L’économie américaine a peut-être besoin d’emprunter plus, et d’une dette plus lourde ?
Un plafond qui tombe.
Le dernier rapport que nous avons reçu indique que les républicains et les démocrates sont parvenus à un accord. Ils ont convenu qu’il était dans leur intérêt de dépenser davantage de l’argent des contribuables américains.
Revenons brièvement en arrière et rappelons le contexte.
L’un ou l’autre
Il n’y a que deux choix possibles. Les gens gagnent leur argent en fournissant des biens et des services aux autres (la plupart des gens vendent leur temps) ; ensuite, soit ils décident eux-mêmes de ce qu’ils vont faire de leur argent… soit quelqu’un d’autre décide pour eux.
Ce « quelqu’un d’autre » peut être un braqueur dans une ruelle sombre. Plus vraisemblablement, il s’agit du grand groupe de filous qui contrôle le gouvernement américain.
Ils ont mis en place un impôt sur le revenu en 1913 pour s’approprier une partie du temps des travailleurs. A l’origine, le taux d’imposition était de 2%. Aujourd’hui, le taux marginal le plus élevé est de 37%. Mais le gouvernement fédéral dépense environ 38% du PIB ; d’une manière ou d’une autre, il doit s’approprier 38% de la production nationale.
Puis, en 1971, l’administration Nixon a séparé le dollar de l’or, facilitant ainsi l’inflation de la monnaie. Les électeurs n’apprécient pas les augmentations d’impôts. Mais ils ne comprennent pas l’inflation. Ils pensent qu’elle est causée par des hommes d’affaires avides, par le mauvais temps ou par des étrangers. Ils ne se rendent pas compte que l’argent, qu’il soit taxé, emprunté ou imprimé par les autorités fédérales, vient en fin de compte d’eux-mêmes.
Malheur au membre du Congrès qui préconise des augmentations d’impôts (sauf pour les riches !).
Donald Trump a réussi un tour de force en réduisant les impôts en 2017. Annoncée comme une « réduction d’impôts pour la classe moyenne », les économies réalisées ont profité en grande majorité aux riches (Michael Bloomberg a bénéficié l’une des plus grosses mannes – une réduction d’impôts de 68 M$).
Ensuite, le gouvernement fédéral a dû emprunter davantage pour compenser le manque à gagner. Inévitablement, les coûts réels finiront par se traduire par des prix plus élevés, payés par les classes moyennes.
Alors que d’augmenter les taxes n’est pas une bonne chose pour la carrière d’un politicien, emprunter est considéré comme aussi sain que d’aller à l’église. Le seul obstacle visible est le « plafond de la dette », censé les empêcher de trop emprunter.
Et donc… le plafond doit disparaître.
Une gigantesque escroquerie
Oui, cher lecteur, toute cette histoire de « défaut de paiement » n’était qu’une escroquerie. D’abord parce qu’il n’y a jamais eu de risque de défaut de paiement ; les autorités fédérales reçoivent beaucoup d’argent pour couvrir leur dette.
Deuxièmement, ils n’ont de toute façon pas besoin d’emprunter davantage ; ils pourraient parfaitement faire des économies s’il le fallait.
Troisièmement, ni les républicains ni les démocrates n’étaient prêts à abandonner l’habitude de dépenser à outrance. Et ni les uns ni les autres n’allaient laisser le plafond de la dette leur barrer la route. En fin de compte, cet « accord » était un acquis… un fait accompli avant même qu’il ne soit acté.
Si les protagonistes étaient des imposteurs, l’intrigue était elle aussi bidon. Les Républicains… ou du moins, la branche « Tea Party », « MAGA » et « suprématie blanche » du parti républicain… étaient supposés être prêts à mettre la nation à genoux plutôt que d’accepter une augmentation de la dette américaine. Voici ce que rapporte Laura Veldkamp :
« L’un des deux camps dit : ‘Donnez-moi ce que je veux et si vous ne le faites pas, je n’autoriserai pas le Trésor à émettre davantage de reconnaissances de dettes, ce qui fera exploser l’économie mondiale’. C’est un désastre. C’est un désastre qui aurait pu être évité. C’était une façon ridicule d’essayer d’économiser de l’argent. »
Nous rappelons à nos lecteurs que le gouvernement américain doit déjà 31 400 Mds$… et qu’il a des engagements estimés à environ 100 000 Mds$ supplémentaires – envers les retraités, les handicapés, etc. En règle générale, lorsque vous achetez une maison, le prêteur vous accorde trois fois votre revenu, pas plus. Avec 600% des recettes de l’Etat, la dette du Trésor dépasse largement la limite.
Continuer à creuser
Et même s’il n’y avait pas de risque de défaut de paiement… ni de réelle pénurie d’argent… ni d’urgence nécessitant un emprunt, la presse a donné l’impression que ne pas s’endetter davantage signifierait la fin de la vie telle que nous la connaissons. Voici ce que nous rapportait le journal télévisé d’ABC du week-end dernier, qui nous nourrissait d’une fausse tension dramatique.
Si la limite de la dette n’est pas relevée… :
« […] les Etats-Unis seront incapables de payer toutes leurs factures, ce qui provoquera des bouleversements économiques sans précédent, notamment des pertes d’emplois et une forte baisse des marchés boursiers. »
Vraiment ? Le bien-être, la solvabilité et la stabilité de l’économie américaine dépendent-ils d’un endettement accru ? Est-ce ainsi que fonctionne le monde réel ? Quand on est endetté, on emprunte davantage ?
Est-ce la clé de la prospérité ?
Votre richesse « nette » est la différence entre ce que vous possédez et ce que vous devez. Augmenter les débits du côté gauche n’augmente pas la richesse de l’autre, elle la diminue.
Quel étrange tour de passe-passe les autorités préparent-elles ?
3 commentaires
Tout le pouvoir du système financier en place tient à ce qu’il peut créer de la monnaie à partir de rien sans limite. Créer de la monnaie à partir de rien est la définition même de la fausse monnaie, sauf qu’ils ont rendu le procédé légal et uniquement pour eux.
De fait, c’est une gigantesque chaîne de Ponzi dans laquelle on rembourse les gens avec du papier imprimé (ou des lignes de compte)
Cela n’est possible qu’avec de la monnaie fiduciaire et que ceux qui l’émettent en créant de la dette américaine ont jusqu’à présent réussi à fourguer les bons du trésor américain aux autres pays qui devaient se couvrir en dollars pour faire du commerce international.
Un petit pronostic: la vraie guerre est là, entre ceux qui se coalisent contre le dollar en utilisant d’autres monnaies et l’Occident qui attend l’inévitable crack financier.
Classiquement, faire « marcher la planche à billets » est synonyme d’inflation. A moins d’une découverte technologique majeure, comme celle de l’IA, je ne vois pas comment l’hyperinflation pourra être évitée, avec les risques de guerre que cela comporte.
Le speaker républicain du Congrès s’est couché devant Biden et maintenant c’est deux ans d’Open Bar pour les pires dépenses imaginables et non-imaginables