Par Jérôme Revillier (*)
Tout d’abord, je voulais vous souhaiter bon courage si vous êtes déjà, comme nous, sur le chemin de la rentrée.
Afin de vous faire gagner du temps, la situation n’a pas changé ces dernières semaines. Alors que l’euro tentait de briser cette barrière des 1,44 qui promettait tant, cela ne fut finalement qu’un faux signal de plus. Il faut dire qu’ils se sont multipliés ces dernières semaines, tant le range dans lequel évolue la paire principale (et beaucoup d’autres !) perdure.
Aujourd’hui, je vous propose donc une rentrée en douceur avec une analyse de la situation de l’euro/dollar. Mais avant tout, permettez-moi de vous citer mon dernier message envoyé aux abonnés Agora Forex la semaine dernière, afin de vous exposer mon point de vue sur l’état de santé de l’économie.
La Zone euro sous pression
A l’aube de la rentrée, je vois plusieurs signes positifs pour la suite de notre performance. En effet, comme je l’ai déjà dit, je reste sceptique sur la hausse récente des actions et donc de l’appétit pour le risque, tout autant que sur la fameuse reprise que l’on veut nous vendre dans tous les médias. Aussi, la situation évolue dans le sens de nos récentes analyses et commence de nous donner (malheureusement pour l’économie !) raison !
Pourquoi ? Car les chiffres ne remplaceront jamais les faits. Et les faits, si vous avez pris le temps de regarder autour de vous récemment c’est :
Des résultats d’entreprises qui sont meilleurs qu’attendus mais qui reposent essentiellement sur des ajustements de charges fixes visant à améliorer la trésorerie. Concrètement, les résultats s’embellissent grâce aux licenciements, au chômage partiel et à la fin du déstockage. On ne peut donc pas réellement se réjouir de la situation.
Un secteur de l’emploi qui continue de se dégrader
"Moins vite" comme nous diraient nos politiques, mais qui se dégrade quand même et ce n’est pas la déclaration maladroite du nouveau ministre de l’Emploi, Xavier Darcos, annonçant près de 800 000 destructions de postes supplémentaires cette année qui va nous rassurer même si ce dernier a été prié de revoir sa déclaration rapidement… La France connaît la même évolution que le reste du monde où l’emploi en général continue de souffrir. Le taux de chômage poursuit sa hausse que ce soit en Europe, en Grande-Bretagne ou aux Etats-Unis.
"Après la France et l’Allemagne, le Japon sort de la récession", titrait un quotidien économique la semaine dernière. Bon d’accord, les législatives au Japon sont dans trois semaines et le parti au pouvoir a bien besoin de bonnes nouvelles. De plus, on oubliera le fait que l’on est passé de -11,7% au trimestre dernier à +3,7% sous l’effet de forts investissements publics et d’un soutien plus qu’artificiel de la consommation intérieure. Là aussi la fin du grand déstockage des industries a sans aucun doute soutenu la croissance… jusqu’à quand ?
Les difficultés de la Zone euro ne font que commencer
En effet, en plus d’une déflation qui s’installe confortablement avec une nouvelle baisse des prix de 0,7%, c’est la situation des pays de l’Est qui inquiète. L’Estonie, la Lituanie et la Lettonie devraient voir leurs notes souveraines abaissées avec la forte dégradation de la dette publique et un taux de chômage qui dépasse les 10%.
Tous ces facteurs viennent me conforter dans mon optique baissière sur l’euro que je maintiens depuis des semaines. De plus, le retour des investisseurs sur les marchés et la hausse des volumes devraient également donner lieu à de forts mouvements dans les jours qui viennent.
Meilleures salutations,
Jérôme Revillier
Pour la Chronique Agora
(*) Jérôme Revillier est issu de l’industrie spatiale européenne. Passionné de finance, autodidacte, il a passé plusieurs années à chercher un marché de référence, pour finalement se spécialiser sur le Forex. Cette autoformation financière et son expérience technique lui permettent de dénicher des opportunités originales et parfois à contre-courant de la pensée de la sphère financière. Co-directeur d’une société anglaise de conseil et de développement de systèmes automatisés sur le Forex, il trade également pour son propre compte. Jérôme Revillier participe régulièrement à L’Edito Matières Premières & Devises.