Face à la multiplication des bulles, certains dénoncent les vieilles méthodes d’évaluation comme désuètes. Pourtant, cette fois, ce n’est pas différent…
Les actions ne sont pas surestimées, ce sont les différentes méthodes d’évaluation qui le sont. C’est un gourou de l’investissement, Mike Wilson de Morgan Stanley, éditorialiste de Forbes qui le dit.
« Cette fois c’est différent » a été ridiculisé par John Kenneth Galbraith qui a démontré que ce genre de pensée sous-tend toutes les bulles financières.
Mais Mike Wilson ne pense pas que le ridicule tue et s’en prend notamment au Cyclically Adjusted PE Ratio ou CAPE, développé par le prix Nobel Robert Shiller. Ce célèbre ratio compare le prix d’une action au résultat moyen de l’entreprise sur les dix dernières années. C’est un instrument de « bon père de famille » évidemment plus adapté aux grosses entreprises matures qu’aux jeunettes en pleine croissance.
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Voilà ce que donne actuellement ce ratio appliqué à l’ensembles des entreprises de l’indice américain S&P 500.
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Comme vous le voyez, nous ne sommes plus très loin des sommets historiques qui ont précédé les grands krachs de 1929 et 2000. Nous avons même dépassé le niveau de 2008. Ce ne serait cependant pas gênant, selon Morgan Stanley, car les cycles, la façon de calculer les résultats … ont changé.
Toutefois, sur CNBC, le père de l’indice, Robert Shiller en personne, a rappelé que « lorsque les valorisations sont élevées, dans une perspective de long terme, cela ne se termine pas généralement bien ». Il a aussi conseillé aux investisseurs de se tenir à l’écart des actions.
Voilà ce que donne actuellement ce ratio appliqué à l’ensembles des entreprises de l’indice américain S&P500.Un indicateur différent d’un autre grand gourou de l’investissement donne le même son de cloche. Warren Buffett aime comparer la capitalisation boursière à la taille de l’économie. Aujourd’hui l’ensemble des entreprises cotées américaines pèsent 24 700 Mds$ tandis que le PIB est de 18 900 Mds$.
A 131%, la capitalisation rapportée au PIB dépasse largement le niveau atteint en 2008 mais pas encore celui atteint en 2000.
Les actifs bon marché ont-ils vraiment tous disparu ?
En réalité, il est difficile de trouver quelque chose qui soit bon marché en ce moment. Les obligations et l’immobilier sont chers aussi.
Avec des taux si bas, les acheteurs sont bien nombreux et s’ils font mine de s’enfuir, les banques centrales rachètent…
A dire vrai, les seuls actifs qui ne paraissent pas surévalués sont l’or et l’argent.
Il est vrai que le Dollar Index – qui mesure la parité du dollar contre un panier de grandes devises – est revenu à son niveau de 2003 (101,81).
A y regarder de plus près, la résistance de l’or est même incroyable face à un dollar en hausse. Traditionnellement, lorsque le dollar monte face aux autres monnaies fiduciaires, l’or baisse et inversement. Le dollar est toujours vu comme un meilleur refuge que l’or par les investisseurs qui veulent fuir une monnaie faible.
Ceci est vrai pour les institutionnels et les professionnels qui ont facilement accès à des actifs diversifiés en dollar, mais moins pour les investisseurs particuliers. Surtout en cas de crise monétaire grave où l’Etat se sert de deux armes redoutables.
Le Figaro du jour consacre sa une et trois pages à la sortie de l’euro.
« Comme en Grèce en 2015 ou en Argentine en au début des années 2000, des sorties massives de capitaux mettraient à mal les banques françaises ».
On connaît alors les armes de l’Etat : contrôle des capitaux et contrôle des changes. Vous devenez prisonnier d’une nouvelle monnaie de singe.
Le refuge du particulier est l’or. Mais pas n’importe lequel… Il faut aussi savoir jouer avec la fiscalité et des subtilités réglementaires. Nous vous conseillons une pièce bien particulière, très négociée partout dans le monde pour vous abriter. Découvrez-la ici.
Croyez-moi, cette fois, ce n’est pas différent. Il ne s’agit pas de défendre l’euro ou une quelconque monnaie fiduciaire. Elles sont toutes frauduleuses. Les banques centrales ont créé un monstrueux désordre monétaire en créant des milliers de milliards de crédit gratuit… et elles vont donc récolter une monstrueuse crise monétaire.
Comme d’habitude, l’or aura un rôle à jouer lorsque les mythes du créditisme et de la croissance infinie financée par la dette pesant sur les générations futures voleront en éclat.