américaines encaissent donc un double choc.
Comparaison entre l’or et le marché obligataire : fonds négociés en Bourse d’obligations d’Etat et d’entreprises à long terme (TLT, IEF, AGG et ZROZ) au cours des cinq dernières années.
Le grand marché haussier de la dette (1982–2020) est bel et bien terminé. Et comme les tendances obligataires s’inscrivent dans la durée, nous devons nous attendre à une hausse des taux d’intérêt pour le reste de notre vie.
En 2020, l’Institut Brookings s’est penché sur l’avenir et a constaté : « Des déficits de plusieurs milliards de dollars à perte de vue. » Puis, en 2023, le Fiscal Times a dressé le même constat : « Des déficits monumentaux à perte de vue. » Et cette année, Pacific Research a eu recours au même vocabulaire : « Des déficits à perte de vue. »
Apparemment, seuls les aveugles achètent encore des bons du Trésor.
Les déficits doivent être comblés par des emprunts. Le problème, c’est qu’une société ne dispose que d’une quantité limitée de « capital », c’est-à-dire d’épargne. Elle peut l’utiliser pour construire plus d’usines, développer ses infrastructures et financer l’innovation… ou bien laisser les autorités fédérales la détourner et la gaspiller dans des mesures de contrôle budgétaire.
Comme nous l’a montré le professeur Stephen Hanke, les emprunts fédéraux « évincent » déjà les financements privés – ce qui signifie qu’une part croissante de la précieuse épargne américaine est captée pour des « investissements » improductifs, comme les bombes anti-bunker.
Ce qui, bien sûr, nous amène à la deuxième partie de la destruction de l’empire. Ces destructeurs de bunkers peuvent ou non atteindre les souterrains où les Iraniens fabriquent ou non des bombes nucléaires… mais ils contribuent assurément à réduire le budget du pays le plus riche du monde.
Ils contribuent également à convaincre les pays étrangers qu’ils doivent s’unir et s’armer pour se protéger. Les ennemis prolifèrent… et finissent par trouver un moyen de détruire nos propres bunkers.
Mais pour l’instant, comme l’a déclaré Tammy Bruce, porte-parole du département d’Etat : « Les Etats-Unis restent le meilleur pays du monde… après Israël. »