Les autorités ont créé une nouvelle crise du logement. Les premières fissures commencent à apparaître dans le secteur…
L’information nous vient de Bloomberg :
« Les vendeurs de maisons baissent leurs prix dans les villes en plein essor.
70% des maisons à vendre à Boise, dans l’Idaho, ont vu leur prix baisser en juillet. »
La classe moyenne américaine concentre traditionnellement sa richesse dans le patrimoine immobilier. Mais désormais, les termites ont pénétré les boiseries. En juillet, les ventes de maisons neuves ont atteint leur plus bas niveau depuis 6 ans. Les ventes de maisons existantes ont baissé de 20% par rapport à l’année dernière. Et le prix de vente médian a déjà baissé de 5% sur la même période.
Le marché du logement subit des changements moins rapidement que le marché boursier. Il faut du temps pour mettre en relation les acheteurs et les vendeurs, et pour que les tendances se dessinent. Les entreprises de fourniture de mobilier ont déjà atteint près de 11 mois d’inventaire. C’est le niveau le plus élevé que nous ayons connu depuis 2009. Cela laisse supposer que les prix des logements vont encore chuter, avant de toucher le fond. Et la classe moyenne américaine sera plus pauvre.
Mais attendez. Vraiment ? Et, si les prix baissent ? Une maison reste une maison… avec les mêmes gouttières affaissées… la même peinture craquelée… et les mêmes robinets qui fuient. Qu’est-ce qui a changé ?
Aujourd’hui, laissons-nous aller à l’émerveillement monétaire ; peut-être y verrons-nous quelque chose d’utile.
L’offre et le commandement
La Fed a provoqué la crise des subprime – 2007-2009 – en laissant les taux d’intérêt trop bas pendant trop longtemps. En réponse, les banques centrales ont encore baissé les taux d’intérêt… et les ont maintenus à un niveau encore plus bas.
Naturellement, le prix des actifs a de nouveau grimpé en flèche, y compris celui des maisons. La maison médiane se vendait 220 000 $ en 2009. Aujourd’hui, elle vaut environ 440 000 $, soit deux fois plus.
Un actif est une créance sur l’argent. Et l’argent est une créance sur la productivité des autres. Mais toutes ces créances n’ont de valeur qu’à une condition… Cliquez ici pour lire la suite.
Et l’argent est une créance sur la productivité des autres. Si vous possédez une action de la Ford Motor Company, par exemple, l’action elle-même ne vous est d’aucune utilité. Ce n’est que parce que vous pouvez la convertir en argent qu’elle a une valeur. Et l’argent n’a de valeur que parce qu’il peut être échangé contre des biens et des services.
Lorsque la Fed a déversé 4 000 Mds$ d’argent frais sur les marchés des actifs (en achetant des obligations) après 2009, elle a multiplié par cinq le niveau du Dow Jones… donnant ainsi aux actionnaires un pouvoir d’achat (demande) cinq fois plus élevé.
Mais les chaînes de montage de Ford n’ont pas produit cinq fois plus de voitures et de camions. Le PIB n’a augmenté que de 60%, et non de 400%. L’actionnaire pouvait acheter plus de voitures, de maisons ou de gadgets fabriqués en Chine ; il avait cinq fois plus d’argent. Le pauvre ouvrier de la chaîne de montage n’en avait pas.
Il y avait donc un déséquilibre – et une injustice inhérente – qui devait être corrigé.
Un jour… d’une manière ou d’une autre… les comptes doivent s’équilibrer. Pour chaque crédit, il doit y avoir un débit… chaque acheteur doit trouver un vendeur… et, pour chaque naïf ayant 5 $ en poche, il doit y avoir un escroc prêt à le lui prendre.
Et puis il y a eu les confinements, les perturbations de la chaîne d’approvisionnement, les démissions en masse et la guerre russo-ukrainienne pour aggraver la situation de l’approvisionnement.
Plus et moins de valeur
Ainsi, vers la fin de l’année 2021, les prix à la consommation étaient en hausse. L’« inflation » était à la une des journaux… et la Fed a promis de faire quelque chose pour y remédier. Mais les marchés agissaient déjà pour faire correspondre l’offre et la demande, en augmentant les prix à la consommation et en diminuant les prix des actifs. Au cours du premier semestre de 2022, les investisseurs ont subi certaines des pires pertes de leur histoire. Et l’inflation des prix à la consommation a atteint des niveaux jamais vus au cours des quatre dernières décennies.
Voilà où nous en sommes aujourd’hui. Comme un imbécile qui désamorce une bombe… la Fed espère ramener les choses à un niveau proche de la « normale ». Sans faire exploser l’ensemble de l’économie.
La Fed augmente les taux. Cela a pour effet de faire grimper les taux hypothécaires et les taux de prêt en général, le rendement du Trésor à 10 ans dépassant à nouveau les 3 %. C’est pourquoi le dollar dépasse désormais l’euro ; entre un rendement de 3% en dollars ou zéro en euros, le choix est facile. Les investisseurs ont transféré leur argent vers le dollar… et le dollar a augmenté. Et c’est pourquoi les prix de l’immobilier sont maintenant en baisse ; à mesure que les taux hypothécaires augmentent, les prix doivent baisser.
Alors, où en sommes-nous ? Le dollar devient plus précieux… et moins précieux en même temps. Les actions montent et baissent ; la direction que l’on va prendre est incertaine. Les prix à la consommation augmentent à un taux de 8,5 % par an… avec plusieurs contre-tendances. Les taux d’intérêt augmentent. Et l’économie est en récession.
Mais la Fed n’a qu’à peine commencé un sérieux « cycle de resserrement ». A 2,5%, son taux directeur est bien inférieur à l’indice des prix à la consommation. Et le bilan de la Fed est toujours en expansion.
Oui, la Fed resserre… et ne resserre pas tout à fait non plus.
Que faut-il en penser ?
Restez à l’écoute…