Il n’y a plus assez de revenus pour faire tourner la machine économique… mais nos gouvernements trouvent quand même le moyen d’en ponctionner toujours plus – à leur avantage.
Les zozos qui prétendent gouverner disent qu’ils luttent contre la déflation.
En réalité, ils luttent – comme dans les années 30 – contre la surproduction, c’est-à-dire l’excédent de capacité de production. Mais chut, il ne faut pas le dire afin de ne pas réveiller de vieux souvenirs et les comparaisons sinistres : les années 30 ont conduit à la Deuxième guerre mondiale.
Nous sommes donc en situation de déflation, de pression sur les prix, alors même que nous produisons des milliers de milliards de monnaie tombée du ciel pour faire monter les prix.
Ceci traduit économiquement un excès d‘offre par rapport à une demande insuffisante ; autrement dit, un surinvestissement ou une suraccumulation.
Demande et propagande
Les zozos s’arrêtent là dans le raisonnement car c’est ce qui les intéresse pour leur propagande : les apparences, et les apparences seulement.
Plus précisément, ce qui les intéresse, c’est de pouvoir dire non pas qu’il y a excès d’offre ou suraccumulation… mais qu’il n’y a pas assez de demande. Pourquoi ? Parce qu’ils croient que gérer la demande, ils savent le faire. Ils ont leurs bonnes vieilles recettes du père Keynes, qui ont déjà évité la révolution dans les années 30 face à la déflation et à la montée du chômage.
Il faut aller plus loin, cependant : les besoins n’étant pas saturés, loin de là… si la demande est insuffisante, c’est parce qu’il n’y a pas assez de pouvoir d’achat qui est distribué, n’est-ce pas ? On ne demanderait pas mieux que de pouvoir acheter plus !
Les revenus gagnés par les gens sont insuffisants pour qu’ils puissent acheter tout ce dont ils ont besoin et tout ce qui est offert – c’est d’ailleurs la raison pour laquelle on veut les forcer à s’endetter.
On veut les forcer à s’endetter pour qu’ils achètent et fassent tourner la machine économique sans que celle-ci ait besoin de distribuer des revenus suffisants. La dette, c’est un pouvoir d’achat qui fait tourner la machine sans peser sur le taux de profit !
Si on distribuait des revenus au lieu de forcer les gens à s’endetter, le taux de profit s’effondrerait.
De même, les fameux déficits financés par la dette injectent des revenus qui ne pèsent pas sur le taux de profit de la machine économique. Tout cela, c’est encore ce bon vieux Keynes qui l’a découvert et qui nous l’a appris.
Le remède révèle la maladie
La dette et les déficits servent à masquer le phénomène de base : l’insuffisance des revenus distribués.
Cela explique donc que les zozos fassent pression pour forcer les gens à s’endetter jusqu’au cou – et que, pour ce faire, ils baissent sans cesse les taux du crédit.
Rien que cela devrait mettre la puce à l’oreille et faire comprendre que le vrai problème, c’est l’insuffisance des revenus distribués par la machine économique.
Le subterfuge, le remède que constitue le crédit, révèle la faille, la maladie, qui est : l’insuffisance de revenus pour faire tourner la machine.
La machine est perverse, elle ne remplit pas son rôle qui devrait être de distribuer assez de vrais revenus pour que la production de biens et de services trouve acquéreur.
Pourquoi la machine économique est-elle incapable de distribuer plus de revenus qu’elle ne le fait ?
Parce que si elle le faisait, les entreprises tomberaient en faillite et/ou verraient leur taux de profit et leur profitabilité chuter, pardi !
Trop de capital ?
La machine économique, dont la fonction est de distribuer les revenus qui permettent de la faire tourner – cette machine ne peut le faire car si elle le faisait, la crise d’insuffisance de profit, la crise de défaut de profitabilité du capital accumulé, apparaîtrait dans sa nudité.
Ainsi se poserait, s’imposerait, la vraie question : y a-t-il dans nos systèmes trop de capital ?
Trop de droits à prélever qui sont accordés, trop d’agents économiques qui touchent sans produire, trop de bénéficiaires pour pas assez de producteurs, trop d’ayant-droits, trop de capital fictif qui ne produit pas et trop de capital de poids mort ?
Y a-t-il dans nos systèmes trop de droits acquis du passé, trop de droits capitalisés, trop de droits à prélever sur la richesse/produit national sans travailler ? Trop de promesses face à trop peu de cash-flow ? Trop de stocks par rapport à trop peu de flux ?…
… Bref, trop de jouisseurs et pas assez de producteurs ?
Nous souffrons d’une insuffisance chronique systémique de revenus gagnés, de revenus distribués, face à trop de capital. Pourtant, les zozos trouvent le moyen de :
– détourner ces revenus insuffisants, ponctionner les pouvoirs d’achat, pour satisfaire leur idéologie du climato-réchauffisme ;
– augmenter sans cesse les impôts qui réduisent le pouvoir d’achat disponible ;
– supprimer la rémunération de la petite épargne populaire qui venait compléter le pouvoir d‘achat insuffisant ;
– alimenter l’enrichissement, la suraccumulation et la spéculation des ultra-riches par des politiques monétaires scélérates de classe et de capitalisme de copinage.
[NDLR : Retrouvez toutes les analyses de Bruno Bertez sur son blog en cliquant ici.]